Jour 181 | Noël dans la Franche-Comté

Weihnachten in der Franche-Comté

Je suis arrivée à Felon le 23 décembre et je suis repartie le 28, mais j'ai englouti l'équivalent d'une année complète de repas. Mais quel bonheur ce Noël en France. Je me suis sentie comme chez moi dans la famille de Maïté. J'avais ma petite chambre à l'étage. Avec des vrais draps, contrairement à la literie allemande où ils mettent une couverture de lit simple sur un lit double. C'est la seule chose que je ne trouve pas logique en Allemagne. Il y a une chose qui m'a fasciné dans cette maison : une horloge-coucou qui sonne à toutes les heures, avec un petit oiseau qui sort de sa cabane pour crier. Combien de fois on l'a entendu ce sympathique coucou ! Il crie même la nuit, mais il est tellement gentil et mignon que ça ne dérange personne. J'ai été une grande fan du coucou pendant tout mon séjour . Il me manque maintenant ! 

J'ai enfin rencontré Adrien, le frère de Maïté. Salut Adrien, je sais que tu vas lire ce blog. T'es pas prêt. Dans quelques secondes, tout le Québec saura que tu mets ton pain à côté de l'assiette (oui, comme si tout le Québec lisait mon blog...). Ce qu'on mange en France, ça n'a pas de sens ! On a tellement mangé que je ne me souviens plus ce qu'on a mangé le premier soir. Je me souviens juste du petit morceau de pain de Adrien. Il y a toujours du pain sur la table, pour accompagner tous les services. Toujours. Mais les français ne le mettent jamais dans leur assiette. Ils le déposent volontairement à côté de l'assiette, directement sur la table, comme si le pain était tombé de l'assiette par erreur. J'ai confronté le frérot à ce sujet. Moi, mon pain, je ne le traîne pas entre les services, je le mange. Point. On a failli se battre pour le désaccord entourant le pain. Mais non, j'exagère ! Quel gentil frère avec son humour toujours bien placé. 

Le lendemain durant l'après-midi, je suis allée marcher avec Adrien et Pascal, on a fait le tour de Felon. J'ai marché dans ce bel environnement de la campagne de la Franche-Comté, parfois en silence, parfois en échangeant quelques mots. J'ai vu des chevaux. Cet endroit était beau et paisible pour se ressourcer après cette année spéciale que j'ai eue. 

Marche dans la campagne de la Franche-Comté.


Moment culinaire partagé avec ma précieuse amie Maïté.

On a tellement passé un beau moment dans la cuisine, tous ensemble, à préparer des plats pour le soir même. C'était comme si j'avais toujours été dans cette maison. Puis, le soir, c'était le fameux réveillon. J'avais quelques craintes d'être émotive parce que j'étais loin de la famille et loin de papa pour la première fois, mais ça a bien été. Je me sentais tellement bien, dans cette famille qui ressemble un peu à la mienne, avec des bonnes personnes qui ont un grand cœur, une belle maison où il fait bon être, dans un tout petit village de quelques 250 habitants. J'ai rencontré Aurélie, la copine d'Adrien, sa mère, Martine, et ses enfants, Alix et Margot. La jeune Margot a d'ailleurs dit que je devais probablement être d'origine allemande, tellement je parlais mal le français. J'ai recensé le menu totalement délirant de ce réveillon. 

MENU - 24 décembre 2022

  • Verrines et macarons au foie gras préparés par Adrien et Aurélie
  • Filet mignon fumé et charcuteries variées
  • Noix des Pays-Bas
  • Bittes de cow-boys : saucisses cocktail allemandes, bacon et sirop d'érable du Québec
  • Punch au rhum, fruits et sucre de canne (punch sans fond dans lequel je me suis servie au moins douze fois)
  • Terrine de poisson, saumon fumé, crevettes et gelée au madère
  • Bruschettas au chèvre chaud, au miel, aux noix de pécan et à la roquette
  • Huîtres avec vinaigre de vin à l'échalotte et huile d'olive
  • Fagots de haricots verts lardés
  • Magret de canard et sauce aux morilles
  • Purée de pommes de terre
  • Pain et fromages
  • Charlotte au fruit de la passion et à la mangue
  • Charlotte au chocolat
  • Un accord vin très juste sélectionné par Pascal
Selfie de famille.

Véronique, la maman de Maïté, avec sa délicieuse terrine de poisson.

Pascal présente fièrement ses huîtres.

Presque pas honteuse de présenter, à travers toute cette belle gastronomie, mon accompagnement traditionnel de Noël québécois, les bittes de cow-boys.

Maïté et ses bruschetta au chèvre chaud.

J'ai même eu droit à quelques cadeaux. Dont mon préféré, de la part de Maïté, un beau cahier de notes avec une couverture en cuir, pour pouvoir écrire mes récits de blog un peu partout quand je n'ai pas mon ordinateur. Je trainais mon notebook dans la maison juste pour le plaisir de toucher sa couverture et j'écrivais à peine dedans. 

