Jour 119 | Chère Deutsche Bahn, ça va pas là !
Liebe Deutsche Bahn, das ist nicht OK
Au revoir Leipzig ! Je te quitte, mais tu étais très cool avec ta variété de choses à voir et ton énergie underground. J'ai peur de ne pas avoir autant profité de la ville que je l'aurais voulu. Je pense que le fait de ne pas avoir d'espace de coworking où je peux parler avec les gens locaux a fait que j'ai vécu ce séjour un peu plus en solo, même si j'ai eu la visite de Max et de Anouschka. Mes meilleurs moments, je les ai passés avec eux. Comme je travaillais à partir de la bibliothèque de l'Universität Leipzig, il n'était pas possible de parler avec les gens autour. Et de toute manière, les étudiants, ce ne sont pas mes semblables. J'avoue avoir un petit regret de ne pas avoir été un peu plus outgoing dans cette ville. Elle avait pourtant beaucoup à offrir.
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Leipzig Bayerischer Bahnhof, la plus ancienne gare ferroviaire préservée du pays (1842). La nouvelle gare de S-Bahn a été construite juste en dessous du site de l'ancienne gare. |
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Le Karl-Heine-Kanal, long de 3,3 km à l'ouest de la ville. |
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La Peterskirche, la plus haute de la ville, construite en 1882. |
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L'intérieur fascinant de la Nikolaikirche. |
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La Thomaskirche, au centre-ville, où Jean-Sébastien Bach a travaillé comme maître de chapelle et où sont apparemment préservés ses ossements depuis 1949. |
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Tel un objet volant non identifié dans le quartier de la Spinnerei de Leipzig, la Oscar Niemeyer Sphere abrite un restaurant. C'est curieux. |
J'avais acheté mon billet de train entre Leipzig et Wuppertal avec une connexion à Berlin. Max devait venir me récupérer à la Hauptbahnhof de Wuppertal à 15h38 et on avait ensuite plein de plans pour l'après-midi et la soirée. Mais Deutsche Bahn n'avait clairement pas les mêmes plans pour nous.
Problème DB #1 : Le matin même, j'ai constaté que l'achalandage prévu dans le train de Berlin vers Wuppertal était élevé. Pour un trajet de plus de cinq heures, je me suis dit que je méritais bien le luxe de me payer un siège réservé pour 4,50 €. En arrivant à ma place, quelqu'un était déjà assis sur le siège 12 du coach 33. S'est suivie une p'tite bataille, car le signe électronique en haut du siège devant normalement afficher que le siège est réservé n'affichait rien. Comment ça, ce bug tombe sur moi... je ne l'ai jamais vécu, je ne sais donc pas que c'est des choses qui arrivent, donc je doute de moi. Mais, j'ai quand même mon application qui prouve que j'ai bien ce siège. La personne se déplace et je coince mes 100 L de bagages autour de moi.
Problème DB #2 : Des réparations sur les rails nous font prendre un détour de 1h30 entre Berlin et Hannover. Je ne sais pas si le train a fait un détour par le Danemark mais ça m'a semblé pas mal plus long que 1h30. L'arrivée à Wuppertal est donc très retardée. Mais je me souviens que mon collègue Sebastian m'avait dit que si le train arrive à destination avec un retard de plus de 120 minutes, je peux submit a passenger's rights request et obtenir la moitié de mon argent en remboursement. Money money !
Problème DB #3 : On apprend que le train décide de mettre un terme à son itinéraire dans la ville de Hamm. Il ne se rendra jamais à Wuppertal. Bon, c'est où ça Hamm ? Où suis-je rendue dans l'Allemagne là ? Il me reste encore 1h30 de train pour me rendre à Wuppertal. Mon application me dit qu'un train régional passe dans 5 minutes et s'y rend directement. 50 kg de bagages sur le dos, j'embarque dans ce train sans payer de nouveau billet, car mon billet de ICE est d'une classe supérieure, et je peux continuer sur une même route ou une route différente sans payer. Demain, à Düsseldorf, je vais faire le remboursement de mon billet de ICE avec Sebastian. J'ai hâte d'apprendre comment ça marche et de l'utiliser à profusion !
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Tschüss, maudit ICE qui n'a été que du trouble depuis le début du trajet. |
Enfin à Wuppertal ! Ville que je trouve vraiment moche, mais j'aime bien y être, car ça veut dire que je suis avec ce bon ami qui compte beaucoup pour moi. Chaque fois qu'on se retrouve, on se fait toujours un gros hug où il me lève de terre comme une princesse. Max vient tout juste de déménager, j'avais hâte de voir son nouvel appart. Mais d'abord, on va faire une épicerie de pizza congelées, parce que ça me tentais zéro de cuisiner ce soir.
