Jour 348 | Travailler mieux
Besser arbeiten
Avant de partir en voyage, j'ai passé les cinq dernières années à bâtir un espace de coworking dans ma ville et les cinq années d'avant à l'imaginer. Ce sont 10 ans de ma vie pendant lesquels j'ai été passionnée par ce modèle d'affaires. Cette culture de partage et de collaboration en contexte de travail me suit encore aujourd'hui. Dans plusieurs villes, j'ai eu l'occasion de visiter des espaces de coworking et de faire quelques comparaisons avec le lieu que j'avais bâti à Rimouski. Au fil du temps, La Station était devenue une source d'inspiration pour les autres espaces du Québec, par ses méthodes de gestion, sa communauté et son offre. Ici, j'ai vu des bonnes idées à la tonne qui m'auraient sans doute largement inspirée. Voici les bons et moins bons côtés des espaces qui m'ont le plus marquée parmi les espaces de coworking, centres culturels, bibliothèques universitaires, cafés, incubateurs et hôtels que j'ai visités.
Beehive (Düsseldorf, Allemagne)
beehive.work.de
Beehive, c'est le premier espace de coworking que j'ai visité en Allemagne et c'est encore aujourd'hui celui que je fréquente tous les jours. Il y a cinq Beehive dans le pays : trois à Hamburg, un à Frankfurt et un à Düsseldorf. Je me souviens, ça m'avait pris un peu de courage pour y aller une première fois, trois jours après mon arrivée ici. Se pointer dans un nouvel espace, même au Québec, c'est gênant, parce que tu te dis que tu arrives au beau milieu de gens qui se connaissent tous et que tout le monde va te regarder. J'avais payé à la journée pour voir comment c'était. Conquise, dès le lendemain, j'avais mon abonnement actif.
Les espaces sont super propres, très colorés, pas trop chargés. Après quelques jours, je me suis sentie chez moi et j'ai commencé à voir les mêmes visages, Sebastian, Christian, Mariia, Mariya. J'y ai été pendant tout le mois de juillet et je suis revenue en janvier. Entre temps, de nouveaux visages cool sont arrivés, Ruslan, Niko, Manuel, Şenol. La localisation est idéale. Dans le même bâtiment se trouve l'épicerie des pauvres, Netto, avec ses étalages à perte de vue de magazines-poubelles qui racontent des potins sur la famille royale dont tout le monde se fiche. Et il suffit de traverser la rue pour arriver sur la rue commerçante Shadowstraße qui culmine, environ 1,5 km plus loin, sur la célèbre Königsallee, la Altstadt et le Rhein. Beehive est l'une des principales raisons pour laquelle je me suis installée à Düsseldorf pour de bon.
On ne voit que très rarement la personne responsable, Claudia. Quand je la vois, elle est en train de vider le lave-vaisselle, ranger la cuisine, replacer des chaises et arroser les plantes. Claudia... I feel you ! Je sais ce que c'est et on ne s'en sauve pas. Pour le reste, tout est automatisé, même les lumières, qui allument au passage. À Beehive, tu t'organises avec les instructions, tu ne vas pas demander de l'aide. C'est comme ça et c'est très bien. Si tu ne réussis pas à faire fonctionner ton fil HDMI sur la télévision de la salle de conférence, tu t'arranges avec tes troubles. Fin. Ils l'ont compris la patente. L'intervention des ressources humaines chez Beehive est réduite au minimum.
