Jour 177 | Esslingen, Ulm, Karlsruhe et une histoire d'after-shave

Esslingen, Ulm, Karlsruhe und eine Aftershave-Story

On dirait que pendant mon passage à Stuttgart, j'ai été partout sauf à Stuttgart. Je n'aime pas beaucoup la ville, mais elle était près de plein de belles destinations. Cette semaine, j'ai visité le plus charmant des Weihnachtmarkt dans la ville de Esslingen am Neckar, la plus haute église du monde à Ulm, l'appartement connecté d'un bel américain et la ville surprenante de Karlsruhe. 

17/12 - D'abord, j'ai choisi la journée la plus froide de la semaine, sans le savoir, pour visiter la ville d'Esslingen am Neckar. C'est les doigts et les orteils gelés à -12 degrés que j'ai visité cette ville de 93 000 habitants qui compte de nombreux monuments médiévaux. Le Weihnachtmarkt avait son style tout à lui. C'était comme l'expo agricole de Rimouski, mais médiévale. Il y avait des kiosques pour lancer des haches, des manèges rudimentaires activés par des gens costumés, du tir à l'arc, de la fabrication de chandelles, des joueurs de flûtes, etc. Je n'ai participé à aucun de ces jeux, car j'étais un peu gênée, seule avec la barrière de la langue qui est quand même bien présente. Coup de cœur pour la marche à travers les vignobles enneigés pour le rendre au Esslinger Burg et mon retour par le Seilergang

Promenade dans les rues commerçantes. 


Une Riesenrad médiévale, activée par deux animateurs costumés, dont le poids était réparti entre des enfants et des sacs de sable dans chaque wagon.


L'accès aux vignes, au 14e siècle, était protégé par ce portail, le Neckarhaldentor, qui fait aujourd'hui partie d'un sentier de toute beauté offrant une vue panoramique sur la ville d'Esslingen am Neckar.


Vue de la Frauenkirche depuis la Neckarhaldentor.


Le Château d'Esslingen domine la vieille ville. Pour accéder à la Dicke Turm, construite en 1527, j'ai monté un sentier à travers les vignobles.


La place intérieure du château comprend la Burgbrunnen et des jardins soigneusement entretenus, que je n'ai pas pu voir sous la neige. En été, de nombreux événements, comme des concerts, y ont lieu.

Seilergang est une montée étroite couverte comptant plus de 300 marches qui mènent au château. Le passage est très bien conservé dans sa forme médiévale initiale.


La vue de la vieille ville à partir de Seilergang.

Le marché de Noël de cette petite ville était le plus charmant de tous ceux que j'ai vu jusqu'à maintenant. Tout petit, très varié, avec moins de bébelles commerciales à vendre.

20/12 - Le mardi, je me suis rendue à Ulm, la ville natale d'Albert Einstein avec la plus haute église au monde. Oui, au monde ! Le marché de Noël était, encore là, mieux que bien des marchés de grandes villes. Ma curiosité s'est arrêtée sur les Schneeballen, une pâtisserie allemande frite et ensuite recouverte de chocolat, de noix, de crème pâtissière, tout dépendant ce dont tu as envie. La Ulmer Münster était en rénovations... comme toutes les autres églises du pays, donc il n'était pas possible de monter ses 768 marches. Toutefois, j'ai pu accéder au premier niveau, haut d'environ 70 m, pour avoir une belle vue sur le marché de Noël tout en bas. Fait assez surprenant, j'étais complètement seule dans la tour de l'église, après avoir acheté mon ticket à 5 € dans une petite machine automatique. Je l'avais tout à moi et j'y ai passé plusieurs minutes, à me trouver pas mal fière de voir un tas de choses comme ça. J'ai quand même été moins impressionnée par cette église que celles de Köln ou de Strasbourg, par exemple, malgré sa hauteur impressionnante de 161,53 m. 

Petits escaliers étroits en colimaçon auxquels j'ai pris l'habitude, à force de monter et descendre des tours de monuments historiques. 


La première plateforme de la tour de l'église, haute d'environ 70 m, dans laquelle il n'y avait personne d'autre que moi.


