Jour 117 | Berlin City Girl

Berlin City Girl

Ma dernière journée à Leipzig, je l'ai passée à Berlin. D'abord, j'ai passé à deux doigts de manquer mon ICE, car le bus qui passe devant mon appartement est passé quatre minutes plus tard. Ok, j'avoue, c'est moi qui était bien trop serrée. Ça m'apprendra à me prendre pour la queen de la Deutsche Bahn. Enfin, Berlin, je savais bien que ce serait émouvant de me promener dans cette ville que je devais visiter avec papa et maman deux semaines plus tôt. Je suis descendue du train à 9h30 dans cette énorme gare que j'ai toutefois trouvée moins cool que les gares de Leipzig ou de Frankfurt. La différence, c'est que celle de Berlin ressemble à un grand centre commercial, avec plein de boutiques, alors que les deux autres ressemblent vraiment plus à des gares à ciel ouvert. Mais la Hauptbahnhof de Berlin est vraiment super propre et il est vraiment très facile de se situer à l'intérieur.

Premier arrêt, la Brandenburger Tor, ce monument historique probablement le plus connu du pays. Papa m'avait dit que parfois, en voyage, il est plaisant de s'arrêter sur un banc et de regarder les mouvements de la masse de gens qui vont et viennent autour. C'est ce que j'ai fait, non sans verser quelques larmes, parce que j'aurais bien aimé qu'il voit ça de ses propres yeux. La Porte de Brandebourg faisait partie intégrante du mur de Berlin et a longtemps été le symbole de la division de la ville. Maintenant, elle en est un symbole de réunification.

La Brandenburger Tor.



Ça paraît que je vis le parfait bonheur allemand, n'est-ce pas ?

À travers les grandes arches de la Brandenburger Tor, j'ai aperçu en ligne droite la Siegessaüle (la Colonne de la Victoire), qui se trouve au carrefour de quatre grandes avenues. Elle porte son nom en commémoration des victoires de la Prusse contre le Danemark, l'Autriche et la France, dans les années 1864, 1866 et 1870. Je n'ai pas les connaissances historiques suffisantes pour pour développer davantage sur ce sujet, mais la Prusse n'existe évidemment plus, son ancien territoire étant maintenant divisé entre l'Allemagne, la Pologne et la Russie. Pour me rendre à Siegessaüle, j'ai traversé à pied le Tiergarten, un parc très beau et vaste. C'est à ce moment que j'ai remarqué, une fois de plus, que les villes sont bien équilibrées dans ce pays. La nature fait partie du paysage urbain de façon très aléatoire et on sent que ce n'est pas forcé. Ce sont les villes qui se sont développées autour des espaces verts et non l'inverse. Le Tiergarten était originalement un territoire de chasse. D'ailleurs, le mot Tier, en allemand, signifie animal en français. La Siegessaüle brille, littéralement. Pour se rendre sur la Große Stern, la place où le monument se dresse, il faut emprunter un tunnel souterrain qui traverse les 4 voies du carrefour giratoire. Je l'ai observée sous tous ses angles, mais je ne suis pas montée au sommet de ses 285 marches. J'ai déposé une lettre pour papa dans un défaut de la brique. Il devrait pouvoir profiter du lieu un petit bout.

À gauche, le Tiergarten, et à droite, la Straße des 17. Juni.


La Siegessaüle, vue de la sortie du tunnel qui m'a amenée sur la Großer Stern.


Dans le tunnel de nouveau, j'achète mon billet à 8,80 € pour prendre tous les bus, U-Bahn et S-Bahn que j'aurai besoin dans ma journée et je me rend vers le Schloss Charlottenburg. Ce château est le plus grand palais de Berlin et fût construit en 1713 dans le style baroque. Dans le bus, je descend quelques arrêts plus tôt, car je viens de voir la Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche, l'une des églises les plus célèbre de la ville, construite dans les années 1890. Elle a été bombardée pendant la seconde guerre mondiale et son clocher a été conservé malgré son état à moitié détruit. Cette église est située dans un quartier qui ne lui fait pas du tout honneur, à proximité du Jardin zoologique et de l'aquarium de Berlin, et entourée de grandes chaînes telles que Primark et Peek & Cloppenburg. Je prends le bus suivant et je continue mon chemin vers Charlottenburg. Les environs étaient très tranquilles. J'imagine combien les jardins doivent être magnifiques en saison, car il semble y avoir beaucoup de variétés de fleurs et de couleurs. Dans les grands jardins, j'ai aussi laissé une lettre pour papa. 

La Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche et son clocher bombardé.


Le Schloss Charlottenburg


Les jardins du Schloss Charlottenburg.


Je reprends le bus, cette fois en direction du célèbre Denkmal für die ermordeten Juden Europas (Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe), construit en 2004. Il est composé de plus de 2 711 pierres de béton de dimensions égales, mais de différentes hauteurs. Certaines rasent le sol et d'autres mesurent près de 5 m de hauteur. C'est assez particulier de se promener entre ces pierres et de constater que j'y suis, en 2022, avec toute ma liberté, alors qu'il n'y a pas si longtemps, certains groupes de gens vivaient un des contextes les plus difficiles de l'histoire. Par respect, personne ne s'assoit ou ne grimpe sur les pierres. 

Le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe.


Sentiment d'oppression à travers les stèles de béton.