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L'aire commune qui est bien remplie chaque jour. |
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Une petite salle de travail qu'il est possible de réserver gratuitement avec des crédits qui viennent avec l'abonnement. |
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La fois où je racontais à Christian mes histoires de dating en mode conférence avec un croissant au jambon. |
Ma place préférée dans l'espace. Près des fenêtres et sur la longue table habituellement occupée par certains autres collègues. |
Marches quotidiennes sur ma rue préférée, la Schadowstraße. |
Ma belle casquette affichant fièrement mon statut de la plus grande fan de la Deutsche Bahn. |
Ma petite salle préférée pour prendre mes rendez-vous. |
Les +- L'application mobile et la carte magnétique qui permet de tout gérer sans parler à personne
- L'accès 24 h / 7 jours
- Les multiples salles de conférence, petites salles de travail et cabines insonorisées
- Les casiers gratuits à serrures numériques pour laisser du stock sur place
- La propreté
- Schadowstraße à proximité
- L'imprimante gratuite
Les - - Il fait beaucoup trop chaud en été, il fait trop froid en hiver
- Pas d'activités organisées
- La cuisine gagnerait à avoir un four grille-pain et un second lave-vaisselle
- Le prix (219 € pour un mois)
- Pas de possibilité d'essai gratuit, ni même pour inviter un ami
- L'application mobile et la carte magnétique qui permet de tout gérer sans parler à personne
- L'accès 24 h / 7 jours
- Les multiples salles de conférence, petites salles de travail et cabines insonorisées
- Les casiers gratuits à serrures numériques pour laisser du stock sur place
- La propreté
- Schadowstraße à proximité
- L'imprimante gratuite
Les -
- Il fait beaucoup trop chaud en été, il fait trop froid en hiver
- Pas d'activités organisées
- La cuisine gagnerait à avoir un four grille-pain et un second lave-vaisselle
- Le prix (219 € pour un mois)
- Pas de possibilité d'essai gratuit, ni même pour inviter un ami
Coworking M1 (Mainz, Allemagne)
coworking-m1.de
Le deuxième espace de coworking que j'ai rejoint pour un mois, c'était M1, dans la ville de Mainz. Comme il n'y avait pas de possibilité de réserver en ligne, j'ai écrit à la page Facebook et obtenu une réponse de la part de Falko, l'un des deux responsables de la Welcome Team. Les plug-ins de réservation en ligne existent à la tonne, faites-vous au moins ce cadeau ! L'espace est bien divisé, et l'emphase est mise sur une grande aire commune avec une cuisine à aire ouverte au centre. Et quand je dis cuisine, ça c'était some cuisine ! On aurait pu préparer un banquet avec tous ces équipements. J'ai particulièrement aimé le robinet d'eau froide (pétillante ou pas, au choix) et les frigos avec des breuvages et collations à contribution suggérée, pas nécessairement contrôlée. J'adore aller dans des endroits où je sens qu'on me fait confiance, et c'est le cas dans la plupart des espaces de coworking. On dirait que la clientèle qui fréquente ces espaces sont des gens respectueux déjà en partant.
Il n'y a que quelques forfaits : 1 journée, 10 journées, 1 mois flex, 1 mois fixe. C'est tout. J'avais pris 10 journées, étant donné que, bien que j'étais à Mainz pour un mois, il y avait beaucoup trop de choses à voir et de randonnées à faire pour que je sois au travail tous les jours. Je n'ai pas trouvé que la façon de contrôler les entrées était très optimale pour le coordonnateur. Il m'a envoyé par courriel une liste de 10 codes wifi, valides pour une journée. Et c'était comme ça que je savais quand j'étais rendue au bout de mes 10 passes. Quand une tâche nécessite l'intervention d'une personne et que cette tâche pourrait facilement est automatisée, il y a une erreur à quelque part.
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Vue sur la cafétéria d'environ 25 places qui se remplit vite sur l'heure du midi et où les gens peuvent travailler le reste du temps. |
Les + - La possibilité de parler au téléphone ou avoir des meetings dans l'aire commune
- La musique tous les jours choisie par les utilisateurs présents
- Le réfrigérateur commun avec collations à contributions volontaires
- Les gens qui font des siestes dans l'après-midi ici et là sans que ça ne dérange personne
- L'attitude vraiment friendly de l'équipe qui se reflète aussi dans l'attitude des clients
- Les gens qui cuisinent tous ensemble vers 13h00
Les - - Le quartier n'est pas très chouette, il n'y a rien dans les environs
- Il faisait très chaud en été
- Mis à part deux postes de travail avec des chaises de bureau que tout le monde s'arrachait, il n'y a que des bancs de bois sans dossier
- Ça prend une clé pour entrer avant les heures d'ouverture
CODA (Apeldoorn, Pays-Bas) etRozet (Arnhem, Pays-Bas)
Les +
- La possibilité de parler au téléphone ou avoir des meetings dans l'aire commune
- La musique tous les jours choisie par les utilisateurs présents
- Le réfrigérateur commun avec collations à contributions volontaires
- Les gens qui font des siestes dans l'après-midi ici et là sans que ça ne dérange personne
