Ich habe keine Lust auf London
Ok. Londres, je pense que j'aime bien ça ! Mais je trouve ça un peu bruyant. Je suis arrivée en avion à partir de Düsseldorf, un vol très court de 1h30 où j'ai même pu dormir un peu. J'ai passé ma dernière soirée de mon PVT en Allemagne, assise sur le bord de l'immense fenêtre du salon de mon appartement, grande ouverte. Avec Arthur, face à face, nos jambes entrecroisées, mes pieds sous ses fesses. La température était fraîche, seulement le célèbre feu de foyer sur la télévision nous éclairait et ma playlist Yes mood mettait une belle ambiance cosy. On avait nos verres de vin, il avait son joint, mais l'alcool n'avait pas besoin de couler à flots pour être bien. On était juste bien, les yeux fermés, avec peu de mots. Au fil de nos rencontres, on a peut-être trouvé ce qu'on avait envie de partager : se donner mutuellement du confort, dans la plus pure simplicité. Si ça demeure comme ça et qu'on peut profiter de soirées, nuits et réveils, de peau, de cheveux et de corps, de goût, d'odeur et de toucher, sans rien se devoir l'un à l'autre, c'est oui. Il n'y a pas de vue impressionnante à partir de ma fenêtre de salon, mais je l'aime bien ma cours intérieure. Elle est silencieuse. Je suis tellement chanceuse, tout est en place. J'ai construit ma petite vie qui me plaît et qui me ressemble tout à fait. Maintenant, il faut juste que je rentre de Londres sans tracas après avoir fait le tour du poteau.
Je me suis rendue ici sans problème, en expliquant au Passeport Check que je quittais l'Allemagne pour mieux revenir, deux jours après. Ils ont bien vu que mon titre de séjour expirait le lendemain, mais ça a semblé bien normal pour eux. Bon signe. À mon arrivée à l'aéroport d'Heathrow, je m'oriente facilement ver le tube, le service de transport sous-terrain de Londres. Environ une heure sur la Piccadilly line et 15 minutes sur la Jubilee line me séparent de mon appartement. L'immeuble dans lequel se situe ma chambre est en décrépitude totale, c'est dégeu. Je prends l'ascenseur qui va sûrement lâcher d'une minute à l'autre et je n'arrive pas à ouvrir une seule des boîtes à clés sécurisées. Misère. Je communique avec l'hôte et elle me donne un nouveau code. J'entre dans l'appartement que je partage avec une autre locataire qui s'est installée... dans ma chambre avec un petit balcon. Misère #2. Autre communication avec l'hôte. Mais ensuite, tout va. Je n'ai d'ailleurs jamais vu ma coloc.
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The Victoria Memorial, devant le Buckingham Palace.
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Je sais, je suis à Londres pour la première fois, je devrais être dans le London Eye et en train de prendre une selfie avec Big Ben comme tout le monde. Ben non, moi ce premier soir là, je voulais juste chiller sur mon petit balcon dans North Southwark, au frais, avec ma doudou, à réfléchir à où je suis rendue après un an. Oui, j'ai fait pas mal de chemin, des kilomètres en développement personnel et connaissance de soi. Un an après, on dirait que mes souvenirs sont d'avantage rattachés aux feelings que j'avais dans le moment, qu'aux choses que j'ai vues. Personne ne décide pour moi. Je ne m'ennuie de personne et personne ne s'ennuie de moi. Je décide tout, tout le temps et en fonction de ce que j'ai envie de faire maintenant. Est-ce que c'est égoïste ? Non. Si quelqu'un pense ça, c'est qu'on n'est pas sur la même fréquence et ça ne sert à rien de forcer les choses, d'un côté comme de l'autre. Depuis que j'ai commencé à penser à ce voyage, je n'ai jamais eu un seul moment de doute. Je ne savais pas que la vie allait m'ouvrir tant de portes et que ça allait être aussi beau. Je l'ai juste écoutée, c'était simple simple, fallait donc juste l'écouter, c'est ça le truc, c'est même pas rationnel. Qu'elle est puissante, la vie, sérieusement. J'y crois fort qu'elle va m'organiser mon retour en Allemagne sans problème, parce que ma place est là, pas ailleurs.
Entre temps, je me promènerai dans Londres pour deux jours, sans but. Et comme j'adore cette ville. Belle, bien équilibrée, propre. La première journée, je me lève très tôt. À 7h30 je suis au petit café du coin pour prendre un gruau aux fruits et un chocolat chaud. Ma première destination est, sans grande surprise, Big Ben et London Eye, séparés par le fleuve de la Tamise. Tôt le matin comme ça, l'air est frais, il n'y a pas trop de monde sur le pont de Westminster, il fait tellement bon être là. Plus je m'approche de cette grosse horloge, plus je distingue ses détails. Je me promène un peu autour, au travers des shops souvenirs, des gros bus rouges à deux étages, des taxis noirs au style typiquement londonien et des gens avec des t-shirts fluos qui veulent te vendre un tour de Hop on Hop off.
