Jour 326 | Paris, du coup

Also Paris

Paris. Super. Qu'il a fait bon sortir mon meilleur français pour l'occasion ! Après une courte nuit à Stuttgart dans une chambre tellement laide qu'elle était jolie, j'ai attrapé un train Ouigo direct qui m'a laissé à la Gare du Nord avec mon gros bagage que je traîne depuis le début du mois d'avril. C'était ma première visite à Paris et je n'avais rien planifié du tout. La seule chose à laquelle j'avais été préparée par Maïté, c'est que j'allais me faire voler mon téléphone, mon porte-monnaie, mes bijoux et mon âme par les pickpockets qui rôdent autour des sites touristiques de Paris.

J'avais trouvé un petit logement, petit comme un placard à balais mais très charmant, dans le 5e arrondissement, tout au bas de la célèbre rue Mouffetard. Chaque fois que je rencontre un système de transport en commun qui fonctionne avec des gates et des billets papiers, j'arrive pas à me gérer. J'ai du faire la file pour acheter un petit billet en papier. Surprenant, pour une ville comme Paris, qu'un petit bout de papier soit encore la seule façon de fonctionner. Ça, et la carte Navigo qui fonctionne à moitié sur les iPhone, à moitié sur les Samsung. Je l'ai appris lors d'un encounter pas très sympa avec un vieux boomer français et un gars frustré au kiosque de la RATP.

J'étais tellement fatiguée en arrivant à Paris. Mais j'étais à Paris. Pas le droit de manquer une seule minute pour profiter de cette ville que j'ai trouvée magnifique. Ma première visite a été Notre-Dame-de-Paris. Belle église, malheureusement en lambeaux depuis son incendie en 2019. Je n'ai pas pu l'admirer pleinement, en raison de l'exposition permanente sur son histoire, son incendie et ses rénovations qui forme un grand mur autour de sa structure. J'ai marché autour, j'ai marché sur la promenade sur le bord de la Seine, j'ai parlé avec des vendeurs de babioles touristiques, j'ai acheté des savons artisanaux au marché. J'ai adoré entendre du français autour de moi. J'étais à Paris. Paris ! Moi, toute seule, de même, je me promenais ici, sans destination précise, dans les rues de Paris. C'est franchement bien d'habiter un pays aussi central que l'Allemagne. Toujours à pied, pour éviter de devoir faire face aux gates de métro, je suis revenue par le Panthéon, magnifique construction des années 1700, voisin de la bibliothèque Sainte-Geneviève, qui m'aura finalement servi de lieu de travail gratuit pendant toute la semaine. 

Le Panthéon.

La file d'étudiants qui attendent avant d'entrer à la bibliothèque Sainte-Geneviève.

Notre-Dame-de-Paris.

Promenade sur la Seine.

Le lendemain, jour de pluie, jour idéal pour prendre une marche près de la tour Eiffel. Allô toi, belle construction emblématique que j'ai devant les yeux, presque à moi seule, parce que personne n'aime faire du tourisme dans cette température. C'est étrange mais je l'ai trouvée modeste, authentique. Le monde entier connaît cette tour, mais elle n'est pas de taille impressionnante, elle n'a pas une couleur flamboyante, elle est simplement faite de fer et elle n'est pas entourée d'un paysage à couper le souffle. Je l'ai trouvée jolie et simple. J'ai voulu montrer à papa que j'étais là, et je me suis promenée autour, avec la chanson Dance me to the end of Love, de Leonard Cohen. Cette pièce jouée lors des funérailles de papa arrive de temps en temps dans mes oreilles sur le mode aléatoire. J'ai le plaisir de laisser jouer et me laisser vivre les émotions qui passeront à ce moment, quelles qu'elles soient, où je sois. La plupart du temps, c'est pas de la tristesse, j'ouvre grand les yeux et je regarde autour, en me disant qu'il voit ce que je vois à travers ce lien musical.

La Tour Eiffel.

Comme toues les autres vieilles construction, celle-ci n'est pas épargnée de rénovations.

