Die Nürnberger Prozesse
Au sixième jour de notre voyage, nous arrivons dans la ville de Nürnberg où nous allons séjourner pour trois jours. Je ne suis jamais venue ici. Voilà une autre ville qui s'ajoute sur ma liste qui s'allonge. C'est le lundi de Pâques et c'est la première journée vraiment ensoleillée depuis que maman est là. Les terrasses sont pleines, quel bel accueil à Nürnberg. On aime ça dès le premier coup d'œil. On arrive dans notre beau petit logement, bien plus coquet que le logement de glace de Moritz à Koblenz. On va être bien ! Je suis vraiment fière d'avoir tout organisé pour que maman passe un super voyage. Mais outre les hébergements, les transports et le choix des villes, tout le reste demeure improvisé. Nous y allons au feeling.
Nürnberg est une ville médiévale de plus de 500 000 habitants. C'est juste un peu plus petit que Düsseldorf, mais ce n'est pas là que j'aurais choisi de vivre. C'est pas mal touristique. Elle est toutefois très jolie et remplie d'histoire. Sur la Marktplatz, devant la grande Frauenkirche, c'est le marché de Pâques. Il y a différents artisans et producteurs. On mérite bien une petite crème molle. Résumé des attractions que nous avons visité durant notre séjour.
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Chaque point de vue autour du fleuve Pegnitz à la hauteur de Nürnberg est joli. |
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Après trois ou quatre prises, maman était contente de ses cheveux. |
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Le Heilig-Geist-Spital, construit en 1339, était autrefois le plus grand établissement de soins aux malades, principalement aux personnes âgées, dans la ville. |
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Touriste.
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Le Kaiserburg, aussi appelé le Château impérial de Nürnberg, est l'une des plus importantes forteresses d'Allemagne et ses fortifications médiévales sont parmi les mieux conservées d'Europe. À déambuler à travers les rues pavées, les remparts imposants et les maisons construites des siècles auparavant, on se demande à quelle époque on vit. Il faisait beau soleil ce jour là, et la cours intérieure était bien remplie de gens assis au sol avec leurs cafés et leurs bières. On s'est promenées ici et là à travers le Château et ses magnifiques jardins tout verts et symétriques. Le Burggarten, c'est l'endroit que maman a choisi pour déposer sa première lettre pour papa.
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La vue de la ville à partir du château impérial. |
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Maman dans les magnifiques jardins du château, où elle a choisi de déposer sa première lettre pour papa. Un très bon choix. |
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La première lettre de maman est déposée. On partage un petit moment émotif ensuite sur un banc non loin de là. |
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Nürnberger Prinzessin. |
- Lorenzkirche / St. Sebald Kirche / Frauenkirche
Les églises, c'est presque toujours la première place où je me rends quand je visite une nouvelle ville. D'abord, c'est toujours proche de la gare où mon train me laisse, et il y a toujours quelque chose qui se passe là. Un marché, un festival, des artistes qui se produisent, etc. Quand je visite des villes pour une journée seulement, je n'ai malheureusement pas le temps de découvrir des petits endroits secrets comme j'ai eu la chance de le faire ici à Düsseldorf dans les derniers mois. Donc, la place du marché, surplombée par l'église principale, est mon premier choix. Et on est servis en églises dans ce pays !
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Cette fin de semaine, le Östermarkt se tenait devant la Frauenkirche.
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St. Sebald Kirche |
- Reichsparteitagsgelände / Zeppelinfeld
Hitler et ses idées de grandeur... En 1937, le parti et 1 400 travailleurs permanents entreprirent le développement d'un immense site de rassemblement de quatre kilomètres carrés pour les fidèles du parti nazi. En premier lieu, nous visitons le Kongresshall, un ouvrage inachevé dont la capacité promise était de 50 000 personnes et dont l'objectif était de tenir les rassemblements du parti. Ceci en aurait fait un hall deux fois plus grand que le Colisée de Rome. Comme tout projet d'ampleur débuté à cette époque, sa construction ne fut jamais achevée en raison de la guerre.
