Die fünfte Jahreszeit
C'est la cinquième saison dans mon coin de pays alors que les gens célèbrent le Karneval du 16 au 20 février. Donc, avant toute chose, j'ai d'abord fait la fête. Seulement après, j'ai fait quelques recherches pour savoir qu'est-ce que j'ai fêté exactement.
Playlist indispensable pour lire ce billet :
On peut crier
Kölle Alaaf ! ou
Hellau ! Mais surtout pas les deux. L'un est crié à Köln, l'autre à Düsseldorf, deux villes entre lesquelles règne une compétition qui dure depuis toujours.
Dans les deux cas, le
Weiberfastnacht, aussi appelé le carnaval des femmes, annonce le début des célébrations. À cette occasion, les femmes vont couper les cravate des hommes, pour les dénuder symboliquement de leur supériorité masculine. J'aurais rêvé de le faire ! Pourquoi ne pas perpétuer la tradition à mon retour à Rimouski. Regardez-moi bien me présenter dans les événements de la Chambre de commerce avec une belle grosse paire de ciseaux. Ensuite, le party continue pendant les trois jours du week-end. Puis, il y a le
Rosenmontag, le lundi des roses, le jour où se tient la parade principale, constituée de chars, de marionnettes géantes et de fanfares. Les gens sur les grosses remorques tirées par des tracteurs lancent dans la foule des
Kamelle (petites sucreries) et des roses. Mardi, c'est le
Fastnachtsdienstag, le dernier jour du carnaval, selon lequel la tradition veut qu'une poupée de paille géante soit brulée, car tenue responsable de toute l'abondance de dépenses en nourriture et en boisson pendant l'événement. En tout dernier, le
Aschermittwoch (mercredi des cendres) clos toutes les festivités et marque le début du Carême, qui durera 40 jours jusqu'à Pâques. En bref, je ne comprends rien à l'historique du Carnaval, est-ce que c'est religieux ? Politique ? Historique ? Culturel ? Je suis toute mélangée dans mes lectures.
Tout le monde parlait du Karneval dans les jours qui le précédaient. J'ai reçu je ne sais pas combien d'invitation de Tinder-boys pour y aller, mais j'avais déjà mes plans. Le jeudi, on a réservé une salle de réunion chez Beehive et invité nos amis à partager snacks, mimosa et Kurze, des petits shooters en bouteilles très prisés pendant le temps du Karneval. Après le travail, on se rend dans la Altstad, avec Oleg et sa copine qui ne parle qu'Ukrainien. Elle a aussi les bases en allemand comme moi. Lorsqu'on parlait ensemble, il paraît qu'on sonnait ensemble comme une conversation Duolingo. Mariia est venue nous rejoindre un peu plus tard.
On m'avait déjà avertie que personne ne se rend au Karneval sans déguisement. Mais quel genre de déguisement ? Est-ce un peu comme l'Halloween ? Oui, mais plus drôle, sans la thématique mort-vivant machin. Donc, puisque tout est permis et qu'il n'y a pas de thématique suggérée, Christian et moi avons eu, sans le savoir, l'idée du siècle : se déguiser en country flags. Pour 8 euros, nous avons commandé sur Amazon des drapeaux du Canada et de Chypre. Pourquoi c'était l'idée du siècle ? Parce que c'était le meilleur ice-breaker de tous les temps. Combien de gens sont venus nous aborder parce qu'ils aimaient notre pays. Tout le monde a une image positive par rapport au Canada. Mais les gens ne connaissent que Vancouver et la NHL.
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Christian et moi sur la Rheinufer Promenade de Düsseldorf, le premier soir du carnaval de Düsseldorf. |
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Kiosk typique allemand. C'est comme un petit dépanneur qui vend que du junk. |
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Mon amie Mariia, de l'Ukraine, et moi. |
Il y avait tellement de déchets, c'était épouvantable. Je n'avais jamais vu des rues aussi malpropres. Et pourtant, tout le secteur était interdit aux contenants en verre. Donc, que des canettes au sol, des verres de plastique, des contenants de carton, des napkins et des petites bouteilles de Kurze en quantité phénoménale. On est loin de l'allemand moderne qui trie ses déchets, c'est comme si toute la population était devenue déchaînée le temps de cet événement.
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Les rues de la ville étaient dans un état tel... |
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Appétissante poutine de fin de soirée au travers d'un tas de Restmüll. |
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Klappe zu, Affe tot. The party is over. Me voilà sur le chemin du retour, seule sur la Schadowstraße avec mon ti drapeau canadien.