- L'attitude vraiment friendly de l'équipe qui se reflète aussi dans l'attitude des clients
- Les gens qui cuisinent tous ensemble vers 13h00
Les -
- Le quartier n'est pas très chouette, il n'y a rien dans les environs
- Il faisait très chaud en été
- Mis à part deux postes de travail avec des chaises de bureau que tout le monde s'arrachait, il n'y a que des bancs de bois sans dossier
- Ça prend une clé pour entrer avant les heures d'ouverture
Pendant que j'étais à Apeldoorn et que j'habitais chez Maïté, j'ai cherché un espace de coworking dans la ville mais sans succès. Mais il y a quelques jours, elle vient de m'annoncer qu'un espace vient enfin d'ouvrir dans cette ville d'environ 150 000 habitants qu'elle vient juste de quitter pour déménager à Amersfoort. Donc, faute de coworking, j'avais trouvé une petite place trop bien au CODA. Le CODA est un musée au coin de la rue, en plein centre-ville, qui regroupe, entre autres, un laboratoire de fabrication, un café et une bibliothèque. Pas besoin de s'inscrire, pas besoin de réserver, les espaces sont accessibles pour tout le monde, à l'exception du musée qui est payant, et des consommations au café, naturellement. Il y a des gens de tous âges qui y sont pour différentes raison : lire, visiter, s'inspirer, travailler. Ce qui fait que l'ambiance est unique, comme un beau mélange d'art, d'intellect et de culture. Ce n'est toutefois pas une place qui pourrait devenir un lieu de travail à long terme, mais pour dépanner pendant quelques jours, c'est l'idéal.
J'ai eu les mêmes impressions envers le centre culturel Rozet dans la ville de Arnhem, un peu au sud d'Apeldoorn. J'y suis allée seulement une journée car j'allais faire de l'escalade au Klimhal Mountain Network en soirée. On est loin de la bibliothèque Lisette-Morin et je me demande même si on a quelque chose à Rimouski ou dans la région qui s'y apparente même. C'est totalement gratuit et l'inscription n'est pas nécessaire. Entre dans le Rozet qui le veut bien. La première chose qu'on voit en franchissant la porte, ce sont de larges escaliers avec d'immenses fenêtres. Je me suis rendue au dernier étage, il y avait beaucoup de place disponible et un excellent wifi. J'ai travaillé au Rozet toute la journée et comme les bibliothèques ne sont plus ce qu'elles étaient (simplement dédiées à la lecture en silence) j'ai été en mesure d'avoir deux rencontres virtuelles ce jour là et de prendre tous mes appels. En fin de journée, un spectacle se préparait et j'y ai découvert l'artiste local Van Elst et ses mélodies planantes qui font encore partie de ma playlist aujourd'hui. On m'a même offert deux lunchs gratuitement, un pour moi et un pour ma date qui venait m'y rejoindre, avant de se rendre au centre d'escalade.
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Une impressionnante sculpture en papier au musée CODA d'Apeldoorn, probablement issue du laboratoire de fabrication. |
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Les grands escaliers colorés qui mènent cinq étages plus haut dans le centre culturel Rozet d'Arnhem. |
Les +- La gratuité et ne pas avoir besoin de réserver / s'inscrire
- Le fait qu'il y a toujours de la place
- L'ambiance unique, un mélange entre artistique, intello et culturel
Les - - Il n'est pas recommandé de laisser ses effets personnels sans surveillance car il s'agit d'espaces publics ouverts à tous
- Les activités pour enfants dans l'après-midi qui cassent les oreilles
- Ce n'est pas vraiment un lieu de travail à adopter sur le long terme
- Pas de réseautage avec d'autres travailleurs
Universitätsbibliothek : Campus-Bibliothek et Biblioteca Albertina (Leipzig, Allemagne)
Les +
- La gratuité et ne pas avoir besoin de réserver / s'inscrire
- Le fait qu'il y a toujours de la place
- L'ambiance unique, un mélange entre artistique, intello et culturel
Les -
- Il n'est pas recommandé de laisser ses effets personnels sans surveillance car il s'agit d'espaces publics ouverts à tous
- Les activités pour enfants dans l'après-midi qui cassent les oreilles
- Ce n'est pas vraiment un lieu de travail à adopter sur le long terme
- Pas de réseautage avec d'autres travailleurs
Leipzig, ce que j'ai eu de la difficulté à trouver un espace pour travailler dans ce coin là ! Je m'ennuyais tellement de mon Beehive hyper fonctionnel. Après avoir visité trois espaces de coworking qui ne répondaient pas à mes besoins, j'ai finalement procédé à mon inscription pour un 8 € symbolique au réseau des Universitätsbibliothek de Leipzig. Heureusement, cette fin de semaine, Max était avec moi pour faire les démarches en allemand à ma place. On m'a remis une carte à mon nom avec mon accès à Eduroam. J'ai trouvé ça complexe juste pour un code Wifi, mais Eduroam est un service offrant un accès Wifi au personnel et aux étudiants des établissements d'enseignement dans plus de 100 pays dans le monde. Donc ok, j'accepte d'avoir pris 10 minutes de mon temps pour obtenir mon propre code. Je suis maintenant prête à me faire passer pour une étudiante, partout dans le monde.
