Jour 44 | La légende de Lorelei
Die Legende der Lorelei
9h15 ce vendredi, je monte à bord du Godesburg, le bateau opéré par la compagnie KD (Köln-Düsseldorfer) qui fait la croisière entre Mainz et Sankt Goarshausen. Il fait 28 degrés à cette heure. La dame au kiosque se souvient de moi, car ça fait trois fois que j'essaie de prendre ce bateau. La première fois, il était brisé, la deuxième fois, il était déjà parti sans moi. Cette fois-ci, c'est la bonne ! Tout au long du chemin, quelques arrêts dans les villes de Wiesbaden, Eltville, Rudescheim, Bacharach et Kaub, pour terminer le chemin à 12h50 dans le village de Sankt Goarshausen.
Coût total de ce day-trip : 59 € pour la croisière + 10,50 € pour deux drinks. J'ai trouvé ça cher. Mais c'était la première vraie attraction typiquement touristique payante que je fais depuis le début de mon voyage.
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Le bateau MS Godesburg. |
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Le plan des croisières possibles avec la compagnie KD. |
À Wiesbaden, de nouvelles personnes sont arrivées sur le bateau, dont une famille de Montréal qui s'est par hasard installée à la table à côté de moi. J'avais tout de suite remarqué que leur français n'était pas celui de la France. Ils étaient ravis de rencontrer une Rimouskoise, et moi de parler un peu français avec eux ! Rapidement, on commence à apercevoir un château, puis un autre de l'autre côté, et un autre là-bas. Ils sont tous très anciens, à moitié en ruine et très impressionnants par le prestige qu'ont certains à trôner au sommet des collines.
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Le Burg Katz, qui surplombe le village de Sankt Goarshausen. |
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La vue sur la ville de Bingen. |
À Rudesheim, le bateau se vide presque totalement et se remplit de nouveau. Cette fois, un monsieur âgé prend place à la table voisine et je l'entends discuter avec des touristes. Il raconte une légende, celle de Die Lorelei. Die Lorelei est un rocher très abrupt de 132 m de haut, là exactement où le Rhin est le plus étroit. Le rocher réduit d'environ un quart la largeur du Fleuve à cet endroit, ce qui a inspiré, en 1801, la légende d'une belle et jeune femme nommée Lore Lei. Perchée au sommet du rocher, elle peigne ses cheveux dorés. Les marins, envoûtés par son chant et étourdis par la mélodie, oublient les courants du Rhin et chavirent dans les profondeurs. Ce mythe est encore très populaire et le rocher est devenu depuis longtemps un site touristique important.
Pour accompagner la légende : une pièce composée par Heinrich Heine et Friedrich Silcher :
Les paroles vont comme suit :
Daß ich so traurig bin;
Ein Mährchen aus alten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.
Je ne sais pas ce que cela signifie
Que je sois aussi triste ;
Un conte des temps anciens
Ne me sort pas de l'esprit.
Die Luft ist kühl und es dunkelt,
Und ruhig fließt der Rhein;
Der Gipfel des Berges funkelt
Im Abendsonnenschein.
Le vent est froid, et il fait sombre
Et calmement coule le Rhin
Le sommet des montagnes étincelle
Dans la lumière du soleil au crépuscule.
Die schönste Jungfrau sitzet
Dort oben wunderbar
Ihr gold’nes Geschmeide blitzet,
Sie kämmt ihr gold’nes Haar.
La plus belle jeune fille est assise
Là haut merveilleusement
Ses bijoux d'or brillent,
Elle peigne ses cheveux d'or.
Sie kämmt es mit gold’nem Kamme,
Und singt ein Lied dabei;
Das hat eine wundersame,
Gewaltige Melodei.
Elle les peigne avec un peigne d'or
Et chante une chanson en même temps
Qui est une merveilleuse,
Puissante mélodie.
Den Schiffer im kleinen Schiffe
Ergreift es mit wildem Weh;
Er schaut nicht die Felsenriffe,
Er schaut nur hinauf in die Höh’.
Ce chant saisit le batelier dans sa barque
Avec une violence sauvage
Il ne voit pas le récif
Il regarde seulement là haut, dans les hauteurs.
Ich glaube, die Wellen verschlingen
Am Ende Schiffer und Kahn;
Und das hat mit ihrem Singen
Die Lorelei gethan.
Je crois que les vagues engloutissent
A la fin le marin et la barque
Et cela avec son chant
La Lorelei l'a fait.
À destination, tout le monde se dirige en masse vers le traversier pour rejoindre l'autre rive et la ville de Sankt Goar, qui est plus grande que le village de Sankt Goarhausen. Pas moi. J'erre, je localise d'abord la gare pour revenir, puis je trouve un sentier, le Dreiburgenblick (en français, la vue des trois châteaux). Un dénivelé pas très haut (199 m) et une longueur bien facile (4,7 km). Go ! Petit clin d'œil pour mes bonnes amies, mes souris, Marie-Claude, Geneviève, Julie et Karine, alors que j'entrevois en premier le Burg Maus (Château de la souris). Quelques mètres plus loin, j'aperçois le Burg Katz (Château du chat), et juste en face, de l'autre côté de la rive, le Burg Rheinfels. À l'époque de leur construction, dans les années 1300, la population trouvait que les deux châteaux avaient l'air de se guetter comme le chat et la souris. Le nom est resté depuis.
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Le début du sentier du Dreiburgenblick. |
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Le Rhin entre Sankt Goar et Sankt Goarashausen, avec le Burg Katz à gauche. |
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Le sommet du Dreiburgenblick. |
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