Nous entreprenons la visite extérieure, car l'exposition permanente à l'intérieur du Centre de documentation nazie était inaccessible pour cause de rénovation. D'ailleurs, le bâtiment tout en brique qui accueille l'exposition est transpercé d'une immense flèche de verre, comme pour symboliser une grande blessure permanente.
Différentes structures avaient été imaginées, mais que partiellement réalisées, sur un immense site autour du lac Dutzendteich, artificiellement séparé en deux par la construction de la Großestraße qui fait 60 m de large et 2 km de long. Plus loin, on peut d'ailleurs visiter le Zeppelinfeld, là exactement où le célèbre inventeur Ferdinand Graf von Zeppelin y a fait atterrir son ballon dirigeable en 1909. L'aménagement du Zeppelinfeld est la seule idée de tout cet ensemble qui a été officiellement terminée avant la guerre. Autour de ce grand espace étaient installées 150 lumières au sol, dirigées vers le haut, suffisamment fortes pour éclairer le ciel à une hauteur de 8 km. On a donné le nom de Lichtdom (Cathédrale de lumière) à cette installation dont l'architecte d'Hitler, Albert Speer, était particulièrement fier.
On s'est promenées à travers les estrades, où l'on pouvait lire des faits historiques sur le lieu. On voyait bien sur les photos que la croix nazie y était installée et bien visible. Durant la deuxième guerre, pas mal tout ce complexe est demeuré intact. En avril 1945, l'armée américaine a choisi ce lieu spécialement pour y tenir sa parade de la victoire contre l'Allemagne. Well, if it's not the biggest fuck you in history... La parade a culminé par l'explosion saisissante de cette imposante swastika.
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Le Kongresshalle, de l'autre côté du lac Große Dutzendteich. |
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Les estrades du Zeppelinfeld. |
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Photos de l'explosion fracassante de la croix gammée. |
- Hauptmarkt / Der schöne Brunnen
Sur la place principale en face de la Frauenkirche se tient une belle fontaine gothique construite à la fin des années 1300. Elle ressemble étrangement à la statue de Roland à Bremen. Tout comme cette dernière, les petites figurines détaillées de la Schöne Brunnen sont également protégées par un grillage. Et dans ce grillage, maman et moi avons tout de suite aperçu l'anneau de laiton qui brille plus que le reste. Celui-ci a la réputation d'être un porte-bonheur si on lui fait faire trois tours. On se prête au jeu. Mais le bonheur, je l'ai déjà trouvé, c'est comme si j'avais tourné cet anneau 100 fois déjà.
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Crème glacée bien méritée dans les rues piétonnes du centre-ville.
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- Memorium Nürnberger Prozesse / Der Saal 600
Journée de pluie, nous décidons de visiter le mémorial des procès de Nuremberg. Certains étages du palais de justice de la ville sont dédiés à une exposition permanente sur le procès intenté par les puissances alliées contre les principaux responsables du Troisième Reich. Pour un prix très modique de quelques euros chaque, nous obtenons un audio guide en français et nous pouvons visiter le lieu exact où le procès le plus important de l'histoire s'est déroulé. C'est ce qui m'a le plus marqué dans ma visite dans cette ville.
La ville de Nuremberg a été proposée pour y tenir le procès parce qu'elle dispose des infrastructures nécessaires. Même si la cité était devenue un vrai champs de ruines après les bombardements, le palais de justice et la prison étaient toujours debout. Les villes de Leipzig, Munich et Luxembourg avaient également été considérées. Le symbolisme de tenir le procès dans la ville où avaient lieu les rassemblements du parti nazi et où ont été proclamées les lois antisémites de Nuremberg, qui font des Juifs allemands des étrangers dans leur propre pays, visant à les pousser hors d'Allemagne et discriminer ceux qui y restent, n'est pas à l'origine du choix, même si ceci a peut-être renforcé la décision.
