Jour 62 | Via Ferrata
Klettersteig
J'utilise beaucoup Instagram pour m'inspirer pour mes prochaines destinations. Vers la fin du mois de juillet, je suis tombée sur cette vidéo, que j'ai trouvée complètement malade. Je l'avais envoyée à Maïté en lui disant qu'il fallait absolument que je trouve cet endroit ! Ça me faisait littéralement plus peur que de sauter en parachute. Mais à ce moment, sans amis et après seulement 20 jours en Europe, je ne voyais pas trop à quelle occasion je pourrais me ramasser là-bas.
Mais voilà que j'avais une belle occasion ! En planifiant les destinations de notre road trip, j'en ai d'abord parlé à Max pour savoir si c'était son truc aussi ! Ja ! Yessssss ! Je l'ai donc mis au centre de notre planification. Une Via Ferrata (voie ferrée, en italien, ou Klettersteig, en allemand), est un itinéraire de câbles, d'échelles et de rampes aménagés dans des parois rocheuses. La Via Ferrata qui relie Mürren à Gimmelwald au dessus de la vallée de Lauterbrunnen est la plus vertigineuse de tout le pays, tout en étant très accessible même pour les débutants. Et j'ai décidé que ceci allait être la première que j'allais faire de toute ma vie. Elle est cotée 3 / 6 pour la difficulté physique, mais ce qu'on lit à son sujet, c'est qu'elle fait surtout travailler le mental. Ce n'est pas usuel, mais celle-ci n'est pas ascendante, donc on ne fait que descendre des échelles et des morceaux de métal, ce qui nous oblige à regarder... le vide immense sous nos pieds !
Le matin, j'étais stressée. On avait mis le cadran à 7h, pour pouvoir être au magasin Intersport de Mürren à 9h30, dès l'ouverture. Il annonçait de la pluie en après-midi, et également toute la semaine, donc ça n'allait pas être possible de faire le sentier à un autre moment. On se rend dans la vallée de Lauterbrunnen, on prend un téléphérique pour rejoindre Gimmelwald, et un second pour rejoindre Mürren. À constater comment je n'ai PAS aimé ce tour de cable car, je me voyais très mal avoir du fun dans la Via Ferrata. Maudit que ce n'est pas plaisant d'embarquer dans un cube de verre qui transporte 40 personnes sur un fil de fer gros comme celui qui tient mon bouton de jeans. En plus, ça brasse.
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Vue du village de Mürren à partir du téléphérique. |
On a loué des équipements au magasin de sport de Mürren (25 CHF chacun). Un harnais, deux mousquetons et un casque. On avait de bonnes chaussures déjà. Les gants sont facultatifs. Ça aurait quand même pu être aidant, mais c'est vraiment pas nécessaire. On commence le sentier en même temps que deux gars avec de très gros sacs contenant des parapentes qui s'apprêtaient à se lancer dans la vallée de Lauterbrunnen. On en a vu beaucoup, ça fait un ciel très coloré (ben en fait, il n'étaient pas dans le ciel, car on était plus haut qu'eux) ! Le sentier débute tranquillement. On a le temps de s'habituer à accrocher et décrocher les mousquetons. Évidemment, on comprend le principe : il doit toujours y en avoir un qui est fixé au câble de sécurité pendant qu'on déplace l'autre. À cette hauteur, j'en aurais même fixé 4 s'il fallait. Ça commence rapidement à devenir intéressant, les parois se dégagent et il y a de moins en moins d'arbres. Et là, on a cette vue... c'est à couper le souffle. C'est le matin, il fait frais, quel bonheur d'être là.
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Vue sur la vallée de Lauterbrunnen. |
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Une plateforme conçue pour le base-jump, à même la falaise. |
Environ à la moitié du parcours, c'est la partie que tout le monde attend, là où on est complètement exposés au vide, à 2000 pieds d'altitude. Je ne réalise même pas que j'ai traversé ça, mais je me souviens que mes jambes tremblaient un peu. J'avais énormément de focus sur la gestion de mes mousquetons. Il ne fallait pas que je fasse un seul mauvais mouvement. C'était un drôle de feeling, pas désagréable du tout. Après ce passage se trouve une belle chute entre deux parois. Si nous avions été accompagnés d'un guide, nous aurions pu faire la tyrolienne, mais le fait de marcher sur le petit fil de fer était bien plus cool !
Bravo Claudia, que de beauté et fort touchant le clin d’œil à ton père! Il est là autrement…
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