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Petits drinks appelés Kurze qui sont bus principalement à l'occasion du Karneval. |
Le lundi, on continue le party lors du Rosenmontag. C'est la journée à ne pas manquer, avec l'énorme parade. Christian et moi avons décidé d'enfiler nos costumes de nouveau et de se rendre à Köln, où le party est encore plus marquant qu'à Düsseldorf. Tout comme 99 % des autres gens sur cette plateforme à la gare de Düsseldorf, on descendait à Köln pour le début de la parade. Il y avait pour l'occasion plus de liaisons entre les deux villes. On s'est retrouvés dans un très vieux train d'une autre époque dans lequel il fallait manuellement ouvrir la porte pour sortir. Si j'avais été dans ce train lors de mon premier trajet en arrivant en Allemagne, j'aurais figé, moi et ma peur bleue des transports en commun à cette époque.
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Une vieille maudite porte de train que j'ai du ouvrir manuellement une fois arrivée à Köln.
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On arrive à Köln. Le party est pogné, ça chante, ça danse, ça crie. On prend notre premier Kurze de la journée à 10h. Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si le Rosenmontag était une journée fériée, à voir tous ces gens de tous âges dans la rue. Et non, ce n'est pas férié, mais il est permis pour tout le monde de ne pas travailler ce jour là. Et Christian ajoute que only the boring moumounes in the government buildings work during Rosenmontag because they have no life. Ah, oui je vois bien. Comme si le gars qui fait les vérifications de taxes au Finanzamt devait absolument être au bureau ce jour là.
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La bière Kölsch est brassée dans la ville de Köln et était le partenaire par excellence de l'événement. |
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Public très coloré dans les tribunes, des endroits emménagés payants que les gens pouvaient réserver pour avoir une meilleure vue sur le Rosenmontagszug. |
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Christian qui rock son costume de drapeau de Chypre. |
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Les gens arrivaient par centaines à la Hauptbahnhof avec leurs costumes tous plus farfelus les uns des autres.
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La parade commence, on s'achète deux grosses canettes de Kölsch en plein milieu de la rue et on se promène pour trouver un beau point de vue... ce qui n'est jamais arrivé. Les gens dans les estrades avaient payé pour avoir une place en hauteur, et certains chanceux étaient sortis sur leur patio. Ce genre de parade, ça plaît à tout le monde. Les
Karnevalwagen étaient un peu tous opérés des
Verein, des genre de clubs qui existent depuis 200 ans, dont font partie des gens qui défendent ses valeurs et ses objectifs. Ils ont tous des noms de l'ancien temps, par exemple, la
Kölner Funken Artillerie blau-weiß ou le
Treuer Husar blau-gelb. Si cette parade avait lieu à Rimouski, on aurait sûrement vu le Club Lion, Héritage Bas-Saint-Laurent et le Club optimiste, par exemple. Des associations qui existent depuis des années, mais que personne ne sait trop ce qu'ils font aujourd'hui à part recevoir et redonner des sous. J'ai beau avoir essayé de comprendre ce que promeuvent ces associations en Allemagne, c'est tellement compliqué. Ça demeure un mystère pour moi. On dirait que ça a déjà existé pour quelque chose, mais que maintenant ça n'existe que pour se parader et lancer des chocolats dans la foule. D'ailleurs, j'ai reçu une boîte de chocolat (oui, une boîte complète, pas un p'tit œuf Cadburry là, une boîte de 8 chocolats qui arrive à 100km/h !) directement dans le cou et je me suis étouffée pendant quelques secondes. J'ai failli laisser ma peau à Köln à cause du
Treuer Husar blau-gelb qui m'a lancé ce délicieux objet promotionnel. Si j'avais reçu ça en pleine face, mes lunettes seraient
kaput.
Ce qui est bien avec Christian, c'est qu'il apprécie aussi chaque moment, comme moi. Il ne planifie pas tout. Par exemple, nous sommes arrivés en retard pour la parade. Das macht uns nichts. On n'avait jamais une belle vue sur les wagons. Das macht uns auch nichts. On est allés dans un resto et on a manqué la moitié de la parade. Das ist uns egal ! On a juste eu du fun, sans planification, sans préparation, à juste faire ce que ça nous tentait de faire pendant notre visite à Köln. Pas d'attente, pas de déception !
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Prost à 10h du matin, toé...
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À travers tant d'autres choses impressionnantes par leur grandeur, des marionnettes géantes déambulent dans la rue. |
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Un Karnevalswagen de la Kölner Funken Artillerie blau-weiß.
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200 % dans l'ambiance au Rosenmontag de Köln. |
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Le pont Höhenzollernbrücke est rempli de cadenas, dont un qui m'est tout à fait dédié : Claudia meine ganze große Liebe = Claudia ma très grande amour. Je ne sais pas qui a écrit ça, mais où es-tu !? |
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Der Fischmarkt in Köln, avec l'église Groß St. Martin. |
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Christian, ce grand ami qui n'a pas froid aux yeux, toujours partant pour un Schnaps à 10h du matin. |
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Sur le parvis de la Cathédrale de Cologne, des artistes dessinent les drapeaux des pays et les gens déposent des sous sur leur pays. Le Canada y était. |
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Sur le pont Höhenzollernbrücke, avant de retourner à Düsseldorf à 14h, avec un ti léger Kopfschmerzen. |
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