Le lendemain, on a encore mangé comme des rois. Cette fois, avec Bruno, Valérie et Jonas, l'oncle, la tante et le cousin de Maïté. Oncle Bruno ne voudra jamais l'avouer, mais je pense qu'il adore le Québec au fond de lui. Comme on dit, on taquine ceux que l'on aime. Il a taquiné le Québec pendant au moins 5 heures en ligne là là là ! Au menu, le 25 décembre : croutons aux œufs de lompe, fondue bourguignonne (appétissants morceaux de bœuf cuits dans l'huile), fondue parisienne (poulet, trempé dans l'œuf et dans la panure, et ensuite cuits dans l'huile), sauces variées, saumon fumé à l'érable et foie gras maison de Valérie, pains, fromages et bûches de Noël faite maison. 

Et le lendemain, après une visite au marché de Noël de Mulhouse, Bjorn et Pascal se sont improvisés chefs, avec succès ! Bjorn a reçu pour Noël une petite machine pour faire des pâtes fraîches. Un vrai délice. On en a mangé deux soirs en ligne.

Chefs en action.

Avec Maïté et Bjorn au marché de Noël de Mulhouse.

Glühwein à perte de vue.

Le stand à poutine du Québec fièrement représenté.

Dans tous les marchés de Noël, il y a des petits personnages comme ça, qui font toutes sorte d'actions, et plein de petits objets pour construire des mini villages de Noël chez-soi.

Jolies décorations au pied de l'église.

Ce que j'ai aimé dans ce Noël, c'est que tout le monde faisait un peu ce qu'il voulait, sans pression. Tantôt un peu de cuisine, tantôt un peu de lecture, tantôt un film, tantôt un peu de travail. C'était tout simple, pourquoi faire compliqué lorsque l'on est simplement bien tous ensemble. Le 27 décembre, j'ai eu un besoin urgent de faire du sport pour passer toute cette nourriture ! J'ai rarement l'occasion de côtoyer des montagnes en Allemagne, encore moins là où je m'en vais... Düsseldorf flatland.

Adrien m'avait parlé de quelques randonnées dans les environs, dont l'ascension du Ballon d'Alsace, en partant du Lac d'Alfed. Mon conducteur néerlandais, Bjorn, m'a déposée vers 12h au point de départ du sentier. J'aime bien les discussions que j'ai avec Bjorn. Plus mon anglais s'améliore, plus nous pouvons avoir des conversations sérieuses. Je lui disais à quel point j'étais sincèrement bien dans ma vie européenne, mais que je n'osais pas le dire trop haut et fort à l'univers, de peur que la vie m'envoie des problèmes parce que ça va trop bien. Mais j'ai compris ce que Bjorn m'a dit. Il m'a dit d'être sans crainte, parce que tout ça, je le vis en exprimant beaucoup de gratitude, en remerciant la vie et en ne prenant rien pour acquis. Tout le monde devrait avoir un Bjorn dans sa vie pour recevoir des mots sages comme ça ! 

Pascal est venu me chercher à 16h30. On m'a raconté par la suite que, pendant que je marchais sereinement dans mes petits sentiers tout bien balisés, Bjorn s'est malencontreusement égaré sur le chemin du retour et a du déplacer des roches immenses qui bloquaient le chemin pour faire passer sa voiture sur une mauvaise route suggérée par son GPS. Tout ça, en n'ayant plus accès au réseau satellite pour téléphoner ou se localiser. Nous avons failli perdre notre néerlandais adoré par ma faute ! 

Le Ballon d'Alsace culmine à 1 247 m d'altitude dans le Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Magnifique point de vue sur les villages alsaciens et le Lac d'Alfed, au pied du Ballon d'Alsace. J'ai pris une pause à cet endroit, déposé une lette pour papa et écouté une composition que j'aime : Lioness, de Kevin Graham. C'est la chanson que j'écoute à chaque fois que je veux m'arrêter un moment et exprimer toute la gratitude que j'ai d'être ici. Un petit avion blanc est passé au dessus de ma tête au même moment. 

Belle nature alsacienne à certains endroits dans le sentier.

Le soir, Maïté nous a amené en voiture faire le tour de la ville de Belfort, dans laquelle elle a habité et est allée à l'école. J'ai vu le lion de Belfort, une sculpture assez impressionnante au pied d'une falaise, réalisée par Auguste Bartholdi, qui est également l'auteur de la Statue de la Liberté de New-York. La Ville de Belfort ressemble un peu à une ville allemande, avec ses bâtiments massifs, sa citadelle et son lion. Demain, je retourne en Allemagne, avec Bjorn, Véronique et Pascal, visiter la ville de Freiburg im Breisgau, là où je prendrai le train vers Stuttgart.

C'était un Noël mémorable. Me sentir si bien accueillie par cette famille demeurera l'un des plus beaux moments de mon voyage. Il y avait un risque de me retrouver seule à Noël et au jour de l'an quand j'ai décidé de venir ici, mais j'ai comme une petite famille ici. 

Commentaires

  1. Bonne année 2023 ! 🤗

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  2. Gna as tu mangé des huîtres ?

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    1. Non, j'aimais pas les huîtres au Québec, je ne les aime pas plus en France. Haha !

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  3. Frohes neues Jahr. Je suis allé à Freiburg avec Frédéric le printemps dernier; j'ai visité un peu la ville mais nous avons surtout fait des randonnées dans la région (Schwarzwald).
    Je pense retourner en Europe ce printemps. Bon apprentissage à Dusseldorf.

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