106 Grad rückwärts
Au lendemain de la Via Ferrata, je me suis réveillée assez tard, au son des cloches des vaches et des chèvres autour. Max avait préparé un super bon déjeuner avec des fruits, du pain, des charcuteries, du bacon et un chocolat chaud pour moi. Évidemment, ce n'est pas cette journée là qu'on serait partis dans une autre randonnée, avec l'état de nos jambes. Habituellement, je ressens après une montée des douleurs aux mollets, mais là, cette descente de précision nous avait scrappé les cuisses tous les deux.
On a décidé de faire le tour du Thunersee et de s'arrêter à certains Aussichtspunkt (points de vue) pour admirer ce lac grandiose d'une couleur irréelle. La route est magnifique. À certains endroits, elle est creusée sous et à travers d'immenses rochers. À un moment, on est descendus jusqu'au lac pour y trouver un quai tellement tranquille où on s'est juste assis sans parler, pour écouter simplement le son de l'eau et profiter de la température. Encore une fois, quel beau moment tout simple. Je me demandais à chaque instant si Max était aussi bien, mais je pense qu'il pensait la même chose, là, loin de son travail. Mais comment a-t-on pu se trouver, prendre le guess de partir en voyage ensemble, trouver notre rythme et si bien s'entendre ? À date, cette rencontre inattendue est probablement un des plus gros succès de mon voyage.
De retour à notre point de départ, on s'arrête dans la ville de Interlaken, dans laquelle on ne faisait que passer depuis le début, sans jamais prendre le temps de la visiter. Cette ville, située entre le Thunersee et le Brienzersee, est très touristique et ne représente pas beaucoup ce que nous avons vu de la Suisse jusqu'à présent. On a erré dans la ville ne sachant pas trop où aller, mais en appréciant chaque rue, rivière et bâtiment. On s'est assis sur un banc devant le grand espace vert où atterrissent tous les parapentes qui partent du sommet des montagnes. C'est full beau et coloré à regarder !
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Ce cher compagnon de voyage.
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Quand j'ai dit que c'était touristique...
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De retour à la maison, j'ai cuisiné des burgers full américains pour mon ami allemand et il nous a trouvé un jeu de Scrabble dans le salon. Quel jeu parfait pour ne pas avoir à se lever du divan. Le jeu a commencé de façon très sérieuse, avant que Max ne commence à écrire des mots allemands, ce à quoi j'ai répliqué avec des mots français. Moins de vin il y avait, moins les règles étaient respectées. Encore une fois, un moment improvisé franchement drôle qui m'a marquée. Je l'ai battu par 100 points avec le mot de 7 lettres Genzhug, qui n'existe même pas, mais qui ressemble à de l'allemand, donc c'était accepté.
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Scrabble allemand/français/anglais sur un jeu néerlandais.
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La vue de notre appartement à Beatenberg, en soirée.
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Entre deux mots sur la planche de jeu, on parlait de la suite de notre voyage. On avait gardé trois joursnon planifiés dans nos vacances : les nuits du 1, 2 et 3 septembre. Nous savions que nous devions être en Allemagne le dimanche, pour que je puisse me rendre aux Pays-Bas, et Max chez lui à Wuppertal. On a eu l'idée de faire un crochet par la France pour visiter Strasbourg. On a donc réservé notre hébergement pour le vendredi et le samedi, et j'ai écrit à tante Renée qui habite près de Bienne en Suisse, pour savoir si nous pouvions passer leur rendre visite le jeudi. Voilà un plan béton pour la suite de notre aventure !
