Wallfahrtskirche Basilika Birnau
Mon exploration autour du Lac de constance se poursuit. Alternant travail et promenades, je n'ai pas beaucoup passé de temps dans mon appartement ultra laid. Heureusement, la madame grise et poussiéreuse n'était tellement pas accueillante. Lorsque j'ai dû demander du papier de toilette parce qu'il n'y en avait plus, elle m'a laissé devant ma porte un rouleau à 75 % entamé, de qualité inférieure à celle qu'on trouve dans les ICE. Alors que j'ai demandé du savon pour faire un lavage, elle m'a dit d'aller en acheter moi-même. Ah oui, vous savez qu'un Tide Pods, ça ne s'achète pas à l'unité madame ? Ça, c'est plus bas que la base du service à offrir en tant qu'hôte. D'ailleurs, quelques jours avant mon départ, elle m'a laissé une facture de taxe de séjour à payer, que j'ai laissée dans l'escalier, et je suis partie sans payer. Tiens, c'est pour m'avoir fait le coup des Tide Pods. Geschiet dir recht !
Au milieu de la semaine, j'ai commencé à avoir un mal aigu au tibia. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que c'est peut-être dû au fait que j'ai changé mes bonnes bottes d'hiver aux semelles épaisses pour mes petits souliers de ville super plats le mois dernier. Suis-je rendue vieille ? J'ai mal à un os et ça m'empêche de faire des choses, tsé.
Le village où je séjourne compte l'une des plus belles églises au style rococo en Allemagne, l'église catholique de Birnau, construite dans les années 1740. Son emplacement est noble. Elle se situe dans les hauteurs du lac de Constance, juste devant de multiples rangées de vignes. Elle est entourée de grands arbres. Sa couleur est douce comme les nuages qui flottaient dans le ciel ce jour là, un beau rose pâle. Tout est joli autour de cette église, y compris le sentier que j'ai emprunté en boitant et qui m'a amenée ici. L'église de Birnau n'épate pas la galerie par ses grandes tours, elle n'attire pas des hordes de touristes. Elle est simple, elle est là, et elle ne dérange pas. J'avais choisi cette église pour y faire brûler un lampion spécial pour mamie, qui est décédée il y a quelques jours. Je me félicite de mon choix. Ça la représente tellement bien !
 |
L'église de Birnau, que j'ai vue apparaître au loin, au sommet de sa petite colline pleine de vignes, face au lac. C'est à ce moment que s'est confirmé mon choix. |
 |
La belle façade de l'église de Birnau. |
 |
La clôture dorée qui délimite le parvis qui donne sur le Bodensee. |
 |
Une belle étoile est formée dans les pierres sur le parvis. |
 |
Les décorations fines et détaillées à l'intérieur de l'église. Le lampion de mamie a brulé à droite, en avant des bancs. |
 |
La vue sur le lac de Constance, dont peut profiter mamie à partir de maintenant.
|
Mal de tibia toujours présent, j'ai donné un petit répit à mes jambes pour les faire travailler autrement : sur un vélo ! Je suis allée à l'information touristique, j'ai demandé à louer un vélo dans mon allemand tout croche. En fait, je pense que j'ai demandé si je pouvais mettre mon vélo à louer, et non si je pouvais louer un vélo. Bref, on m'a envoyée quelques rues plus loin, au Bodensee Fahrradvermietung Bishof. 17 € pour un ti vélo qui faisait ben la job et que j'ai promené sur 35 km entre Uhldingen-Mühlhofen et Langenargen. J'ai pédalé sur la Bodensee-Radweg, qui fait au total 260 km. Elle est super bien aménagée et traverse tous les charmants villages sur la rive, dont Immenstaad, Meersburg, Hagnau, Friedrichshafen, Eriskirch et Langenargen. J'ai croisé des dizaines de belles églises, des petites fermes entres les quartiers, des terrasses au milieu de nulle part avec des gens qui prenaient leur café ben tranquillement. Mon vélo m'a permis de voir bien plus ce que j'aurais pu voir en train ou à pied. J'ai hâte de pouvoir m'acheter un vélo en arrivant à Düsseldorf.