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Le Palais de Westminster, là où siège le Parlement du Royaume-Uni.
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Big Ben, dans toute sa splendeur. |
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La grosse horloge, toute bien détaillée. |
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Le Palais de Westminster, le Big Ben et le pont de Westminster qui traverse le fleuve de la Tamise. |
London Eye, quel attrape touriste non intéressant. Ça doit tellement faire la piasse. Et les
Hop on Hop off, même chose. En gros, j'avais le choix entre payer 45 £ pour un tour d'un bus au toit ouvert et des touristes stressés de prendre le meilleur selfie, ou bien 1,75 £ pour un tour de bus avec un toit qui va aux mêmes endroits. J'avais juste pas les cheveux au vent, mais anyway ils auraient été tout mêlés après, ce qui n'est jamais pratique.
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Le célèbre London Eye, dans lequel je ne suis pas allée. |
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Promenade achalandée près du London Eye. |
Le tube et les bus, c'est si facile. Les réseaux de transport en commun fonctionnent vraiment bien. Les lignes de métro ont des noms ici, c'est original : Piccadilly, Victoria, Jubilee, Metropolitan, Circle, etc. Mais le mieux, c'est la façon de payer dans les bus : 1,75 £ par trajet, qu'il soit court ou long. Pour un transfert vers un autre bus, il faut payer une autre fois. Pour les visiteurs comme moi, il n'y a donc pas de plafond, mais les gens de là-bas peuvent avoir la Oyster Card et celle-ci est plafonnée après un certain nombre d'argent mis dessus. J'ai donc payé tous mes trajets de la façon la plus simple possible sans rien demander à personne, directement avec un bip de ma Wise.
Un peu plus loin, au Buckingham Palace, avait lieu le changement de garde du régiment, à 11h. Par hasard, j'y étais à ce moment. Ça se passe chaque lundi, mercredi, vendredi et dimanche. Je pensais avoir droit à une parade de chevaux et des centaines de soldats avec des gros chapeaux noirs, mais j'ai vu genre 12 soldats et 3 tambours. Tout ça, pour genre des milliers de touristes qui veulent regarder la cérémonie pas trop impressionnante lors de laquelle un nouveau groupe de soldat viendra remplacer l'ancien pour protéger le Buckingham Palace. Une cérémonie telle qu'on n'en voit pas chez Sécurité BSL.
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Horse Guards, l'entrée officielle vers le Buckingham Palace.
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Petite parade sur The Mall pour le Changing of the Guards au Buckingham Palace. |
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Ben oui, la fameuse cabine téléphonique londonienne toute jolie. Il y avait parfois des line up de touristes qui voulaient la parfaite photo avec ce symbole de la ville. |
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Carrousel sur la promenade Queen's Walk. |
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Jolie shop de yogourt glacé dans South Bank. |
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La promenade Queen's walk dans South Bank où je me suis arrêtée pour écrire quelques lignes de cet article, sur un banc. |
J'aime tellement Londres que j'ai même fait une sieste pour mieux en profiter. Vers 16h, je suis partie dans le tube en direction de Camden Town, le quartier des friperies, des artistes et des artisans, de la musique et de la bouffe de rue. Ça c'est mon genre de place ! J'ai pas mal fait tous les secteurs : Hawley Wharf, Lock, Buck Street, et mon préféré : les Stables. Les Stables, c'est un labyrinthe de culture et de savoir-faire qui était autrefois un réseau de tout ce qui était relié au travail avec les chevaux (étable, hôpital vétérinaire, ateliers, selleries, etc.). Maintenant, ce sont des rues pavées musicales et une importante allée de parapluies colorés. Je me voyais bien travailler dans une petite shop locale dans les Stables avec mon accent francophone à travers les British.
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Commerce de vintage comme je les aime. |
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L'un des nombreux bâtiments colorés de Camden Town. |
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L'allée des parapluies dans les Stables de Camden Market. |
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Un autre secteur de Camden : Camden Lock. |
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Détails sur le canal. |
Autre incontournable, le Tower Bridge, avec ses deux tours et ses arches bleues. À partir de ce pont iconique, on peut distinguer deux gratte-ciels impressionnants : d'un côté, The Shard, avec sa pointe, et de l'autre, The Gerkin, qui ressemble à un œuf. J'ai traversé le Tower Bridge de long en large et pendant tout ce temps je n'en revenais pas d'être ici, dessus, à Londres, sans l'avoir prévu.