24 hommes y ont été accusés de quatre chefs d'accusation : complots, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Les accusés se sont succédés, un à un, devant le juge et ont du décider s'ils plaidaient coupables ou non, ce à quoi ils ont tous répondu : nicht schuldig. Malgré tout, 12 ont été condamnés à mort par pendaison, sept à la prison à perpétuité, trois ont été acquitté, un est mort avant le procès et un était considéré médicalement inapte à être jugé.
La notion de crime contre l'humanité était particulièrement nouvelle à cette époque. C'est d'ailleurs à ce long procès qu'on doit la définition de ce qui constitue aujourd'hui un crime contre l'humanité : une violation intentionnelle des droits fondamentaux d'un individu ou d'un groupe, inspirée par des motifs qui peuvent être politiques, philosophiques, raciaux ou religieux. Le crime contre l'humanité regroupe une catégorie complexe de crimes maintenant punis au niveau international, et ce, depuis 1945.
Nous avons visité la salle 600, là exactement où se tenaient, quelques années plus tôt, les hommes qui ont contribué ou commis les plus grandes atrocités. La salle a été rénovée à l'époque et adaptée pour la tenue d'un procès de cette ampleur. Même le design des bancs des accusés a été pensé pour ne pas être trop joli, trop détaillé ou trop confortable. Ils ont été construits dans leur plus simple forme, pour ne pas rehausser l'attention donnée à ces grands criminels indifférents.
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L'entrée du mémorial des Procès de Nuremberg. |
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La salle 600 du palais de justice de Nürnberg, là où se sont tenus les procès de Nürnberg en 1945-1946. |
Tous mes amis allemands le diront. Ils ne comprennent pas ma love pour la Deutsche Bahn. Ici, tout le monde se plaint des retards. Moi, tant que mon application m'avise du retard, je n'ai pas de problème avec ça. Ça occasionne bien moins de frustrations que de prendre la voiture pour sauver 15 minutes sur un trajet de 2 h. Prendre le train, c'est comme une pause pour moi. Je ne fais rien, je regarde dehors, je regarde dedans. J'écoute de la musique, je découvre d'autre musique. Je ne m'ennuie jamais. Un trajet de 5 heures ? Kein problem ! DB me conduit du point A au point B comme si j'étais la royauté.
Parlant de royauté, nous avons vu dans ce musée deux wagons du train appartenant au roi Louis II de Bavière dans lequel il faisait son p'tit snob pour se rendre à ses parties de chasse. J'ai appris que, comme ce train était trop flamboyant (no joke ?), il se déplaçait plutôt avec des wagons normaux. Il est fait en or ton train Louis, fallait s'y attendre. Si tu veux passer inaperçu, tu prends le beau ICE rouge et gris en deuxième classe qui va venir te chercher en retard après avoir changé trois fois de plateforme à la Hauptbahnhof, et ça fait la job.
Donc, naturellement, on comprend que j'étais comme un enfant dans ce grand musée, à travers tous ces modèles de trains. J'ai acheté de la merch pour écœurer mes amis et je me promène maintenant le plus fièrement du monde avec ma casquette à l'effigie de la DB.
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Attention, je suis la plus grande fan de la compagnie DB. |
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L'un des wagons du train de Louis II de Bavière. |
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La tête d'un gros ICE, modèle le plus récent de la compagnie DB que je prends régulièrement, aux côtés d'une très vieille locomotive. |
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La collection de petits modèles réduits des trains de la Deustche Bahn. |
Voilà une expérience touristique non répertoriée. Si j'ai moi-même pas aimé l'expérience, on imagine ce que maman a vécu. D'abord, un lundi de Pâques, tous les commerces sont fermés, c'est comme un dimanche. Mais, les épiceries qui font partie des gares principales sont ouvertes ces journées là. That's the cheat to know ! On s'y rend avant la fermeture, entre 22h et 23h. C'est tellement sale, il y a des emballages de plastique au sol, des vieilles boîtes de carton que tout le monde botte d'un côté et de l'autre, les gens s'achètent du gros Redbull pas buvable en pak de six, les rayons sont minuscules et tout le monde s'entasse, maman a peur de se faire voler sa p'tite sacoche et le gros éclairage au néon fait que tout le monde a l'air de meurtriers. On était loin de l'expérience client de chez Métro. Les épiceries Aldi, Lidl et Netto sont pas full belles. Alors que Rewe, Edeka et Denn's ont trouvé leur positionnement parmi une toute autre clientèle.
