33 Jahre auf der Basteibrücke
J'ai choisi la journée la plus chaude et ensoleillée de la semaine pour partir en randonnée, après une fin de semaine complètement déconstruite. Pour faire une histoire courte, Anouschka est venue me rejoindre le vendredi à Leipzig en vue de notre week-end à Berlin que nous avions planifié ensemble pour mon anniversaire. Mais, elle a été drôlement malade pendant toute la fin de semaine. Rien ne s'est passé comme prévu. Alors que je nous avais imaginées devant la Brandenburger Tor avec une glace à la main, j'étais plutôt dans mon appartement en train de préparer une soupe aux légumes réconfortante pendant qu'Anouschka était étendue sur le divan avec sa serviette froide et ses nausées. On a géré cette situation du mieux que l'on pouvait, non sans quelques fous rires devant l'absurdité de la situation. Forte comme le roc malgré qu'elle se sentait comme une vieille guenille, nous avons quand même eu de belles occasions de faire des tours en ville et de planifier ensemble certains trucs, dont celui de ma prochaine aventure sportive.
Après le départ d'Anouschka, qui retournait aux Pays-Bas en voiture après avoir laissé sa gastro en Allemagne, j'ai réservé une chambre dans l'établissement Pension am Nationalpark et mon billet de train vers Dresden. À partir de la Hauptbahnhof de Dresden, j'ai pris le S-Bahn 1 en direction de Bad Schandau pour arrêter à Stadt Wehlen. À ce moment, je me trouve loin en titi dans l'Allemagne. Le Parc national de la Suisse saxonne (Sächsische Schweiz Nationalpark) est voisin du Parc national de la Suisse bohémienne en Tchéquie (České Švýcarsko) et propose de nombreux points de vue dont deux que j'avais vraiment envie de voir : Basteibrücke et Lilienstein.
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Magnifique réflexion du village de Stadt Wehlen sur le Fleuve de l'Elbe lors de ma courte traversée en ferry.
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Ma première impression du village de Stadt Wehlen, directement en sortant du S-Bahn.
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Le train me laisse dans ce tout petit village d'un charme inégalé. J'ai pris le Fähre (ferry) à 1,50 €, pour me rendre de l'autre côté de la rive. Le ferry, c'est très cool et zéro technologique. C'est tellement simple. Et dire que j'avais fait un plan ABCDE au cas où je n'étais pas capable de prendre le ferry. Mais comment aurais-je pu ne pas être capable de prendre le ferry ? Décidément, je suis peureuse sans raison parfois... Bref, j'ai réellement le sourire fendu jusqu'aux oreilles et presque les larmes aux yeux tellement je suis émerveillée de me trouver ici, dans le fin fond de l'Allemagne, moi, après cette année remplie de défis qui auraient pu me faire abandonner ce projet de voyage. Ça fait sincèrement un bien profond de m'arrêter, d'y penser et de le reconnaître. J'ai marché 15 minutes pour me rendre à ma pension et faire la connaissance de Christian, un hôte hyper sympathique rempli de ressources pour mon séjour ici, notamment la suggestion du restaurant Marktstübchen dans lequel je suis allée pour écrire une partie de ce billet, avec ma Radeberger brassée près de Dresden.
Je me réveille très tôt, parce que Christian m'avait dit qu'on pourrait regarder plus en détail la carte des sentiers. Le déjeuner est servi, c'est un buffet de roi ! Différentes sortes de thés, charcuteries, fromages, pains, yogourt, jus bio, confitures, gaufres, fruits, noix, chocolats. On est loin du petit déjeuner oeufs-bacon-titespatates de l'Hôtel Rimouski ! Je quitte ma petite chambre avec mes vaillants New Balance et mon sac à dos en direction du Malerweg. Ce sentier s'étend sur 112 km entre les villages de Liebethal et Pirna, en passant par Stadt Wehlen, là où je me trouve. Évidemment, marcher les 112 km ne faisait pas partie du contrat, d'autant plus que le Malerweg bifurque vers un autre village après le Basteibrücke, sans passer par Lilienstein. J'ai donc un peu construit mon propre itinéraire avec l'aide de Christian.
- Première portion : Malerweg, entre Stadt Wehlen et Basteibrücke. Un sentier dans la forêt dont le sol était recouvert de feuilles d'automnes.
- Deuxième portion : Schwedenlöcher, entre Basteibrücke et Kurort Rathen. Un sentier assez particulier à travers des gorges parfois très étroites.
- Troisième portion : Lilienstein, entre Kurthort Rathen et Königstein. Un sentier entre vastes clairières, petites fermettes et champs de maïs.
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Ma chambre à Pension am Nationalpark.
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Les sentiers Malerweg, Schwedenlöcher et Lilienstein que j'ai empruntés pour arriver à mes fins.
