Jour 307 | Tournée de clochers

Kirchturmtour

Mes premières minutes en Autriche me font déjà sourire. Je suis assez chanceuse que j'ai eu un surclassement pour ma chambre au Marmota. Sans l'avoir demandé, je me retrouve avec une belle petite chambre individuelle avec ma propre salle de bain et une vue sur les montagnes et le sommet Hafelekar. J'ai mon bureau de travail dans la chambre, mais l'auberge a aussi une belle salle commune où le déjeuner est servi chaque matin. Il y a tout dans ces déjeuners : céréales, fromages, charcuteries, chocolat, café, jus, sandwiches, saucisses, yogourt, fruits, musique. Un délice, chaque matin à 7h30. Et c'était compris dans le prix. Autre chose de comprise dans le prix : une carte de touriste qui me donnait accès gratuit à tous les transports et des rabais sur quelques attractions. Je m'en suis bien servie ! 

J'ai tout adoré de cet auberge et je le recommande x 1000. Tout le monde fait comme chez soi, se sert dans le frigo de façon autonome et ramène sa propre vaisselle derrière le comptoir. Le genre de place où je sens qu'on me fait confiance et où j'ai un rôle à jouer dans le succès de l'endroit. Ça serait mon genre de gérer une entreprise comme celle-là et de trouver des façons toujours plus originales d'optimiser son fonctionnement et faire en sorte que ce soit la clientèle qui fait tout son charme. 

Maisons colorées de l'autre côté de la rivière Inn à proximité du pont Innbrücke.

Promenade dans les rues commerçantes par un ciel clair.

2 657 petits bardeaux de cuivre dorés recouvrent ce symbole de la ville d'Innsbruck, das Goldene Dachl (le petit toit d'or). Je suis passé devant une première fois en l'ignorant complètement, avant de savoir qu'il était très important dans l'histoire de la ville, parce que je ne le trouvais pas particulièrement beau.

Triumphpforte, qui ressemble un peu à une mini version de l'arc de Triomphe de Paris. 

Maria-Theresen-Straße, la rue principale et commerçante de la ville.

Hofburg Innsbruck, une ancienne résidence impériale et royale transformée en musée.

Trajet typique en tramway entre les bâtiments du centre-ville. Pour seulement quelques euros, un trajet bord en bord de la ville permet d'en voir beaucoup sur les quartiers à visiter dans les jours qui suivent.

Chaque jour, je partais explorer la ville. Ce n'est pas très grand et la ville compte 130 000 habitants. J'ai visité les restos, les friperies, les librairies, les boutiques de babioles touristiques, les parcs, les magasins de sport. J'ai eu assez d'une semaine pour profiter de l'endroit et surtout du fait d'être entourée de montagnes. J'avoue que les montagnes du Québec m'ont manqué dernièrement, à Düsseldorf flatland. J'ai été servie en cette matière dans le paysage bavarois et autrichien des derniers jours. C'est la première journée ensoleillée d'un mois incessamment pluvieux. Et pas une seule goutte de pluie dans tout mon séjour à Innsbruck. J'étais bien et je me sentais invincible dans mes nouveaux (vintage) baggy jeans pâles thriftés à Munich. J'ai trouvé qu'il y avait une quantité impressionnante de clochers pour une si petite ville. J'avais trouvé un trajet suggéré sur le site de la ville pour pouvoir les voir tous, une promenade que j'ai fait avec mes deux jambes, évidemment, qui marchent beaucoup que je suis en Europe.

Hofkirche, en face de Burggraben, une petite rue piétonne avec un bar à crème glacée très populaire.

Schloss Buchsenhausen.

Pfarrkirche St Nikolaus.

Le cimetière très chargé de la Pfarrkirche St Nikolaus.

Höttinger Kirche.

La tour de la Altes Rathaus, par un beau ciel clair.

Wiltener Basilika.

Das Stift Wilten, un monastère dans le quartier de Wilten. 

Johanneskirche.

Je ne me suis pas sentie dépaysée. Ça parle la même langue et les transports en commun fonctionnent de la même façon. Le dating aussi. Nouvelle ville. Séance de swipe. Allô les beaux grands sportifs de l'Autriche toi, l'un après l'autre ! Au lieu du classique québécois avec un quatre-roues, un skidoo et une grosse truite mouchetée sur chacune de ses photos, voici les gars avec des bâtons de marche et des outfits multi-couches sur fond de lever de soleil. J'en ai choisi un dans le lot, Robi. Le plus drôle. J'ai quand même pas le temps d'en dater plusieurs, il ne me reste que quatre jours ici et ce mignon rouquin est disponible ce soir. Il fait sa maîtrise sur l'hydrogène. Malgré que le tableau périodique est ben ben loin et que je ne me souviens que de la combinaison du NaCl, je tente le coup et on se rencontre à la Treibhaus, un resto/bar/salle de spetacle underground. Belle place ! Mais hélas, ça ne passe pas trop. C'est quand même plaisant, mais pas marquant. Aux petites heures, j'ai couru après le bus de nuit qui a failli passer sans s'arrêter, parce que j'essayais de closer poliment ma date que je n'allais jamais revoir, à quelques pieds de l'arrêt de bus.  

Entre télétravail sur la terrasse de Marmota et promenades urbaines, j'ai visité les jardins du Schloss Ambras, situé à quelques minutes à pied de l'auberge. Autrefois une forteresse, transformée en château de style Renaissance par l'archiduc Ferdinand II, le Schloss Ambras est le plus vieux musée au monde (1570). L'archiduc était un collectionneur de j'ignore quoi, parce que je n'ai pas visité l'intérieur, parce que je n'aime pas les intérieurs de châteaux. Mais les jardins étaient magnifiques et il y avait des paons. Des vrais, qui chillaient à travers les arbustes taillés et qui faisaient des sons superbes qui faisaient de l'écho à travers la tranquillité du lieu. J'étais complètement seule lors de ma visite, j'ai passé du temps dans les sentiers autour, j'ai laissé une lettre pour papa et je suis revenue dans l'obscurité, avec une vue sur le centre-ville tout illuminé. À toutes les fois que j'ai un feeling mémorable comme ça, je me demande qu'est-ce que j'ai fait pour être chanceuse de même. Dans les jours qui suivront, je troque mes visites urbaines pour des randonnées dans la nature : Hafelekarspitze, Arzler Alm et Panoramarunde am Bergisel.

Les jardins magnifiquement entretenus, vus de la terrasse du château.

Un paon pas farouche du tout, qui habite les jardins.

Les jardins du Schloss Ambras.

Les toits de la ville d'Innsbruck en lumière.