Le désavantage de travailler dans les bibliothèques universitaires, c'est que je n'ai aucune affinité avec les étudiants. Ils sont jeunes et ils ne se parlent pas. Ce n'est vraiment pas la même crowd que celle rencontrée dans les espaces de travail partagés, là où les personnes sont plutôt curieuses et intéressées à connaître ses pairs. Les bibliothèques, ce n'est pas fait pour le travail et surtout pas pour développer son réseau. J'alternais entre la Campus-Bibliothek, située à même l'université et les grandes salles de classe, et la Biblioteca Albertina, l'une des plus anciennes bibliothèques universitaires allemandes, construite entre 1887 et 1891. Cette dernière a été sévèrement endommagée lors de raids aériens en 1945, détruisant les deux tiers du magnifique bâtiment et environ 42 000 volumes.
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La façade de l'université de Leipzig, dans laquelle se trouve la Campus-Bibliothek. |
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Les espaces vides, un dimanche après-midi, qui se remplissent à 100 % en semaine. |
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Le majestueux hall d'entrée de la Biblioteca Albertina de Leipzig. |
Les + - Les bâtiments remplis d'histoire
- La localisation idéale en plein cœur de l'effervescence du centre-ville historique
- La proximité des restaurants, boutiques et bars
Les - - Principalement fréquenté par des étudiants et la plupart du temps très rempli
- Pas de possibilité de prendre des appels sauf en sortant de la bibliothèque
- Le wifi d'Eduroam est so-so
Weserwork (Bremen, Allemagne)
Les +
- Les bâtiments remplis d'histoire
- La localisation idéale en plein cœur de l'effervescence du centre-ville historique
- La proximité des restaurants, boutiques et bars
Les -
- Principalement fréquenté par des étudiants et la plupart du temps très rempli
- Pas de possibilité de prendre des appels sauf en sortant de la bibliothèque
- Le wifi d'Eduroam est so-so
Dès le deuxième jour de mon arrivée à Bremen, j'étais productive et j'avais trouvé ma place dans l'un des meilleurs espaces de coworking que j'ai visité jusqu'à maintenant (après Beehive). Weserwork, un organisme sans but lucratif, venait de déménager dans le Tabakquartier. C'est un site en pleine revitalisation, l'un des plus importants projets de développement urbain de la ville de Bremen. Les bâtiments témoignent de ce que c'était autrefois : une immense usine de tabac. Tout est en brique foncées sur 20 hectares.
J'avais appelé la veille pour demander une visite et une journée d'essai, et j'avais parlé à Maria, la Claudia de la place, si gentille et heureuse de rencontrer une nouvelle personne. Elle travaille à temps partiel comme adjointe virtuelle pendant qu'elle s'occupe également de l'accueil. Le reste du temps, les tâches courantes comme régler les bugs de l'imprimante, replacer les chaises, arroser les plantes, ouvrir les fenêtres ou vider le lave-vaisselle sont réalisées par des personnes avec des limitations qui sont là quelques heures par jour. Weserwork est un super modèle d'affaires et j'avais eu l'occasion d'en parler un peu avec Lars, un ancien membre du conseil d'administration qui était impliqué lors de la fondation de l'organisme et qui est maintenant un utilisateur régulier. J'avais trouvé qu'il y avait du monde en maudit qui travaillait pour cet organisme dont le modèle était apparent à celui de La Station, mais qui avait l'air d'offrir 10 fois moins que ce que La Station offrait, alors que moi, j'avais mené la barque toute seule pendant cinq ans. Même ici, aucun espace de coworking que j'ai visité n'était géré que par une seule personne.