Vue sur la ville de Ulm et une partie du marché de Noël, depuis le premier niveau de la tour de la Ulmer Münster.


En premier plan devant la Ulmer Münster, la Valentinskapelle, une petite église orthodoxe russe.


L'Hôtel de ville (Rathaus) de la ville de Ulm, avec ses fresque extérieures et son horloge astronomique datant de la Renaissance.


L'Hôtel Schiefes Haus, fascinante par ses murs croches et ses fenêtre droites. À quel point ceci ne respecte par le code du bâtiment ! 


C'était la première fois que je me trouvais sur le célèbre Danube (Donau), le deuxième plus long Fleuve de toute l'Europe, avec ses 2 850 km. Les pays riverains sont l'Allemagne, l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie, la Moldavie et l'Ukraine. J'ai repensé à papa et la valse viennoise Le beau Danube Bleu (An der schönen, blauen Donau), de Johann Strauss II, qu'il aimait beaucoup et qu'on avait fait jouer au rendez-vous familial après les funérailles. J'ai beaucoup aimé ma promenade le long du Danube, en toute tranquillité, sans presse. 

La Berblinger Turm, qui s'avance sur le Danube avec son poteau incliné et à partir de laquelle on a un très beau point de vue sur les deux rives. À cet endroit, le Danube sépare les états de Baden-Württemberg et Bayern.

Ulmer Stadtmauer, les anciennes fortifications de la ville construites en 1482, dominées par la tour Metzgerturm, inclinée de 2,5m vers le nord-ouest en raison d'un affaissement de terrain.


Le Danube, pour la première fois sous mes yeux.  

Une statue qui bat le record de la statue la plus lette jamais réalisée, en l'honneur d'Albert Einstein, né dans la ville de Ulm.

La forteresse Wilhelmsburg.


J'ai monté une colline pendant une éternité, dont la pente raide s'apparentait à notre Lombada à Madère, pour ensuite monter encore dans cette tour de la forteresse Wilhelmsburg, et avoir une très belle vue sur la ville entière. 


Magnifique vue où l'on distingue la Ulmer Münster, qui se dresse fièrement au centre de la vieille ville de Ulm. 

21/12 - Le mercredi, je découvre un nouvel espace de coworking sur Quellenstraße, Impact Hub Stuttgart. Je me mords les doigts avec le regret de ne pas avoir découvert ce lieu parfait avant de m'abonner à l'autre coworking trop poche dans lequel j'ai travaillé pendant tout le mois de décembre. J'ai été accueillie par Sevi, la community manager trop sympathique qui me fait drôlement penser à moi dans mon ancien rôle de gestionnaire d'espace de coworking à Rimouski. Impact Hub est un réseau d'incubateurs et d'espaces de coworking qui se trouvent partout dans le monde. Ce que j'ai trouvé intéressant avec la manière dont j'ai été accueillie, c'est que les journées d'essai gratuit sont seulement le mercredi. Et cette journée là, il y a également le community lunch, où tous les membres cuisinent ensemble et partagent ensuite le repas. Rien de mieux pour convaincre un nouvel utilisateur, comme moi, que de le faire sentir immédiatement intégré auprès de ses futurs collègues. J'ai passé toute l'heure du lunch à parler avec des gens. Définitivement, le fait de rejoindre cet espace plus tôt aurait totalement changé mon point de vue de Stuttgart.

L'aire ouverte du Impact Hub Stuttgart.