 |
Les Pfahlbauten, ou le Musée des Palafittes, à quelques mètres de la plage principale, sont des maisons sur pilotis reconstruites comme à l'époque Néolithique et de l'âge de Bronze. Un regard sur ces maisons, c'est vraiment se trouver à une autre époque. |
 |
Jeu d'échec géant sur la promenade à Meersburg sur lequel je n'ai pas déplacé un seul pion. Premièrement, je ne suis pas certaine de me souvenir comment jouer, deuxièmement, je n'avais pas de partenaire. |
 |
La Schlosskirche de Friedrichshafen, dont je trouve que le style ressemble à la Frauenkirche de Munich, avec ses deux tours au toit arrondi. |
 |
L'intérieur de la Schlosskirche, d'un beau blanc en contraste avec le bois des bancs et du plancher. |
 |
Les fins détails au plafond de la Schlosskirche. |
 |
Pause sur le bord du lac. |
 |
Mon vélo que j'ai loué pour l'occasion. |
 |
L'église St. Johann Baptist de la ville de Hagnau. |
 |
L'église St. Nikolaus de Friedrichshafen, avec son clocher pointu et peint. Juste devant se déroulait un petit marché fermier au même moment. |
 |
Mariä Himmelfahrt, dans la commune de Eriskirch. Ça, c'était beau de voir ça ! Je ne serais jamais allée là autrement. Il n'y avait rien d'autre que cette église et quelques maisons, mais je m'y suis retrouvée grâce à mes deux roues et mon tibia fonctionnel. |
 |
Le Schloss Montfort, dans la ville de Langenargen. |
 |
Petit être sympathique sur le bord du chemin. |
 |
Le quai de Friedrichshafen, vu de la Moleturm. |
 |
La ville de Friedrichshafen. |
 |
Traversier suisse qui quitte le quai de Friedrichshafen. |
Tout comme Lindau, que j'ai visitée quelques jours auparavant, Konstanz, située de l'autre côté de la rive, était elle aussi un arrêt obligatoire. Et comment dire ! Elle en valait totalement le détour à cette période de l'année : fleurie, fraîche, calme. Sans en avoir été préalablement informée, j'ai découvert lors de ma visite deux œuvres assez particulières de l'artiste sculpteur Peter Lenk, qui semble être le Roger Langevin de Konstanz, mais dont les œuvres sont controversées et frôlent l'incompréhensible.
En premier lieu, tout juste sur le quai se trouve die Imperia-Statue, haute de 9 mètres. Elle fait un tour complet sur son son axe en trois minutes, depuis son installation en 1993. La statue représente une femme qui tient deux hommes dans ses mains, dont la légende dit qu'il s'agirait d'une prostituée, du pape et de l'empereur. Deux hommes de pouvoir représentés de façon si minuscule, nus, ridés et au dos tordu, dans les mains de cette femme noble et fière. Way to go, Imperia !
Deuxième curiosité de cet artiste, Peter-Lenk-Brunnen, un arc de triomphe ironique érigé en 1991 sur une artère principale de la ville. Autour de cet arc se trouvent une trentaine de personnages bizarres dont la plupart tiennent dans leurs mains un volant de voiture (euh ?). Dans l'eau de la fontaine se prélassent des hommes gras, des cochons avec des visages humains et des bébés qui conduisent des voitures. C'est à rien n'y comprendre. Chaque personnage surprend plus que le précédent.
Je me fais prendre par une grosse averse, et je suis probablement la seule personne au pays qui ne possède pas de Regenschirm. J'attends que ça passe, à l'abri, dans les marches de l'église principale, la Münster Unserer Lieben Frau, que je viens de visiter. Je fais le tour des friperies, j'arpente les petites rues pavées de la vieille ville. J'aime les briques, les clôtures, les plantes grimpantes, les pavés, les portes un peu croches, les fenêtres de différentes formes, les matériaux, du vieux et du neuf. Belle Allemagne, je suis constamment émerveillée par mon chez-moi.
 |
Die Imperia-Statue. |
 |
Schnetztor, la magnifique porte de ville datant du 13e siècle avec sa façade à colombages. |
 |
Les rues de la ville, toutes calmes et toutes en fleurs. |
 |
Bébé qui drive son go-kart. |
 |
La belle vie dans la Peter-Lenk-Brunnen. |
 |
L'arc de triomphe que personne ne comprend. |
 |
Parfois, je tombe sur des p'tites traces d'histoire comme ça. Paraît que la société Zur Katz est une association de familles influentes, fondée dans les années 1300 pour rassembler le pouvoir politique et économique en ville. Scusez pardon, les Katz, ils ne se prenaient pas pour des petits n'importe qui.
|
 |
Les gros bouquets de fleurs suspendus, et l'église principale de Konstanz. |
Quelques jours avant de quitter le paysage magnifique de la région de Baden-Württemberg, j'ai décidé d'aller passer une semaine à Paris. Je troque cette magnifique étendue bleue pour la grande ville ! C'est depuis le départ de maman que j'improvise mon itinéraire. Maintenant, il ne reste qu'une semaine avant de rejoindre mon bon vieil ami alsacien à Strasbourg, pour le début de notre randonnée dans l'Eifel.
Bonne continuation de ce séjour magnifique et si bien organisé chère Claudia. Et merci de nous partager ces beaux moments!
RépondreSupprimer