Jour 150 | La philharmonie

Die Elbphilharmonie

Hamburg ! 150e jour dans mon pays. C'est déjà plus de 40 % de la durée de mon visa. Le temps passe trop vite quand il y a autant de choses à voir. J'avais choisi d'habiter la ville de Bremen, à proximité d'Hamburg, parce que celle-ci était beaucoup plus abordable. En 1h30 de train, j'y étais, en ce samedi gris. C'est une ville magnifique, avec le même style portuaire que Bremen, mais beaucoup plus populeuse. Il s'agit de la deuxième plus grande ville du pays, après Berlin, avec 1,9 millions d'habitants. 

Je ne sais pas pourquoi, mais chaque fois que j'arrive dans une nouvelle ville, je commence à marcher dans la direction opposée des centres d'intérêt et je me perds pendant une petite demi-heure dans des rues ordinaires. Une fois que c'est fait, le spectacle commence ! 

L'élément principal que je devais voir dans cette ville est l'Elbphilharmonie, une salle de concert absolument magnifique de construction récente (inaugurée en 2017). Il paraît que les citoyens se sont plaint énormément des coûts exorbitants reliés à la construction, qui ont dépassé par près de 12 fois le budget initialement prévu (866 millions au lieu de 77 millions). Il y avait quelqu'un dans l'équipe ne savait clairement pas comment faire un budget, semble-t-il ! C'est ainsi que le bâtiment s'est fait connaître dans tout le pays avant même que sa construction ne soit terminée. Or, quelques mois après l'inauguration, ce fût vite oublié, car l'Elbphilharmonie est devenue un symbole important du pays, qui accueille un nombre incalculable de visiteurs chaque année, au même titre que la Kölner Dom ou la Brandenburger Tor. La partie inférieure du bâtiment est un ancien entrepôt de fève de cacao, dont l'extérieur est demeuré pratiquement inchangé. Le bâtiment comprend un hôtel et des condos qui doivent coûter la peau des fesses, ainsi que des salles de spectacles.

J'avais lu qu'on pouvait visiter la plaza, une grande galerie qui fait tout le tour. Trip Advisor étant toujours présent pour m'aider à voyager mieux, j'avais lu que l'on peut réserver une plage horaire pour visiter la plaza pour 2 €, mais qu'on peut aussi se présenter à la caisse pour obtenir un billet gratuit, au risque de devoir attendre un peu. J'ai donc suivi la trâlée de monde et j'ai moi aussi demandé mon billet gratuit. Au fond, le 2 €, c'est juste pour les touristes trop stressés dont l'horaire est planifié à la seconde près et qui arrivent avec leur e-ticket qu'ils ont soigneusement... imprimé ! 

L'escalier roulant en parabole est déjà impressionnant. Au niveau de la plaza, on peut sortir dehors et faire le tour. J'ai laissé une lettre pour papa, exactement là où était la plus belle vue sur le port de Hamburg. Il entendra beaucoup de belle musique classique comme il aime. Au magasin situé à la plaza, j'ai été charmée par une Schneekugel, une petite boule en verre qu'on secoue et qui fait une tempête de neige à l'intérieur. Je sais, c'est une très mauvaise idée de traîner une chose pareille dans mon sac à dos pendant un an. Elle est lourde, elle est fragile, mais je la trouvais belle, avec sa petite réplique miniature du bâtiment à l'intérieur. Je vais la laisser à Maïté pendant que je me promène. Je suis trop fière de m'être fait ce cadeau, mais la plus fière, c'est mon amie Anouschka, qui me répète sans cesse que j'ai le droit de me faire plaisir ! À chaque fois que je m'apprête à faire un achat émotionnel, je lui écris et elle me convainc que je peux me gâter parce que je le mérite.

La magnifique salle de concert Elbphilharmonie.




L'escalier roulant nous amène du rez-de-chaussée vers la Plaza en environ trois minutes et sa forme n'est pas régulière comme celle des escaliers roulants traditionnels. Il fait comme une parabole et non une ligne droite. Le corridor et la forme de l'escalier est une œuvre en soi.
 
L'intérieur de l'Elbphilharmonie, à l'étage de la Plaza, où l'on peut sortir dehors et avoir une très belle vue sur le port de Hamburg. 


Je poursuis ma promenade sur le port à la recherche de l'entrée du Elbtunnel. Je pense que j'ai du passer au moins quatre fois devant, sans voir l'entrée. Dès qu'on entre dans cette porte, on peut lire les informations sur la construction de ce tunnel qui passe sous le fleuve de l'Elbe. C'est pile mon genre d'attraction ça : gratuit, historique, pas achalandé. Dans le mile ! D'abord, j'ai descendu dans un grand escalier où j'avais une bonne vue sur tout le système de lifts qui peuvent soulever des charges allant jusqu'à 10 tonnes. Il n'y a pas de rampes d'accès, les voitures et les calèches à l'époque prenaient l'ascenseur. Il y a beaucoup d'écho. On entend le grincement des poulies et le verrouillage des portes. Comment dire... même les bruits sont anciens, je me suis sentie totalement dans une autre époque. C'était toute une expérience.