Je poursuis mon chemin vers le quartier commercial Potsdamer Platz, un petit détour dont j'aurais facilement pu me passer. Outre le Panoramapunkt, qui pourrait être beau en soirée, je n'ai pas vu d'intérêt à rester dans cette artère trop longtemps. En chemin vers le fameux Checkpoint Charlie, je longe... le mur de Berlin. Le vrai de vrai. C'est chargé d'histoire ce lieu. Et c'est rempli de polices qui surveillent si tu te comportes correctement autour de ce vestige de l'histoire. Il y avait une exposition extérieure gratuite située exactement sur le lieu où se trouvait la plus importante institution de la terreur nazie : le quartier général de la police secrète, la Gestapo.

Le mur de Berlin.


L'exposition Topographie des Terrors.


Quelques pas plus loin, Checkpoint Charlie constitue l'une des artères les plus visitées par les touristes. Il était environ 15h30, et à courir partout comme ça, je réalise que j'ai oublié de manger. Je prend un ciabatta sur le pouce dans un café en me disant, encore une fois, que jusqu'en 1989, ça ne devait pas être l'harmonie trop trop dans ce coin là de Berlin. Même s'il reste très peu de choses autour qui rappellent le contexte d'avant 1989, le lieu dégage tout de même une grande énergie émotionnelle et historique. J'ai visité l'exposition à aire ouverte qui relatait l'histoire de ce lieu. Ce troisième point de contrôle Charlie (pour la lettre C dans l'alphabet phonétique), était l'un des postes frontaliers qui permettait aux gens de traverser le mur entre les secteurs Mitte (secteur soviétique) et Kreuzberg (secteur américain). Au centre de la rue Friedrichstraße se trouvent d'ailleurs d'immenses photos de vrais soldats en uniforme américains et soviétiques ayant servi dans les dernières années de l'occupation.

Le poste de contrôle Checkpoint Charlie.


Identification en anglais, russe, français et allemand.


Le soldat américain Jeff Harper avait 22 ans lorsque cette photo a été prise en 1994.


De l'autre côté du soldat américain se trouve son équivalent soviétique, dont l'identité est inconnue.


Quelques arrêts de U-Bahn plus tard, j'ai les deux pieds sur la Museum Insel, là où se trouve la célèbre Berliner Dom, avec son beau toit vert arrondi, collée sur la rivière Spree. L'entrée pour visiter la Cathédrale était à 9 €, ce qui m'a freinée, parce que je songe revenir avec maman de toute façon. J'avais aussi l'intention de me rendre jusqu'à la East Side Gallery, mais l'aller seulement impliquait un trajet de 30 minutes, ce qui m'aurait laissée un peu serrée dans le temps pour mon train de retour vers Leipzig. J'ai donc erré sur l'Île des Musées, entourée de plein de bâtiments tout aussi prestigieux que le Atles Museum, le Neues Museum, la Atle Nationagalerie, le Bode Museum, le Pergamonmuseum, sans oublier le Berliner Schloss. Je suis également allée au pied de la Fernsehturm, qui surplombe la Alexander Platz du haut de ses 368 m. Le quartier est très animé, par des musiciens ici et là qui mettent une ambiance agréable. Ça mérite que j'enlève mes AirPods pour pouvoir en profiter. 

La Cathédrale de Berlin.


Détails extérieurs de la Cathédrale de Berlin.


La Fernsehturm de Berlin.


La très connue Alexander Platz.


Avant de retourner à la Hauptbahnhof, je suis arrêtée une fois de plus sur l'avenue Unter Den Linden pour revoir la Brandenburger Tor avec le coucher de soleil entre ses arches. J'y ai déposé une troisième lettre pour papa, il n'y a pas de meilleure place pour un repos, c'est beau beau beau. C'est grandiose ! Un dernier détour par le Reichstag avant d'aller attendre le train de 18h30 vers Leipzig. J'avais du ménage à faire, je quitte demain. 

Le Palais du Reichstag, autrement dit, le parlement de la République fédérale de l'Allemagne.


Donc, j'ai vu une infime partie de la ville par les endroits les plus connus, mais je me doute bien que les quartiers de Berlin ne sont pas tous si propres, sécuritaires et jolis. Mais ce n'est certainement pas la dernière fois que j'y serai. Je viendrai peut-être y habiter dans les mois de mai et juin 2023. D'ailleurs, j'ai arrêté de penser que ce seront les derniers mois de mon séjour en Allemagne. Je commence tranquillement à faire des recherches pour en savoir plus sur les démarches nécessaires à la prolongation de mon séjour ici. Pourquoi pas une année de plus ? Ou cinq ans de plus, ou dix, ou toujours. Sérieusement, je suis conquise par ce pays. Les valeurs, la rigueur, le rythme de vie, ça me va comme un gant.

Pour une dernière une fois, my God... Berlin. I made it ! Moi, toute seule. Je fais ce voyage et je lui donne la couleur que je veux, seulement la mienne. Bonheur ! 

Commentaires

  1. Merci chère Claudia de nous faire voyager avec toi dans de si beaux lieux par surcroît. Très émouvant aussi de savoir que tes parents devaient t’y rendre visite. Belle pensée que ces lettres à ton père. Il est certainement autrement avec toi et ta famille. Bonne continuation dans cette étape si importante de ta vie. xx

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