Le lendemain, on se rend sans presse à Handegg, car il y a à cet endroit le Gelmerbahn, le second train à crémaillère (cogwheel train) le plus pentu de toute l'Europe. Il peut bien avoir ce titre avec raison : il monte une pente de 106 degrés, à reculons. Les billets se font rares pour la remontée et la descente, mais on a réussi à s'en procurer deux en ligne, avant même d'arriver à la billetterie. J'avais lu sur Trip Advisor que le personnel du Gelmerbahn n'était pas super amical. C'est vrai, la madame n'avait pas de fun pentoute et le contrôle des billets est plus sérieux que les douanes. Le train peut prendre 24 passagers, par 6 rangées de 4 personnes. Mais ces rangées ne sont pas très larges pour recevoir 4 personnes. On était tous pognés, et on a du se retrouver sur au moins 400 photos de touristes qui photographiaient et filmaient la remontée. Est-ce que ça en valait la peine pour 36 CHF ? Oui et non. Une chose est certaine, le lac au sommet est très beau !
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Les rails du Gelmerbahn, qui va arriver au sommet de cette montagne en 12 minutes. 12 minutes d'enfer à me demander ce qui arriverait si ça lâchait. Ce serait tout une descente...
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C'est la montagne que l'ont voit en face, lors de la remontée. On est donc à cette même hauteur, dans un petit train rouge vieux de 96 ans.
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Le Gelmersee est un réservoir construit en 1926 pour exploiter les ressources hydroélectriques du lieu. Une fois arrivés à la station du Gelmerbahn, le tour du lac fait 4,7 km et dure environ 2h. On l'a fait sans trop se presser, en moins de temps que ça. À un moment, on a vu des jets passer au dessus du lac, qui faisaient un bruit d'enfer en raison de la présence des montagnes tout autour. Et là, le son le plus puissant jamais entendu : un des jets s'est déplacé à une vitesse supersonique. Il a dépassé le mur du son, à plus de 1 200 km/h. C'est tout un phénomène à entendre, j'étais certaine d'être bombardée et que les montagnes allaient s'écrouler autour de nous. Quel son ! Ça te résonne dans tout le corps.
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Le Gelmersee est un réservoir construit en 1926 pour exploiter les ressources hydroélectriques.
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À un point dans le tour du Gelmersee, on traverse un chemin pas très large à même le réservoir. C'est bien indiqué par des panneaux qu'il ne faut pas s'immobiliser, en raison du risque de chute de roches.
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Magnifique vue sur le Gelmersee.
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La toute première photo de nous !
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Comme on n'avait pas prévu de revenir par le Gelmerbahn, on a pris un sentier de 1,8 km pour revenir en bas à pied. Le sentier était super beau, des grosses roches à gauche et à droite pour faciliter la descente. Ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté de musique, comme je suis accompagnée dans ce voyage. Je suis donc partie seule avec quelques bonnes chansons pour effectuer cette descente en joggant. J'ai dépassé deux dames qui descendaient également, et qui ont demandé à Max : What is your wife doing ? Running like this, she's going to kill herself ! Ben non, je suis très prudente, mesdames. Il était près de 17h quand nous nous sommes retrouvés à la voiture, le soleil avait changé de position et c'était tout simplement magnifique à travers les montagnes. C'est comme si les montagnes contenaient la lumière.
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La lumière à la fin de mon jogging.
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GPS en place, on se rend chez Renée, dans le village de Corgémont, tout près de Bienne. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ma tante Renée et son conjoint Michel ! La demeure est tout à fait magnifique, tout à leur image, avec des éléments artistiques, uniques et hétéroclites partout. On a mangé de la raclette (suisse). C'est à dire qu'il ne s'agit pas de la même raclette que nous connaissons. C'est vraiment la vraie raclette avec le fromage et les patates. Délicieux. Même Max, qui n'aimait pas le fromage à la base, s'est pas mal régalé. Nous ne pouvions pas avoir de conversation à quatre, car nous n'avions aucune langue en commun, mais Max pouvait parler avec Michel en allemand.
Durant la soirée, nous avons regardé des villes et villages à visiter sur le chemin. À la suggestion de Michel et Renée, nous emprunterons la route des vins d'Alsace pour se rendre à Strasbourg. À demain !
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