Début de la construction : 1907. Installation : 1911. Coût : 10 millions de Goldmark en 1911, ce qui correspond à environ 63 millions d'euros aujourd'hui. Ajout d'une structure en béton armé au dessus du tunnel : 1983. Profondeur entre le tunnel et l'entrée : 23,5 m. Longueur du tunnel : 426,50 m. Profondeur de l'eau au dessus du tunnel : 12 m. Capacités des lifts : Entre 3 et 10 tonnes. 


C'est là dedans que montent et descendent les lifts qui transportent les gens à l'intérieur et hors du tunnel à chaque extrémité.


C'est à ça que ressemble la marche dans le tunnel. Les vélos peuvent aussi passer, mais pas les voitures. 


Cette grande porte se soulève et des dizaines de personnes peuvent entrer dans le lift.

Puis, j'ai erré dans la ville, avec mon nouveau manteau d'hiver, ma nouvelle tuque achetée ici et mes nouvelles bottes. Ça passe le test de la température. J'ai vu des bâtiments totalement impressionnants et des quartiers uniques. Une journée à Hamburg, ce n'est pas suffisant. Un an en Allemagne n'est pas non plus suffisant d'ailleurs ! 

L'église Dreieinigkeitskirche St. Georg, a été inaugurée en 1747 et entièrement détruite en 1945. En 1957, celle-ci est reconstruite dans son état actuel, en tant qu'église de concert.


L'une des façades du Kunsthalle de Hamburg.


La Hauptkirche St. Jacobi est l'une des cinq églises principales de Hamburg, autrefois construite dans le style gothique et dont l'histoire remonte aussi loin que l'an 1255. Après de nombreuses modifications et après avoir été détruite en 1944, elle renaît dans un nouveau style médiéval en 1963.


Cette ancienne église devenue un mémorial était également, à l'époque, l'une des cinq églises principales de la ville. Après les bombardements, elle fut sévèrement endommagée. Il fut décidé de détruire le corps de l'église et de ne conserver que sa flèche. Le clocher est tellement haut qu'il était dans les nuages ce jour là.

Le Rathaus de Hamburg (Hôtel de ville) érigé entre 1886 et 1897. Juste en face se tenait le principal Weihnachtmarkt au moment où j'y étais.



Park Fiction est un projet artistique de revitalisation d'un quartier, qui a été totalement réalisé par la communauté et des artistes. Dans le parc, on y trouve un énorme tapis volant de pelouse ondulé, des faux palmiers mobiles et des expositions politiques. Les éléments de Park Fiction et le voisinage s'entrechoquent. On dirait que le lieu est américanisé, tout droit sorti d'un rêve bizarre. 


Le sous-marin U-434, de la marine soviétique et russe, est hors service depuis 2002. Des investisseurs en ont fait l'achat pour 1 million d'euros pour en faire un musée (pas mal plus cher que notre Onondaga!) et l'ont transporté à Hamburg dans la Hafencity pour un autre million.


Le bateau Cap San Diego est dorénavant un musée en rappel aux navires de type cargo, en service avant l'avènement des gros porte-conteneurs tels que nous les connaissons aujourd'hui.

Le soleil se couche tôt, vers 16h30. J'ai terminé la journée dans les marchés de Noël, répartis dans différents quartiers de la ville. Les marchés étaient tellement achalandés que j'avais de la difficulté à voir ce que vendaient les kiosques. Dans tous les kiosques qui vendent de la boisson, on ne sert absolument aucun verre jetable. Il faut faire un dépôt entre 2 et 4 euros pour obtenir un verre, montant qu'on se fait rembourser en retournant au même kiosque. Ce sont toutes des petites tasses avec différentes formes et inscription. Si tu casses ta tasse au sol parce que tu bois trop de Feuerzangenbowle, c'est toi le pire. 

J'entends souvent que les meilleurs marchés sont dans les petites ville. Je n'en ai aucun doute. D'ailleurs, celui de Bremen était 100 x mieux que celui-ci. Lorsque je regarde ces photos, je me dis qu'il est impossible de traduire aussi intensément la féérie d'y être pour vrai, au milieu de tous ces gens, ces odeurs de Glühwein et ces bouts de conversation ici et là où je comprends quelques mots. La seule et unique chose que je trouve qui manque dans les marchés de Noël, c'est la musique de Noël. Amenez-en des Lautsprecher avec l'Enfant au tambour, et faites jouer ça à tue-tête, les gens vont en acheter des Lebkuchen !

Spitalerstraße est une rue commerciale entièrement piétonne, et la majorité des kiosques vendaient de la nourriture ou des boissons.  


Le marché de Noël principal, sur la Rathausmarkt. Il y a à cet endroit un énorme sapin de Noël flottant en plein milieu du lac Binnenalster.  


La Neuer Wall est une rue commerçante haute gamme dont la réputation n'est plus à faire. Les vitrines étaient décorée à la hauteur de ces grandes marques.


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