C'est un quartier aux allures de petit village, encerclé par les remparts, où se trouvent des boutiques locales et des restaurants typiquement bavarois. On est entrées dans plusieurs boutiques et un restaurant très traditionnel où on nous a servi des toutes petites Bradwurst, de la choucroute et de la Kartoffelsalat. Une première expérience bavaroise pour nous ! Depuis que je suis avec maman, je fréquente beaucoup plus les commerces et les restaurants et mes occasions de parler en allemand sont plus nombreuses. Quand je suis toute seule, j'y vais moins souvent, je suis un peu plus gênée aussi. J'ai peur que les gens m'abordent ou encore que je doive expliquer la raison de ma visite, et ne pas être capable de le faire en allemand. Et on ajoute à ça que le service à la clientèle ici n'est pas au top, les travailleurs sont toujours un peu fâchés de se faire déranger même si c'est l'objectif de leur emploi. J'en ai parlé avec Maïté. Elle m'a rassuré qu'elle expérimente aussi parfois ce genre de blocage toujours un peu présent, en tant qu'expat de la France dans les Pays-Bas.
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Joli bâtiment dans le Handwerkerhof où nous nous sommes arrêtées pour manger. |
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Allemande contente. |
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Et là, je pense à mes amies Marie-Claude, Julie, Karine et Geneviève, qui aiment tant la gastronomie et qui doivent se dire un gros WTF en voyant cette nourriture typiquement allemande servie dans une genre d'assiette en forme de cloche. |
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Maman dans les petites rues pavées bavaroises. |
- Straße der Menschenrechte
La Straße der Menschenrechte est un monument extérieur composé de 30 immenses piliers de béton blancs sur lesquels sont inscrits, en allemand et dans une autre langue, des articles de la déclaration des droits de l'Homme. L'article 1, par exemple, est écrit en allemand et en yiddish, langue autrefois parlée par plus des deux tiers des Juifs du monde. Depuis l'extermination d'environ six millions de juifs d'Europe, cette langue a été réduite à celle d'une minorité dispersée.
Alle Menschen sind frei und gleich an Würde und Rechten geboren.
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Ce monument, par son design épuré et contemporain, est un grand contraste par rapport au reste de la ville médiévale et fait partie des efforts de celle-ci pour se dissocier de sa réputation de ville des rassemblements du parti nazi. Le monument se veut une condamnation des crimes passés et un rappel permanent que les droits de l'Homme sont encore régulièrement violés.
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La Straße der Menschenrechte |
On marche beaucoup dans notre voyage, on fait en moyenne entre 10 000 et 15 000 pas par jour. C'est le fun une maman en forme ! Alors que nous quittons l'appartement, la maudite valise Via-Rail-Canada se brise. La poignée télescopique ne s'ouvre plus, mais nous avons un train à prendre, on n'a pas le temps nécessairement d'étudier le problème. On se rend donc à Munich avec un système rudimentaire patenté à l'aide d'un sac réutilisable de REWE. On va s'y attarder une fois arrivées à l'appartement.
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Me voilà dans mon transport préféré, un fameux ICE de la Deutsche Bahn que j'aime tant. Prochain arrêt : Munich. Depuis le temps que j'ai hâte de voir cette ville. On y sera du 13 au 20 avril, pour une semaine complète. |
Très intéressant Claudia.
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