Jour 133 | Les musiciens de Brême
Die Bremer Stadtmusikanten
Lors de mes trois jours dans la ville moche qu'est Wuppertal, j'avais pris la journée du vendredi pour retourner voir mes collègue de Düsseldorf à Beehive. Sebastian, Maria et Christian étaient là, et j'ai aussi fait la connaissance d'une autre Maria de l'Ukraine qui apprend actuellement le français. Elle était super bonne ! Elle me disait qu'elle trouvait drôle qu'on appelle de la même façon un duck (canard) et un jerk (connard). Je lui ai expliqué la subtile différence sonore entre les deux, parce que c'est pas une insulte très percutante que d'appeler un con, un canard. Auf wiedersehen, Sebastian, qui quittait le lendemain pour le Japon. Il est fan du Japon, comme je suis fan de l'Allemagne.
Le seul plan du reste du week-end était de ne pas avoir de plans et de profiter de la présence de mon ami Max. Entre assembler des meubles dans son appartement en frôlant la mort, marcher dans un tunnel sombre qui sépare les villes de Wuppertal et de Sprockhövel, expérimenter la commande d'un döner dans un établissement de restauration rapide, rater un gâteau d'anniversaire, faire du shopping chez Rituals et écouter du hip-hop allemand, ce fut finalement un week-end bien rempli ! J'ai quitté la Hauptbahnhof de Wuppertal en direction de Bremen le dimanche à midi.
Ich freue mich, Bremen !
Je suis arrivée ici 30 minutes plus tôt que prévu. Prost to that, Deutsche Bahn ! Mes hôtes, Thomas et Leszek ne parlaient qu'allemand et polonais. Ils sont trop cools ! Leszek m'a donné de la sauce à spag. D'entrée de jeu, je lui ai dit que Mein Deutsch ist nicht das Gelbe vom Ei (un dérivé de l'expression utilisée par les allemands, Mein English ist nicht das Gelbe vom Ei), qui signifie, mon allemand n'est pas le jaune de l'œuf... donc ce n'est pas le meilleur. Leszek et Thomas sont partis quelques jours après, à Bali, me laissant un vélo gratuitement pour mes déplacements. J'avais réservé mon appartement ici depuis un petit bout déjà. D'ailleurs, en septembre, j'avais payé tous mes logements à Leipzig, Bremen, Stuttgart et Düsseldorf. Un paiement de 4 mois de loyer qui avait fait un beau gros trou dans mon cashflow, mais que mes économies ont absorbé. Je me refais tranquillement financièrement.
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St. Petri Dom. Aussi magnifique à l'extérieur qu'à l'intérieur. Elle se dresse comme ça, face à la Martkplatz. |
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La Rathaus (Hôtel de ville) de Bremen. Elle ressemble à celle de Rimouski ! - says no one. |
Bremen est une ville située le long de la rivière Weser, à 60 km de la Mer du Nord. On dit de Bremen qu'elle est une ville hanséatique (Hansestadt). Elle faisait partie, au Moyen-Âge, de la ligue marchande de l'Europe du Nord, aux côtés notamment de Lübeck et Hambourg. J'ai ressenti tout de suite cette vibe un peu nordique, portuaire. Je ne sais pas comment l'expliquer. C'est tellement beau ici, il fait frais, c'est simple et sans prétention. La ville est connue pour différentes raisons, dont la bière Beck's, brassée ici, et pour ses Stadtmusikanten, les musiciens de Brême, tels qu'imaginés et décrits dans un conte populaire des frères Grimm.
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Les Bremer Stadtmusikanten, l'âne, le chien, le chat et le coq. |
La vie me sourit à Bremen. Dès lundi, j'étais installée et pleinement productive, dans mon nouvel espace de coworking, Weserwork. J'ai été accueillie par Maria. Cet espace est parfait ! D'abord, c'est une nouvelle localisation qui est située dans Tabakquartier, un quartier délaissé où était située autrefois une usine de cigarettes. La ville fait beaucoup d'initiatives pour développer ce quartier aux allures industrielles pour qu'il devienne de plus en plus intéressant. Weserwork est un organisme sans but lucratif, qui emploie 4 ou 5 personnes dont la majorité ont des handicaps. L'abonnement mensuel coûte 89 € par mois, taxes incluses, ce qui en fait l'espace le moins cher que j'ai visité jusqu'à présent. Ça me fait tellement penser à La Station, il y a une grande aire commune avec de la musique, un autre espace plus tranquille avec des bureaux fixes, une cuisine à aire ouverte, des petites salles et des salles de conférence.