J'ai fait des belles rencontres à Weserwork, des gens authentiques avec des entreprises variées. Mais c'est le Tabakquartier m'a vraiment charmé, avec son côté industriel et toutes ces entreprises florissantes qui sont en train de changer son allure : des petites épiceries locales, des restaurants, des cafés et boulangeries, des hôtels hors des grandes chaînes, un centre d'escalade de bloc, un théâtre communautaire, des bureaux, un salle d'orchestre. Si j'avais connu Bremen avant Düsseldorf, c'est peut-être là que j'aurais décidé de m'installer.
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L'aire commune et la cuisine, là ou il y a de la musique et la possibilité de parler. |
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Il y a deux salles de conférence souvent occupées par de grands groupes. |
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La table de pique-nique où j'ai si souvent pris le lunch. |
Les + - Le prix (89 € par mois)
- L'amabilité de l'équipe qui s'occupe de l'espace et des gens qui le fréquentent
- La localisation sur le site revitalisé d'une ancienne usine de tabac
- Le stationnement couvert pour les vélos
Les - - Il y a avait un peu trop de meubles pour la quantité de gens
- Heures d'ouverture limitées (du lundi au vendredi, de 9h à 17h)
Impact Hub (Stuttgart, Allemagne)
Malheureusement, j'ai découvert cet espace la veille de mon départ de Stuttgart. L'espace de coworking moche auquel j'étais abonné a pratiquement gâché mon temps dans cette ville, que je trouvais déjà laide en partant. Impact Hub est un réseau d'espace de travail partagé, un peu dans le même genre que We Work ou Regus, mais beaucoup plus axé sur le développement des jeunes entreprises et les programmes d'accompagnement. Des milliers de personnes sont membres du réseau Impact Hub qui se décline en des dizaines de versions dans plusieurs villes du monde, dont un seul se trouve au Canada, dans la ville d'Ottawa. Alors que celui de Stuttgart était ouvert et très accueillant pour les travailleurs de passage, celui de Munich était restreint à une communauté de startups qui s'y installent pour de bon. L'offre varie donc de ville en ville.
J'avais réservé une visite de l'endroit, en ligne sur le site un mercredi à 9h. Toutes les visites ont lieu le mercredi à 9h, qu'on soit 1 ou 10. Bonne idée ! C'est donc garanti que la personne sur place, Sevi, est disponible et n'a pas besoin de se libérer à plein d'autres moments dans la semaine, ce qui viendrait remplir son agenda pour rien. Cette journée de première visite concorde également avec le community-lunch, où l'entreprise achète tous les ingrédients nécessaires pour que les utilisateurs puissent tous cuisiner ensemble et ensuite manger tout en réseautage. Encore une bonne idée ! Et comme les gens en essai gratuit sont présents la même journée, ça leur donne une belle impression des rencontres et des activités qui leur sont promises s'ils rejoignent la communauté à moyen ou long terme.
L'espace est divisé en zones : une aire commune avec de la musique où se trouve également la cuisine, des bureaux fermés, des cabines insonorisées, des cabines pour faire la sieste, des salles de conférence, et même une pièce avec une quantité phénoménale de plantes qui ressemble à une serre. J'aurais définitivement choisi cette salle pour y travailler.
Les +
- Le prix (89 € par mois)
- L'amabilité de l'équipe qui s'occupe de l'espace et des gens qui le fréquentent
- La localisation sur le site revitalisé d'une ancienne usine de tabac
- Le stationnement couvert pour les vélos
Les -
- Il y a avait un peu trop de meubles pour la quantité de gens
- Heures d'ouverture limitées (du lundi au vendredi, de 9h à 17h)
Les + - La programmation très développée d'activités reliées à l'entrepreneuriat
- Les community-lunch qui regroupent tous les utilisateurs qui le veulent, une fois par semaine
- Le prix (150 € par mois)
- La présence d'une gestionnaire de communauté en tout temps
- Le support d'un réseau très étendu d'autres Impact Hubs dans le monde
Les -- Honnêtement, j'en ai pas trouvé !
- Sauf peut-être que quelques personnes pourraient trouver difficile d'intégrer cette communauté déjà bien soudée de freelancers hipsters.