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Le Tower Bridge. |
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L'une des tours du Tower Bridge, avec mon bus préféré qui circule en sens inverse. |
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The Shard et le fleuve de la Tamise. |
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Tower of London sur fond de gratte-ciels, parmi lesquels se trouve The Gerkin. |
Mon vol de retour n'est qu'à 19h35 le lendemain, j'ai donc une autre journée devant moi et je la prends pour faire un long tour de bus rouge sur la plus belle ligne, la 9 entre Hammersmith et Aldwych. Je l'ai pris à Trafalgar Square pour me rendre au Design Museum, en passant par le Piccadilly Circus, Regent Street, Bond Street et le réputé hôtel Ritz. Comme si je n'étais pas déjà assez chanceuse dans la vie, le siège tout en avant avec le pare-brise dégagé, au deuxième étage du bus, était libre pour moi.
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Regent Street. |
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Bond Street. |
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L'intérieur d'un beau bus rouge. |
Je me connais, je n'aime pas les musées avec de vieilles choses, donc le Design Museum devrait me plaire. Et ce fût le cas. Tout à fait ! L'exposition Designer User Maker était gratuite et invitait à comprendre ce qu'était un good design. Le design a une composante éthique et morale qui peut être responsable d'enrichir nos vies, n'est-ce pas ? Et si un good design peut améliorer le monde, cela va sans dire qu'un mauvais design peut le dégrader. Ceci met en lumière la responsabilité également partagée entre les designers qui imaginent les objets, les usagers qui en choisiront l'utilité et les fabricants qui parviendront à les créer, le tout en parfaite cohérence et intemporalité. 100 % dans mes cordes comme musée.
À la fin de l'exposition, je me suis laissée tentée par un petit livre d'Alan Moore : Do Design : Why beauty is key to everything. Ce petit recueil se veut une invitation à repenser non seulement ce qu'on créé, mais comment et pourquoi on le fait. Tellement de choses passent inaperçues à travers le multi-tasking quotidien, le travail qui doit toujours être plus rapide, les délais toujours plus serrés, le nombre d'écrans qui se multiplient. C'est en prenant le temps d'observer, de prendre une pause sur un objet ou un élément de la nature que nos esprits s'élèvent et nos âmes se ressourcent. Ça me parle de plus en plus ce genre de chose. Londres a été franchement inspirante pour moi !
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The Design Museum. |
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Immense tableau dont les lettres interchangent entre Designer, User et Maker. |
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Logos et pictogrammes suspendus au plafond. |
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Qualificatifs positifs/négatifs/neutres pouvant décrire un objet de design. |
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Intéressant manifeste qui décrit comment un objet, un système ou un concept devrait être créé pour traverser le temps en toute cohérence. |
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Panoplie d'objets du quotidien qui fonctionnent bien, dont le design n'est pas arbitraire. |
Je termine mon voyage à Londres par une seconde visite au Buckingham Palace, qui était hier trop bondé en raison du changement de garde. Je prends le temps de m'assoir sur le muret séparant le Victoria Memorial et sa fontaine après avoir choisi un endroit pour y déposer une lettre pour papa, juste en face du long chemin The Mall, que doit emprunter une fois de temps en temps le Roi Charles. Je ne fais rien de particulier, je suis juste là. C'est fou comment j'ai pris l'habitude et le goût d'être seule. Ça ne me dérange pas une seule seconde, ça me plaît même au contraire. Je me dirige, assez en paix et satisfaite de mon séjour, vers l'aéroport en traversant Constitution Hill à pied pour rejoindre la station Hyde Park Corner et sauter dans le tube en direction du Terminal 2 de London-Heathrow.
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Dans le tube, en direction du Terminal 2 de London-Heathrow. |
Je me trouve un peu niaiseuse d'être venue ici que pour deux jours. Je vais revenir, c'est à côté de chez moi et c'est trop bien cette ville. Elle se hisse au top 2 de mes favorites. Düsseldorf étant la première, évidemment, car c'est elle que j'ai choisie. Londres a tout pour y vivre. Contrairement à bien des jolies villes que j'ai visitées, celle-ci pourrait définitivement faire partie des choix pour s'y établir à long terme. Je suis arrivée ici à reculons, parce que c'était un voyage forcé, mais j'ai juste hâte de revenir ici de nouveau. Je n'ai pas payé un sou pour faire aucune attraction à Londres. J'ai seulement mangé et utilisé les transports en commun, et pourtant, j'ai été bien en mesure de sentir le pouls de cette magnifique ville totalement bien balancée.
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