C'est après ce beau moment que j'ai eu affaire au jeune arrogant que la RATP qui a refusé de me vendre une carte Navigo. C'était pas mal la meilleure option que j'avais trouvé pour économisé un peu sur les transports, mais son argument pour ne pas me la vendre était que je n'allais pas pouvoir aller à Disney Land Paris parce qu'elle ne couvrait pas ce trajet. Du coup, le jeune, je m'en balance de Disney Land Paris. Ark. Alors que je lui demandais de me suggérer la meilleure autre option, un boomer chiant derrière moi dans la file s'impatientait en tapant du pied. Mademoiselle, mademoiselle, du coup vous comprenez pas du coup, allons, allez, mademoiselle du coup. J'ai terminé la conversation en m'étonnant du chaos de ce maudit système de carte Navishit. J'avais à peine tourné les talons que j'ai entendu le jeune arrogant et le boomer parisien rire aux éclats comme si j'étais une maudite touriste niaiseuse. J'ai pensé deux secondes à l'insulter en bon québécois. Ça ne valait pas la peine. J'ai traversé le pont de l'Alma en me sentant comme une victime humiliée et j'ai vite oublié en me disant que le p'tit con de la RATP passe ses journées dans un kiosque alors qu'il fait la même job que la machine distributrice de tickets située juste en face de son kiosque.

Le métro de Paris.

La Flamme de la liberté.

Après quelques courses chez Decathlon en prévision de ma randonnée de quatre jours la semaine suivante, je rencontre mon vieil ami du secondaire, Fred, qui habite à Paris depuis quelques années. Ça devait faire au moins une dizaine d'année, si ce n'est pas plus, que nous ne nous étions pas vus. C'est bon de se revoir, de renouer et de se mettre à jour après tant d'années. Il y a des gens dont les conversations se limitent à parler de la vie des autres gens, et il y a des gens qui parlent de leurs apprentissages, de leurs défis, de leurs réussites, de leurs ambitions. Ça, c'est Fred, et ça, c'est des conversations que j'adore. Nous avons passé plusieurs heures à converser, à la Cave de Bourgogne, tout près de chez moi. Mention spéciale à l'ananas frais absolument délicieux servi au dessert. 

Fred et moi à la Cave de Bourgogne. Des retrouvailles après une bonne dizaine d'années.

La terrasse de la Cave de Bourgogne.

Fred n'est pas le seul rimouskois que j'ai eu l'occasion de voir pendant mon séjour à Paris. J'ai aussi vu Rachel, une amie de l'université qui travaille pour quelques mois en Suisse, en visite à Paris au même moment. On s'est donné rendez-vous à l'Opéra de Paris le soir-même où on a réalisé que nous étions dans la même ville en même temps. L'amie de Rachel nous a raconté des histoires sans queue ni tête vécues lors de ses voyages autour du monde. Elle a visiblement un don pour se mettre dans toutes sortes de situations, que j'ai presque eu peur qu'une malchance saugrenue nous frappe alors qu'on déambulait nonchalamment sur le bord de la Seine en pleine nuit. C'est excitant de croiser des gens que je connais de façon inattendue quelque part sur la planète ! On le sait bien. Paris, Paris, tout le monde veut voir Paris. En une semaine à Paris, j'ai vu deux amis, mais en un an, personne n'est venu me voir en Allemagne sauf maman. C'est beau aussi l'Allemagne, you know ! 

L'Opéra de Paris vêtu d'une énorme publicité.


Girls in midnight Paris.

La Seine de nuit.

