Jour 290 | Architecture munichoise

Münchner Architektur

Munich, Hallo ! Enfin, je visiterai cette ville qui m'a longtemps été vantée comme étant la plus belle ville du pays. Pendant neuf mois, les gens ne comprenaient pas pourquoi j'avais visité Bremerhafen, mais pas Munich. Bonn, mais pas Munich. Ulm, mais pas Munich. J'attendais maman, voilà ! Nous arrivons à Munich avec la valise toute pétée de maman, sous la pluie habituelle de l'Allemagne d'avril. Notre appartement est situé dans le quartier de Fürstenried, en banlieue de Munich. On était bien installées, au troisième étage d'un grand bloc appartement.

Chaque fois qu'on arrivait dans un nouvel appartement, c'était comme un petit rallye : arriver à la gare principale, réfléchir au transport nécessaire pour se rendre le plus proche possible, trouver la rue, trouver l'immeuble, faire le tour du bloc pour trouver la boîte à clés, ouvrir un portail, traverser une cours, revenir sur nos pas, marcher dans pelouse, marcher dans gravelle, trouver la bonne clé, non c'est pas elle, ouvrir la porte, monter trois étages, ah non finalement fallait juste monter trois marches, redescendre. Pendant ce temps, maman suit, avec sa valise, et moi je déchiffre les instructions pour réussir à finalement ouvrir la porte. Et finalement on peut se poser. 

Comme toute nouvelle personne arrivant au centre de Munich, nous visitons la vieille ville historique en commençant par la célèbre Marienplatz. Il faut trouver un moyen d'avoir une vue panoramique sur cette place achalandée, c'est trop beau. L'un des plus beaux points de vue de la ville peut être observé à partir de la tour de l'église St Peter, dont la montée coûte 5 € par personne. Maman en a profité pour se pogner un énième aimant pour sa collection au passage. En arrivant au sommet, on accède à une superbe vue sur quatre côtés. D'un côté, des toits oranges à perte de vue, d'un autre, des institutions comme la Neues Rathaus et la Frauenkirche. D'un côté, l'immense toit orange de St-Peter, de l'autre, le va-et-vient incessant du Viktualienmarkt. Il n'en prend pas plus pour que cette vue nous convainque d'y laisser une lettre pour papa, la toute première dans la ville de Munich. 

L'intérieur de l'église St Peter est impressionnant, avec tous ses détails en or. C'est tellement bizarre des églises quand on y pense. Tout est bizarre. Chaque meuble, chaque sculpture, chaque fresque, chaque vitrail symbolise quelque chose de totalement intangible en quoi les gens croyait à une autre époque. Ça ne fait plus aucun sens dans la vie d'aujourd'hui, mais ce sont toutes que des pièces de patrimoine à visiter. Étonnamment, l'intérieur de la Frauenkirche, l'un des plus importants symboles de Munich, est bien modeste, pour ne pas dire carrément glacial. Cette église est tellement massive et les immeubles sont si près qu'il est impossible de la voir dans toute sa splendeur, sauf à partir de la tour de St Peter.

Vue sur l'épatante Frauenkirche et la Neues Rathaus à partir de St Peter.

Les toits oranges typiques de l'architecture munichoise. C'est cette vue que nous avons choisie pour déposer une lettre pour papa.

Altes Rathaus, l'ancien hôtel de ville qui abrite maintenant le Spielzeugmuseum.

L'intérieur de l'église St Peter.

Menus détails à l'intérieur de l'église St Peter.

Nous avons allumé un lampion pour papa et mamie dans l'église St Peter.

Maman au Viktualienmarkt.

Charmante rue offrant une belle vue sur les tours de la Frauenkirche.

Une infinité de faux fromages dans la vitrine de la grosse fromagerie Henri Willig.

