Jour 36 | 30 000 pas à Heidelberg

30 000 Stufen in Heidelberg

Mon pied à terre à Mainz me donne accès à beaucoup de points d'intérêt dans les villes avoisinantes. Mon premier day-trip à partir d'ici, je l'ai fait ce jeudi dans la ville d'Heidelberg, dans l'état de Bade-Wurtemberg. Pour me rendre : 1h30 de train entre Mainz-Mannheim - Mannheim-Heidelberg. Mon premier arrêt, le Château d'Heidelberg, construit entre les années 1294 et 1303, aujourd'hui partiellement en ruine. 

Au sommet de ce château, j'ai accédé à une vue assez spectaculaire sur la ville avec tous ces toits oranges, la rivière Nekkar, le Altebrücke (le vieux pont) et la Heiliggeistkirche (l'Église du Saint-Esprit). Pour se rendre au sommet, il y avait un funiculaire payant et l'autre option était un chemin pavé très étroit dont l'inclinaison devait frôler les 45 degrés. Ben oui, j'ai pris la deuxième option. 

Sur cette photo, on distingue bien l'Église du Saint-Esprit, le vieux pont et la montagne Heiligenberg.

La tour rompue (Gesprengter Turm) est assez impressionnante.

Sur une terrasse aménagée faisant partie du site historique, on voit bien à quel point le château surplombe la ville.

Une autre vue où l'on distingue bien la rivière Nekkar.

En me promenant dans les rues des villes que je visite, j'ai pris l'habitude, aux intersections, de tourner dans la rue qui m'apparaît la plus jolie et intéressante. C'est ainsi que par hasard, je me suis retrouvée sur la Marktplatz qui se tient autour de la Heiliggeistkirche. Pour vrai, les églises, c'est un vrai point de repère. Elles sont toujours ouvertes, c'est gratuit, il y a un toit pour prendre une pause du soleil et il y a toujours de la place pour s'assoir dans un silence agréable avant de retourner dans la vie urbaine. 

Les plus beaux quartiers sont ceux qui sont piétonniers. Après avoir déambulé sur la Hauptstraße (rue principale) à 37 degrés, je n'ai pas pu m'empêcher d'entrer dans ce petit commerce dont la superficie était grande comme ma douche, pour en ressortir avec la meilleure crème glacée que j'ai jamais goûtée ! Schokolade und Erdbeeren. Le petit commerce, That's Gelato, est un must à mon avis. J'avais envie d'en prendre une deuxième sur le chemin du retour.

De l'autre côté du Altebrücke débute le sentier Philosophenweg. Pour s'y rendre, il faut emprunter un étroit couloir de pierres dont la montée est très abrupte appelé Schlangenweg (le chemin du serpent). Le Philosophenweg fait son chemin sur 2 km sur le versant de la Heiligenberg (Holy Mountain) qui donne sur la ville. Le sentier est célèbre, car il a été une source d'inspiration pour plusieurs savants et poètes à travers les siècles. J'ai finalement atteint le sommet de cette montagne de 439 m, car j'avais vraiment envie de voir un monument bien spécial, le Thingstätte. C'est un gigantesque théâtre en plein-air datant de l'époque du national-socialisme construit en 1935. Entre 8 000 et 20 000 personnes pouvaient se rassembler à cet endroit dont l'objectif était de présenter des performances et du théâtre de propagande. Après la seconde guerre mondiale, le lieu a offert certains spectacles, pour ensuite être abandonné et classé comme monument historique. Cette attraction est en dehors de ce qui est normalement annoncé dans les brochures touristiques. Simplement le fait de me trouver (absolument seule au moment de ma visite) sur la scène et dans les marches est profondément fascinant. 

Coût total de cette journée à Heidelberg : 3,60 € pour das bestes Eis in der Welt !

Le couloir de pierre du Schlangenweg, juste avant de rejoindre le Philosophenweg en pleine forêt.

La scène du Thingstätte.

Le point de vue de l'assistance.

Lors de la présentation de la pièce Der Weg in Reich (The Road to the Third Reich) en juin 1935.

Une photo datant de 1936 montrant un groupe de Pimpfen. Le mot Pimpfen, utilisé dans le contexte de l'Allemagne nazie, fait référence à de jeunes allemands de 14 ans et moins qui ont appris à être loyaux au régime.

La vue de haut de cette infrastructure en pleine forêt est presque à glacer le sang.