Les jours suivants ont été chargés de belles visites, comme les Jardins du Luxembourg, le musée du Louvre et sa pyramide à se jeter par terre, le Palais royal, l'Arc de Triomphe qui est tellement massif qu'on doit ben le voir de la stratosphère, la place de la Concorde, la place de la Bastille, la colonne Vendôme, la Flamme de la liberté, une réplique de celle que tient la vraie statue new-yorkaise, située tout près du lieu où est décédée la princesse Diana en 1997, la Coulée verte, une vraie pause nature et tranquillité en pleine ville, la place des Vosges, l'Opéra de Paris, que je n'aurai finalement jamais vu car il était recouvert d'une grosse publicité de Coco Chanel, l'Église de la Madeleine, l'Olympia de Paris, les Jardins du Trocadéro qui devraient changer de nom parce que c'était tellement bondé que j'ai pas vu un seul brin de gazon, l'avenue des Champs Élysées, les Tuileries, le Jardin des Plantes. J'ai même croisé au hasard la route du Bataclan, salle de spectacle où se sont produits les attentats du 13 novembre 2005. 

Le musée du Louvre et la pyramide.

Elle est encore plus belle que dans mes attentes.

Le musée du Louvre, vu de l'intérieur de la pyramide.

La Pyramide inversée, à l'intérieur du Carrousel du musée du Louvre, celle qu'on voit dans le film Da Vinci Code.

La place de la Concorde.

Le Palais royal.

Jolie sculpture dans la cours du Palais royal.

Les jardins du Palais royal.

Le début (ou la fin) de la Coulée verte, une promenade avec beaucoup de végétation au dessus de la ville, populaire chez les joggeurs.

Vue de la Coulée verte.

J'ai visité des petits cafés, j'ai fait du magasinage, je me suis assise dans les parcs, j'ai travaillé, j'ai parlé en français avec tout le monde, je me suis fait répondre en anglais car on pensait que j'avais de la misère avec mon français, j'ai marché dans les rues, j'ai affronté les gates du métro pour me rendre dans différents quartiers. Et bien sûr, je n'ai pas oublié de bonifier mon séjour par une romance éphémère dans les rues de la ville. J'ai rencontré Colin au Jardin des Plantes. Un beau grand brun aux yeux foncés avec un trou dans le menton à faire craquer tout le monde, qui a fait ses études en droit et qui travaille dans une banque. Il m'a traînée de terrasse en terrasse, nous avons partagé des plateaux de fromages, des charcuteries, des terrines, des cocktails et des bières, tantôt sur la rue Mouffetard, tantôt à côté du Panthéon, tantôt avec la vue sur la tour Eiffel. Not bad, Colin, le choix des terrasses. 

Plus les bières se vidaient, plus ses beaux yeux noirs devenaient irrésistibles. Lors d'un déplacement entre deux terrasses, j'ai été doucement contrainte à reculer jusqu'à ce que mon dos s'accote sur une clôture habillée de plantes grimpantes. Sa main dans le bas de mon dos (très bas pour ne pas dire que ça ne faisait plus partie de mon dos rendu là) m'a rapprochée de lui et et j'ai goûté à un des meilleurs baisers que j'ai eu à mon souvenir jusqu'à maintenant. Je me suis juste laissée aller. Je me souviens avoir souhaité que sa langue qui goûtait frais ne quitte jamais la mienne et je me suis dit que mon séjour à Paris venait d'atteindre un whole other level grâce à ce french-kiss authentique partagé avec un vrai français. C'est avec un beau mal de tête que j'ai un peu perdu ma dernière journée à Paris le lendemain. Je me suis retrouvée aux Jardins du Luxembourg, assise dans une tite chaise de parterre autour de la fontaine, à écrire dans mon journal le récit de mes journées précédentes. 

Un ciel romantique en bonne compagnie.

Période de lecture et d'écriture aux Jardins du Luxembourg.

J'ai été charmée par Paris, j'ai adoré cette ville, je trouve que nous avons une belle langue et j'étais fière de la parler et de surprendre tout le monde. J'ai toujours mon téléphone, mon porte-monnaie, mes bijoux et mon âme sur moi. Demain, je quitte en direction de Strasbourg, avec un inOUI à partir de la gare du Nord. Fred viendra me chercher à Strasbourg et ce sera le début de notre randonnée dans le parc national de l'Eifel.

La place de Vosges.

L'église Sainte-Madeleine.

L'Olympia de Paris.
Petite touche commémorative en hommage aux victimes de l'attentat du 13 novembre 2015 à la salle de spectacle Bataclan. 

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