Au courant de ma première semaine, j'ai rencontré mes nouveaux collègues :
- Marcel, un Tiktoker à qui j'ai dit que je n'avais pas Tiktok et qui ne m'a pas reparlé par la suite
- Andreas, un gars de IT dont je suis incapable de dire s'il a 26 ans ou 46 ans
- Sven, qui fait tellement d'affaires que je ne sais plus trop ce qu'il fait mais c'est mon préféré parce qu'il rit tout le temps
- Lars, un consultant en management super intelligent et posé qui connaît Bremen comme le fond de sa poche pour l'habiter depuis 50 ans
- Ivo, un développeur Web qui ne m'a dit que son nom et son métier, puis plus jamais rien
- Lukas, un gars qui dit qu'il ne parle pas anglais, mais qui parle très bien anglais
- Nils, un journaliste scientifique
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Weserwork fermera en décembre son autre lieu près du port de Bremen pour se concentrer sur celui-ci, dans Tabakquartier. |
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La journée où j'ai visité, l'endroit était presque vide, mais il y a normalement un bel achalandage chez Weserwork. |
Je vis dans le quartier Neustadt, qui est sur la rive sud de la Weser. Je peux me rendre dans la vieille ville en environ 35 minutes à pied ou 15 minutes avec le Straßenbahn. J'ai mon titre de transport pour un mois. D'ailleurs, il ne m'était pas possible de l'acheter en ligne celui-là, j'ai du me rendre dans un vrai Kundencenter de BSAG pour acheter un titre qu'on m'a remis en version papier dans une petite enveloppe en plastique. J'ai posé la question pour savoir warum kann ich nicht es online bezahlen ? et j'ai obtenu une longue réponse en allemand que je n'ai évidemment pas comprise. Bremen, aurais-tu besoin d'un petit level-up technologique là ?
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Mon vélo avec le siège trop haut qui fait un bruit d'enfer sur les rues en pavés de Bremen. |
Tout comme dans chaque nouvelle ville, je me cherche des amis. Le mercredi suivant mon arrivée, j'avais déjà un rendez-vous au Kletterzentrum de Bremen, près de l'Universität. J'y rejoignais Lukas, un ébéniste originaire d'Oldenburg, déménagé à Bremen depuis trois jours pour les études. On essaie ce gym pour la première fois tous les deux. Le gars était tellement mignon avec son look grano, ses yeux bleus, ses cheveux longs et ses tatouages, que j'en ai perdu mon anglais. On a eu de la misère à communiquer pendant 15 minutes légèrement malaisantes, et après ça s'est placé. On s'est entraînés d'abord dans l'aire de bouldering avec les blocs et les matelas, pour ensuite grimper sur des murs de 20 m avec les cordes et les harnais. Belle découverte ! C'est vraiment dommage que ce sport ne se pratique qu'en paire, parce que j'irais vraiment seule parfois. De retour chez moi à 23h, c'est sûrement juste le lendemain que je vais avoir les bras morts...
Dans les prochains jours, je continuerai d'explorer ma nouvelle ville qui, je crois, pourrait possiblement détrôner Düsseldorf dans le palmarès de mes préférées de tout mon voyage jusqu'à maintenant. Dans les prochains jours, je vais visiter les quartiers Viertel et Schnoor, la Böttcherstraße, et je vais repérer les endroits à visiter avec Max, qui viendra passer un long week-end avec moi du 17 au 21 novembre.
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Vue sur la promenade Schlachte à partir de ma rive. |
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L'un des bateaux sur la promenade Schlachte. |
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L'une des premières vues que j'ai eu de la ville de Bremen, dès mon arrivée. |
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