D'ailleurs, parlant de point de vue, j'en ai trouvé un pas pire ce soir là du nom de Antonio, un américain de 40 ans, qui a l'air d'en avoir 30, originaire de El Paso au Texas, qui travaille comme civil dans l'armée américaine. On se donne rendez-vous à Schlossplatz, entre les deux fontaines. Décidément, je devrais songer à changer de lieu de rendez-vous, parce que je me trompe tout le temps de personne. Cette fois, deux fois plutôt qu'une, j'ai failli partir avec le mauvais gars. On se rend chez Mata Hari, un petit bar où on se trouve une place au comptoir. Après trois pintes, il fait chaaaaud dans ma robe à col roulé, mais je ne sais pas si c'est parce que le bar se remplit ou si c'est parce que je me rapproche dangereusement de son after-shave. Plongée dans ses beaux yeux noirs de sud-américain, je n'ai plus la capacité de l'écouter parler. Il a pensé la même chose : pourquoi on résistait toujours à ce magnétisme entre nous ? Avec Dreamer de Ozzy Osbourne en trame de fond, on s'échange ce baiser qu'on attendait visiblement depuis quelques heures de flirt. Alternant beers and kisses à partir de ce moment, j'ai eu envie de boire de l'eau et il n'en fallu pas plus pour que cet américain opportuniste me mentionne qu'il avait de l'eau chez lui dans son robinet de cuisine. Je ne réalise pas le temps qu'a mis le U-Bahn pour se rendre dans Degerloch, un quartier de Stuttgart qui me semble assez aisé. L'appartement est rempli d'objets connectés et d'appareils bluetooth à qui j'ai demandé Soul meets Body de Death Cab for Cutie pour poursuivre la soirée avec ma petite tasse d'eau de robinet. Sans surprise, le lendemain matin, c'est Alexa qui me réveille à 7h05 avec une lumière naturelle pas naturelle programmée pour que je ne rate pas mon rendez-vous chez la coiffeuse. See you never, American ! Je quitte Degerloch le maquillage tout défait, au soleil levant, vers Ostheim. 

Après mon passage chez le meilleur coiffeur de Stuttgart. Clairement, il faut que je trouve une façon maison de réaliser ce brushing et ce look européen plus souvent ! Je me sentais trop bien dans ma peau, avec ma nouvelle tête, avant que la pluie de Karlsruhe ne vienne tout détruire.


23/12 - Le vendredi 23 décembre, je rejoignais Bjorn et Maïté à notre point de rendez-vous, la gare de Karlsruhe. J'adore le nom de cette ville, qui signifie le repos de Charles. Il paraît qu'un certain Karl Wilhelm von Baden-Durlach s'était endormi lors d'une partie de chasse et rêva à un grand château qui rayonnait comme le soleil et à une ville dont les rues seraient disposées comme les rayons. C'est un peu comme ça qu'est construit le centre-ville d'aujourd'hui. La gare principale est loin du centre, j'ai donc du traverser un très long parc pour m'y rendre. Ce n'est que quand j'ai croisé deux éléphants, de même, sur mon chemin que j'ai remarqué que c'était en fait un zoo. 

J'étais tellement heureuse le matin, en attendant le train à la Hauptbahnhof de Stuttgart. J'avais le sourire jusqu'au oreilles. Je savais à quel point j'avais de la chance d'être accueillie dans la famille de Maïté pour Noël. Lors du souper de Noël 2021 chez Francis et Éloïse, on en parlait. De ce Noël avec Maïté. Je ne pouvais pas imaginer me rendre jusque là, c'était encore tellement loin. Et irréaliste. Mais non, il n'y a rien de plus vrai et authentique que ce que je vis présentement ici.

Le Karlsruher Schloss, situé au centre de la ville, construit en 1715 et dont la première pierre marque la création de la ville elle-même.


Il y a souvent des marchands locaux avec des petits bouquets tout simples et pas chers. J'en ai acheté un pour la maman de Maïté.



La Platz der Grundrechte (Square of Fundamental Rights) est composée de 24 citations provenant de différents groupes ayant été impliqués de près ou de loin avec la loi allemande (population, prisonniers, avocats, juges, forces de l'ordre). Sur chacun des drapeaux, on peut y lire des opinions contradictoires sur différentes thématiques, ce qui en fait une œuvre démocratique selon l'artiste. 




Cette pyramide en grès rouge n'est rien de moins que le tombeau de Karl Wilhelm von Baden-Durlach. 


J'ai retrouvé mes amis ! Nous sommes en route vers Felon, en France, pour passer Noël. 


Commentaires

  1. Récit passionnant ! 😲

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    1. Super récit Claudia. Merci encore de le partager. Je te souhaite une belle année 2023 en profitant de chaque instants pour qu'ils deviennent magiques... Bisous XX Marraine Chantale

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    2. Allô Marraine Chantale !! Merci de me lire. Bisous !

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