Jour 328 | Wildnis Trail - La première étape

Wildnis Trail - Die erste Etappe

Je quitte Paris à partir de la gare du Nord. La gare ressemble à un gros aéroport où tout le monde est entassé sous le gros tableau des départs et des arrivées. Les quais d'embarquement ne sont pas connus, je vois l'horaire de mon train, mais je ne vois pas où il arrivera. Je mange ma banane sous le tableau jusqu'à temps que le quai s'affiche. Le train est vraiment énorme et long. J'avais réservé mon siège au deuxième étage, avec une fenêtre. C'est certain que le fait de réserver obligatoirement un siège assure un certain confort dans ces trains. Ce n'est pas le cas pour les ICE, dont les billets se vendent jusqu'à temps qu'ils soient ben pactés, même si des gens auront à s'assoir au sol. 

J'arrive à la gare de Strasbourg et je retrouve mon sympathique boulanger, Fred, que j'ai connu pendant qu'il faisait un séjour de quelques mois au Québec en 2016. Nous travaillions dans la même entreprise, la boulangerie Citron Confit à Rivière-Hâtée. Ce travail a permis à Fred de faire ses premiers apprentissages dans le monde de la boulange sans allergène, travail qu'il occupe toujours maintenant, dans la ville d'Obernai, près de Strasbourg. C'est aussi cette même année que j'ai connu ma Maïté, qui a changé ma vie et m'a amenée ici, en Europe. Gabrielle et Adam, on vous doit un sacré merci pour avoir occasionné ces rencontres d'une vie qui ont changé notre chemin. 

Retrouvailles Québec-France.

Détour par les petites campagnes belges.

On arrive à Monschau en début de soirée, en bien plus de temps que nous pensions, après des détours imprévus dans les campagnes de la Belgique. Fred était devenu chialeux dans les derniers miles. Il avait hâte de parker son auto et boire une sangria. Notre premier hébergement à Monschau est parfait. C'est une grande et vieille maison, avec des chambres très lumineuses, des salles de bain communes hyper propres, une grande aire ouverte avec tout le nécessaire pour cuisiner et chiller, une belle terrasse à l'ombre et un petit dépanneur de produits locaux self-service dans le corridor. On m'avait vanté le style unique du petit village de Monschau, et avec raison. Les maisons croches à colombages se succèdent entre les petites chapelles et les vieux ponts de pierre sous lesquels coule la rivière Rur. 

Fred, dans les rues mignonnes de Monschau.

La rivière Rur, sillonnant ce très beau village.

Soleil et sangria !

Jolie terrasse.

Mardi matin, 22 mai, c'est le début de la première étape, entre Höfen et Einruhr. On prévoit un trajet de 24,7 km, le plus long parmi les quatre étapes de la Wildnis Trail. On quitte notre jolie Gästehaus à Monschau et on se rend au bureau d'information touristique de Höfen pour pouvoir y laisser la voiture pour quatre jours. On a quand même un petit doute sur le poids de nos sacs à dos, mais on n'avait pourtant que le minimum. Sauf que j'avais quand même mes 3 shampooings pour cheveux bouclés, ce que Fred trouvait pas mal inutile. Nos sacs font environ 10 kg chacun, et on va bientôt y ajouter de la nourriture pour la route.

À l'information touristique, on prend quelques dernières informations auprès d'une gentille dame qui nous fait payer le stationnement à 12 € et nous réserve notre navette qui viendra nous chercher quatre jours plus tard à Heimbach pour 19 € par personne, pour nous ramener au point de départ. J'ai pris le risque de laisser mon ordinateur dans la voiture, loin de moi en plein milieu d'un parking à l'orée de la forêt. Le stress a assez vite été remplacé quand j'ai réalisé que j'aurais pas du tout aimé trainer ce kilogramme de plus sur mon dos.

C'est parti, on a un bon rythme. Pas trop vite, pas trop lent, juste parfait. Ça nous permet de parler un peu pendant la randonnée, de se mettre à jour sur ce qui se passe dans nos vies. En même temps, on ne fait pas juste jaser, on écoute et regarde quand même ce qu'il y a autour. Je suis surprise à quel point on entend beaucoup les oiseaux ! Il pleut un peu, mais la température est quand même confortable. Je n'imagine même pas faire toute cette randonnée sous le soleil plombant nécessitant 80 gallons d'eau pour ne pas se déshydrater. 

Tout le long de la randonnée, il faut suivre ce chat sauvage, symbole de la Wildnis Trail. Il nous amène partout. Le sentier était vraiment très bien balisé. Il était impossible de se perdre. À certains endroits, on n'aurait préféré ne pas suivre le chat, car il nous faisait prendre de ces détours de fou !

Frais comme le lever du jour, fiers de notre premier selfie de randonneurs, ne sachant pas trop encore à quel point on pourrait en avoir marre dans les prochains jours.

Le sentier n'est pas linéaire, on traverse beaucoup de champs, de ruisseaux, de prairies et de forêts. 

Dès le printemps, les prairies se transforment en un grand étendu de narcisses sauvages. On en a vu à la pelletée de ces petites fleurs jaunes.

Après quelques indications, on s'est vite familiarisés avec le système. Le parc national Eifel compte plusieurs villages qu'on ne traversera pas tous, mais desquels on voit les noms ici et là sur les panneaux. 

Mignonne petite bête qui ferait la Wildnis Trail en 4 décennies plutôt qu'en 4 jours.

Pour bien doser notre énergie et notre motivation, nous avons trois conditions pour prendre le lunch : Après 12h30, après avoir complété plus de la moitié du sentier et au premier joli endroit qu'on trouvera pour s'arrêter. Ici, c'est près d'un petit ruisseau murmurant à 14 km du point de départ. Il ne nous reste que 10 km à parcourir.


Pause croissant au jambon.

Environ aux trois quarts du sentier, on trouve cet abreuvoir d'eau de source à côté d'une petite chapelle.

En arrivant à Einrhur, directement par la forêt, on accède à notre Airbnb, la toute première demeure qu'on croise dans le village. Finally ! Et comme si nous n'avions pas assez parcouru de kilomètres dans la journée, on s'en va faire un peu de tourisme à 500 m de là. Il n'y a pas une dynamique à tout casser dans ce village fantôme de 550 habitants... C'est vraiment en raison du sentier qu'on se retrouve là, autrement je ne pense pas que ceci aurait figuré dans mes destinations de choix. On trouve un restaurant qui semble être le seul qui est ouvert, là où se trouvent une bonne centaine de gens qui ne sont pas trop trop de notre âge. La décoration est pas trop belle, ça ressemble un peu à un restaurant Mikes qui n'aurait pas été rénové. Genre un Mikes datant de deux générations antérieures qui n'aurait pas suivi les updates marketing de la franchise. Une fois la pizza et le Apfel Cider ingérés, on retourne à l'appart sans trop s'attarder, pour dormir et lire un peu à propos de comment se déclinera la journée de demain.

Alors que j'appréhendais un peu cette première étape au début, j'ai été surprise à quel point tout s'est bien passé. Le sac à dos n'est pas trop lourd, mes bottes vont bien, je suis confortable dans mon kit presque sponsorisé par Décathlon. Ça va, mais ça fait quand même beaucoup de pas. À la fin de la journée, j'avais un peu les jambes lourdes, mais probablement rien en comparaison à ce qui suivra.

La jolie Heilsteinbrunnen et son eau potable accessible pour tous les gens qui passent par le bureau d'information touristique à Einruhr.


Quelques statistiques sur cette première étape de la randonnée.

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