Unglück mit Rodoeste
Ce matin, j'ai quitté l'Allemagne en direction du Portugal, mais pas n'importe où au Portugal. Madère est un archipel d'îles au large du Maroc. Je ne connais rien de ce pays ni de cette île. Tout ce que je sais, c'est que j'y rejoins mon amie Ariane dans le petit village de Ponta do Sol.
Dans le guide du Routard, j'ai pu y lire que l'île n'a été découverte qu'au 15e siècle, alors couverte d'une forêt si dense que des années d'incendies à répétition furent nécessaires pour permettre à l'Homme de finalement s'y installer durablement. Partout sur l'île, on trouve des levadas, 2 150 km de canaux d'irrigation qui permettent de diriger les eaux de pluies des montagnes vers les terres agricoles. La plupart de ces levadas peuvent être suivies à pied. Surf, randonnée, escalade, piscines naturelles, il y en a pour plaire aux sportifs.
Max est venu me porter à l'aéroport de Düsseldorf et me laisse au Kiss & Fly. C'est bien trop cute ça, mais j'espère qu'il va pas me kisser. Je fini par trouver mon chemin vers la Gate B28. Au début du mois d'octobre, j'avais trouvé un vol direct entre Düsseldorf et Funchal pour un total de 428 CAD aller-retour. Now boarding ! C'est la première fois que j'embarque directement dans l'avion par un petit escalier, après qu'une navette nous ait déposés sur le tarmac. Je pense que je n'ai jamais vu un avion de si près. Mais c'était un petit avion, quand même.
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Le Airbus A320 qui m'amène à Funchal à bord du vol DE1414.
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Le débarcadère Kiss & Fly.
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J'adore les décollages et les atterrissages, ça m'apporte toutes sortes d'émotions. Je suis arrivée sur l'île de Madère en pleine tempête. Grosse pluie, gros vent, cheveux décoiffés. Je prend l'aérobus de l'aéroport qui m'amène directement au centre-ville de Funchal. C'est là que les mésaventures commencent. J'arrive de l'Allemagne, probablement un des endroits dans le monde ou le réseau de transports en commun est le mieux organisé. Dire que je me plaignais de la Deutsche Bahn v'là deux jours... j'avais rien vu !
- J'embarque dans l'aérobus.
- Mon chauffeur note sur un petit papier l'arrêt où je veux débarquer.
- C'est techno.
- Le chauffeur crie STOP NUMBER 4.
- Encore une fois très techno.
- Ok je descends.
- Agglutinement monstre de personnes attendant l'autobus sur au moins 300 m le long de la rue principale.
- Les pancartes ne sont pas claires.
- J'essaie de me géolocaliser.
- Le réseau de transport en commun n'est pas géolocalisé avec Google ou Apple Maps.
- Je marche dans la pluie, à travers les parapluies.
- Je trouve une gare.
- Je trouve le bus 146, car il y a une feuille 8 x 11 dans son pare-brise avec le numéro dessus.
- Le chauffeur ne parle pas anglais.
- Il est fru que je ne parle pas portugais.
- Il me vend un billet à 4 €.
- C'est écrit sur mon billet Funchal - Ponta do Sol. Yes !
- Le bus roule.
- Roule.
- Roule.
- Le bus commence à s'écarter de la côte, c'est pas le trajet que je veux.
- Je demande à la fille sur le siège à côté si elle parle anglais.
- Elle me juge et change de siège.
- Voyons, j'ai pas la peste, je parle anglais. Espèce de pas fine.
- Je vais voir le chauffeur.
- Il hurle en portugais en faisant plein de signes.
- Je retourne à mon siège.
- Je demande à au moins 5 personnes autour si elles parlent anglais.
- Personne.
- Sérieux ?
- Le chauffeur arrête le bus et ouvre la porte.
- Il me jette dehors et crie CALL TAXI CALL TAXI CALL TAXI.
- Ok, monsieur.
- Je sors.
- Où suis-je ?
- Je marche dans le noir et dans la pluie.
- Je trouve une cantine.
- J'ai 7 % de batteries sur mon cell.
- Le monsieur de la cantine est plus gentil que le chauffeur.
- Il m'appelle un taxi.
- Je branche mon cell dans le mur de la cantine.
- Je gagne quelques %.
- Mon taxi arrive, mais je ne l'ai pas vu.
- Le chauffeur vient me chercher.
- C'est I'm good de David Guetta qui joue dans le tapis dans ce taxi.
- Je lui demande de m'amener au bar Romao, c'est proche de chez Ariane.
- Je vois le compteur de $.
- J'ai presque plus d'argent comptant sur moi.
- OUI ! J'ai 50 € dans mon soulier.
- Ah, non je ne porte pas les bons souliers.
- OUI ! Ils sont dans mon sac à dos.
- Le chauffeur accepte la carte anyway.
- Pas besoin d'utiliser ma solution d'urgence.
- J'arrive chez Romao.
- Je commande deux Coral.
- J'attends Ariane.
- Elle arrive.
- On crie.
- Ça fait japper le chien qui chill dans le bar.
Je suis là ! On est réunies ! Poncha après poncha (le breuvage local par excellence, à base de fruits de la passion), on se met à jour sur nos vies. C'est donc ça, ce dont mon collègue Christian de Düsseldorf m'avait prévenu. Good luck with buses, m'avait-il dit.. Belle aventure ! NDLR : Jamais dans toute cette aventure je n'ai ressenti de peur ou de colère. C'est ça la beauté des voyages I guess ! Mais quelle différence entre la compagnie Rodoeste et la Deustche Bahn... Dans mon pays, je reçois 4 notifications lorsque le train est en retard d'une minute, alors qu'ici, c'est une question de feeling si le bus passe ou pas. Et il n'y a aucune façon de savoir pourquoi.
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Une verre de Coral à la main, heureuse de retrouver mon amie au bar Romao !
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Le lendemain, c'est une journée d'exploration dans Ponta do Sol. J'apprends que nous habitons sur une lombada, ce qui signifie colline en portugais. De la façon que le relief est façonné ici, chaque village semble avoir sa lombada. Les rues sont très étroites et sillonnent les collines pour se rendre au sommet. Les voitures y circulent à la vitesse batmobile. Mais à pied, on emprunte plein de petits chemins, aux côtés des levadas et des bananiers, au son très agréable de l'eau de pluie provenant des montagnes et qui descend vers la rive. On y croise des chats, des chiens, des petits lézards et des poulets. La nature est magnifique et totalement dépaysante !
Le soir même, Ariane nous a invitées dans un party d'Halloween dans la ville de Funchal, organisé par la communauté des Digital Nomad Madeira. À suivre !
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La vue de notre patio, sur la lombada de Ponta do Sol.
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Des dizaines de plantes succulentes dans les jardins, comme ça, sur le bord des rues.
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C'est la première fois de ma vie que je vois un bananier ! Fascinant.
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Ici, la plante monstera (à droite) est si grosse qu'elle donne des fruits, qui peuvent être mangés et goûtent un mélange entre l'ananas et le kiwi.
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Chaque jour, il faut monter toute cette colline pour revenir à l'appartement. Une marche d'environ 35 minutes constamment en ascension.
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Feuille de bananier géante !
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