Pendant que je fais un lavage, j'avais rien à me mettre sur le dos sauf ma jupe orange, mon hoodie de Leipzig et les bas de laine de Max. Je l'ai suivie pour une marche nocturne dans la forêt de Wuppertal. On a traversé des vieux chemins de fer, des parkings d'autobus abandonnés et des tunnels, le tout dans une obscurité totale. Bref, rien de trop rassurant. Ce fût un de ces moments où j'ai compris que je ne suis plus seulement une touriste dans ce pays. Quel touriste cherche à se promener le soir dans un parking de bus abandonnés et aime son expérience ? Moi, ça me fait réaliser que je commence à construire des amitiés et que je prends mes aises. D'ailleurs, il n'y a pas un seul moment où je ne me suis pas sentie en sécurité dans ce pays.
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Vieux parking d'autobus abandonnés dans la forêt de Wuppertal. Quelle expérience touristique... hors des sentiers battus. |
De retour à l'appart, j'étends mon linge sur les radiateurs, on s'ouvre une bouteille de vin, puis une autre, et on parle toute la soirée. Je m'endors en écoutant Max me raconter des histoires en allemand, lentement et très clairement, que je traduis ensuite en anglais après chacune de ses phrases, avec succès ! Gute nacht !
Mon plus cool collègue de Düsseldorf, Sebastian, m'avait texté le soir pour me dire qu'il avait un free pass pour moi à Beehive. Puis, on devait aller prendre un verre ensemble en soirée, parce qu'il s'envole pour le Japon dans quelques jours, dans le but de s'y installer pour de bon. C'est probablement la dernière fois que je le vois, sauf si le titre de bon prochain billet est : Petit détour à Tokyo. Max me dépose à la gare de Wuppertal-Oberbarmen, pour prendre le S-Bahn vers Düsseldorf. Surprise, c'est exactement après avoir descendu de l'auto que O2 m'envoie un message texte pour me dire que mes données sont épuisées. Donc, pas moyen d'acheter mon billet de train, qui vient d'ailleurs juste de quitter la gare dans ma face.
Problème DB #4 : Je dois utiliser la petite machine à tickets, pour la première fois de mon voyage (j'achète toujours les billets dans mon application de la Deutsche Bahn). Ben, elle n'a pas imprimé mon ticket la maudite ! J'ai certainement pas les compétences linguistiques pour appeler la hotline et demander un remboursement. 13 € à la poubelle. Je recommence la transaction et j'ai en main mon Einzelticket Erwachsene. J'ai hâte de retrouver ma ville préférée !
Une courte marche dans mon ancien patelin et je suis accueillie avec un hug de ce mignon coworker qui m'avait manqué. Il avait réservé une salle de conférence pour rassembler ses collègues préférés. J'ai donc rencontré Maria, une Ukrainienne originaire de Kiev qui travaille dans les IT, Christian, qui habite maintenant l'île de Chypre, dans l'Est de la Mer Méditerranée et Marcel, un suédois qui m'a donné de précieux conseils pour frauder le Ausländerbehörde et rester en Allemagne pour toujours. Je m'étais jurée que ceci allait être ma journée la plus productive de la semaine, alors que c'était tout le contraire. Juste un groupe de cinq collègues bien trop excités qui n'arrêtaient pas de parler. Mais quel bon temps j'ai passé ! Je me suis sentie bien intégrée, et les conversations étaient orientées entrepreneuriat, ce qui m'a fait sentir à ma place. Vers 17h30, alors qu'on ne travaille visiblement tous plus, la bière prévue entre Sebastian et moi se transforme en soirée entre collègues au Sakura Bar. Une belle journée de quotidien, comme j'en veux des centaines d'autres dans ce pays.
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En compagnie de Sebastian, Christian et Maria. |
Problème DB #5 : On se dit au revoir vers 20h et je fais le trajet vers la Hauptbahnhof avec Christian, avant de constater que le trajet entre Düsseldorf est remplacé par un bus qui se rend à Solingen, une halte de 25 minutes et ensuite un autre train vers Wuppertal. Max est venu me chercher, problème réglé. On avait prévu de jouer au Nintendo 64, mais j'étais trop fatiguée et je devais préparer mon sac selon les dimensions requises par Condor Airlines. Demain, j'aurai les deux pieds sur Madère, une île portugaise à 600 km de la côte marocaine. À demain, mon amie Ariane de Cap-Chat, que je rejoindrai là-bas ! Elle nous prépare déjà des activités folles !
Bon séjour au Portugal chère Claudia, plus calme que ce que tu viens de vivre en Allemagne!!
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