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Ces trois portions de sentier totalisent plus de 20 km à la marche et l'équivalent de 154 étages en montée. La journée est parfaite. Je me promenais en t-shirt et j'ai même pris un coup de soleil sur le nez. Quel cadeau je me suis fait d'être ici la veille de mon anniversaire. En chemin, j'ai croisé des petites maison typiquement allemandes en plein milieu des bois, j'ai longé le Amselsee et le ruisseau Grünbach, j'ai dit Entschuldigung au moins 1000 fois à d'autres touristes, j'ai traversé le village pittoresque de Kurort Rathen, je me suis assis sur une table de pierre chargée de 300 ans d'histoire et j'ai pris au moins une bonne centaine de photos. Tout est beau ici et ça sent l'automne.
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Der Steinerner Tisch, érigée en 1710 et ayant servi comme lieu de petit déjeuner de chasse d'Auguste le Fort, roi de Pologne.
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Le sentier de Schwedenlöcher sillonnait cet étonnant phénomène naturel entre des gorges parfois très étroites et très hautes.
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Formations naturelles dans la vallée de Schwedenlöcher.
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Amselsee à l'automne.
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Le Bootsverleih Amselsee, où il est possible de louer une embarcation pour 4 € la demi-heure.
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Le Basteibrücke est une formation rocheuse sculptée par l'érosion de l'eau il y a un million d'années. Au Moyen-Âge, il y avait un château fort qui n'y est plus à ce jour mais dont les ruines peuvent être visitées en payant quelques euros. Au nombre de ruines qu'il y a en libre-service dans l'Allemagne, je n'étais pas intéressée à payer pour celle-ci. Le pont était autrefois construit en bois en 1826 et ensuite remplacé par celui actuel en grès en 1851. Le Basteibrücke figure sur de nombreuses brochures touristiques du pays. C'était d'ailleurs la deuxième de couverture de mon guide que j'avais acheté avant de venir ici. J'avais tellement trouvé ça beau, mais je ne réalisais pas encore que je pouvais avoir accès à ça. J'ai parlé de ce célèbre pont à Max et la conversation s'est résumée ainsi :
- Hey, I'm going to see the Basteibrücke tomorrow ! - What's that ? - The very famous bridge in the Sachsische Schweiz Nationalpark ... - Never heard of it. - Really ? It's on every touristic brochure of Germany ! - Since when do I, as a born and raised German, need to look at touristic brochures of my own country ? Il a bien raison.
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Les deux pieds sur le Basteibrücke.
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Le célèbre pont avec, en arrière plan, une mesa de l'autre côté de la rive de l'Elbe.
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Lilienstein est une montagne de type mesa de 415 m d'altitude. Une mesa signifie une montagne au sommet plat et aux flancs abrupts, ce qui la décrit effectivement très bien. J'ai entrepris la montée de Lilienstein par le Südaufstieg, et je suis descendue par le Nordausstieg, question de voir le maximum de ce rocher spécial. Marches de pierre, échelles, escaliers, ponts et passages étroits à travers les rochers caractérisent la montée et la descente, qui ne sont pas très difficiles en soi. Il y a beaucoup à voir au sommet, dont un petit snack bar qui est ouvert d'avril à octobre. Il y a aussi deux obélisques au sommet et très peu de barrières qui nous empêchent de tomber. J'ai pris la pause les cheveux au vent et les pieds dans le vide.
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Le pittoresque village de Kurort Rathen.
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Petite cabane dans le bois.
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À partir de la rive à Kurort Rathen, on peut très bien distinguer la forme unique de Lilienstein.
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Le village de Bad Schandau et le Fleuve de l'Elbe, vus du sommet du rocher.
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Obélisque au sommet, commémorant l'ascension de la montagne par Auguste le Fort.
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Bien que le pont soit absolument à voir, je dois avouer que l'expérience sur Lilienstein me laisse de meilleurs souvenirs. Évidemment, j'ai laissé des lettres pour papa au sommet de ces deux endroits. Au retour, j'ai repris un autre ferry, cette fois dans le village de Königstein, avant de retourner à Dresden, puis ensuite à Leipzig, où je suis arrivée avant la noirceur. Quelle journée ! Je n'ai plus de pieds. Ni de jambes. Mais j'ai un paysage complètement magnifique en mémoire.
Coût de cette excursion : 126,20 € soit environ 170 $
- Train régional vers Dresden : 17,00 €
- S-Bahn vers Stadt Wehlen : 4,70 €
- Ferry : 1,50 €
- Nuitée : 51,00 €
- Repas : 22,50 €
- Ferry : 1,50 €
- S-Bahn vers Dresden : 7,10 €
- ICE vers Leipzig : 20,90 €
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Chèvres allemandes à Königstein
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Fin de la randonnée à la gare de Königstein. |
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