Le lendemain, on se rend en bus vers le quartier huppé de Neuhausen-Nymphenburg. Le Schloss Nymphenburg est un vaste château plat construit dans les années 1600 avec de grands jardins symétriques dont l'étendue dépasse même celle du Château de Versailles. C'était autrefois la résidence d'été des princes-électeurs et des rois de Bavière. Un jour, il faudra que quelqu'un m'explique le rôle de ces fameux princes-électeurs qui habitaient tous ces châteaux que je visite sans savoir qui ils sont. Après une tournée de ces beaux jardins, on croise une belle petite église toute simple, Christkönig. Des églises, il y en a à tous les coins de rue et elles sont toujours ouvertes. Nous en avons d'ailleurs croisé une totalement inattendue et cachée malgré qu'elle soit située dans une rue très passante de Munich, Asamkirche. Sa devanture était très étroite, collée entre deux autres bâtiments résidentiels. À l'intérieur, on se serait cru dans une papillote tellement c'était scintillant, on aurait dit que tout était recouvert d'Aluminiumfolie. C'était trop weird comme endroit !

Le Schloss Nymphenburg, autrefois une (petite) résidence d'été occupée par quelques personnes devenues nobles pour on ne sait quelle raison.  

Voici deux personnes nobles devant le Schloss Nymphenburg.

L'intérieur de l'église catholique Christkönig.

Trésor caché derrière la plus ordinaire des façades : Asamkirche.

Une autre attraction incontournable à Munich est l'Olympiaturm, construite entre 1965 et 1968, quatre ans avant les Jeux olympiques d'été tenus à Munich en 1972. Elle est devenue le symbole du Parc olympique, qui était autrefois un vaste terrain de trois kilomètres carrés utilisé pour des exercices militaires et pour y entasser des ruines de la ville bombardée. La colline, que l'on aperçoit très bien du haut de la tour et aujourd'hui rebaptisée Olympiaberg, est artificiellement élevée de 60 m de haut parce que des ruines y sont enfouies. Pour un prix beaucoup trop cher de 13 € par personne, on prend place dans un ascenseur qui nous amène très rapidement au sommet de cette tour de 291 m à partir de laquelle nous avons une vue sur les installations sportives et le village olympique qui l'entourent. 

Lors de cette édition des JO s'est aussi déroulé le massacre de Munich. Entre le 5 et le 6 septembre a eu lieu une prise d'otages par des membres d'une organisation palestinienne visant les athlètes israéliens. Ceux-ci ont pénétré le village olympique vêtus comme des sportifs avec des sacs chargés de fusils d'assaut, aidés au passage par des athlètes canadiens qui les ont pris pour les leurs. Au terme du triste événement, 11 athlètes, 5 terroristes et 1 policier ont perdu la vie. Un mémorial est érigé dans le village olympique près du Connollystraße 31. 

L'immanquable Olympiaturm.

Vue sur le Olympiastadion.

Vue sur Olympiaberg.

Sentir l'air frais au sommet de Munich.

À travers nos tournées des attractions touristiques, on a visité des petits marchés ici et là, on a cuisiné des asperges blanches de saison, on s'est promenées d'une rue à l'autre dans différents quartiers où le U-Bahn nous amenait, on est entrées dans les petits cafés et restaurants, on a bu des bières bavaroises, on a visité des friperies grâces auxquelles j'ai commencé à rocker le look du pantalon large, le tout, sous nos parapluies indispensables et dans le frette. Il n'y a pas une seule journée où il ne pleuvait pas à Munich. Ça me rendait un peu marabout, parce que je voulais vraiment que maman aime mon pays et le voit sous son plus beau jour, mais ça ne la dérangeait pas. Chaque soir, maman écrivait son blog dans son petit cahier de notes offert par Jocelyne avant son départ et me le lisait le lendemain. J'attendais chaque matin le blog avec impatience et on riait chaque fois combien les récits de mamans étaient écrits différemment des miens dans mon propre blog. Demain, nous visitons le mémorial du camp de concentration de Dachau. 

Une maman souriante, comme tous les jours, à Marienplatz.

Maman ne s'est pas gênée pour agripper le sein de cette statue de l'héroïne de Shakespeare, Juliette Capulet, ce qui porte chance selon les croyances.