- La programmation très développée d'activités reliées à l'entrepreneuriat
- Les community-lunch qui regroupent tous les utilisateurs qui le veulent, une fois par semaine
- Le prix (150 € par mois)
- La présence d'une gestionnaire de communauté en tout temps
- Le support d'un réseau très étendu d'autres Impact Hubs dans le monde
- Honnêtement, j'en ai pas trouvé !
- Sauf peut-être que quelques personnes pourraient trouver difficile d'intégrer cette communauté déjà bien soudée de freelancers hipsters.
La Permanence (Paris, France)
À Paris pour une semaine, j'avais pris l'habitude de travailler à la bibliothèque Sainte-Geneviève (BSG) à la Place du Panthéon. C'est grand, c'est gratuit, mais il m'est arrivé de faire quelques fois la queue pour entrer et me trouver une place, mais jamais bien longtemps. Quand je me suis inscrite pour la première fois, en remplissant un formulaire en ligne, j'ai dû me présenter une première fois pour parler à une vraie personne en arrière d'un comptoir, qui a pris une petite photo de moi pour la mettre sur une carte magnétique qui va me durer seulement 4 jours. Ça, j'ai pas aimé. Déjà, c'était trop long. Mais ce qui a ajouté à la longueur du processus, c'est la madame qui a tout de suite remarqué mon accent du Québec et m'a demandé si j'habitais à Montréal. Quand j'ai répondu à la négative, elle m'a dit : ah mais alors du coup vous habitez près de New-York ? Ah ben oui tout à fait. New-York, Bas-Saint-Laurent. Cette bibliothèque est grandiose, avec ses grandes arches foncées et ses lampes verdâtres. Mais ce n'est pas de la BSG que je veux parler ici.
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Les arches bien uniques de la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris. |
Un jour férié, la bibliothèque était fermée, la madame qui a confondu New-York avec Rimouski était en congé. J'ai donc du faire des recherches pour me trouver un autre lieu de travail parce que je me sentais productive ce jour là. Je suis tombée par hasard sur cet endroit que j'aurais aimé découvrir avant : la Permanence. Oh que c'était parfait ! Personne ne s'occupe de cet endroit. D'abord, sur le site Web, on peut découvrir qu'il y a trois lieux dans Paris, dont un est littéralement au coin de ma rue, dans le 5e arrondissement, au deuxième étage d'un bâtiment qui ne donne que sur cours intérieure.
En ligne, les démarches sont hyper faciles et intuitives pour s'inscrire et payer. D'abord, c'est 2 € / h, pour tout le monde. Peu importe si tu trouves ça cher ou pas, c'est 2 €. Pas de deal si t'en prends plus, c'est 2. Que tu reste une heure ou 24, c'est 2 €. Pas de niaisage ! J'ai acheté tout de suite le premier bloc de 5 heures obligatoires. J'ai obtenu immédiatement un code QR pour passer le tourniquet, un code pour déverrouiller le portail de la cours et le code du Wifi. Il n'en fallait pas plus, j'étais prête à travailler. Les gens qui s'y trouvent, ce sont surtout des étudiants, c'est assez jeune comme public. Et les étudiants, ben il ne se parlent pas, c'est hyper silencieux. Difficile de ne pas être productif. Dans certaines plages horaires, il y a un responsable sur place, mais personne n'a besoin de lui.
Les +
- L'expérience de création d'un compte en ligne et l'arrivée autonome sur place
- L'accès 24 h / 7 jours
- Le tourniquet qui compte le nombre de personnes sur place affiche le nombre de place disponible en direct sur le site Web
- La facturation avec prélèvement automatique sur ta carte de crédit quand tu dépasses tes heures en banque
- Un seul prix pour tous
Les -
- Pas de réseautage ni d'activités organisées, surtout fréquenté par des étudiants
- Pas de musique, pas un seul son
- Pas de possibilité d'être dans sa bulle, on est vraiment collé sur les deux autres voisins
- Pas possible de passer des appels téléphoniques dans l'aire commune
Moxy (Düsseldorf, Allemagne)
En janvier, Christian a découvert Moxy par hasard. Il s'agit d'un hôtel de la chaîne Marriott dont le lobby est ouvert à tous. C'est gratuit et on peut y consommer de la nourriture et des boissons. Le menu est parfait pour combler une fringale : burgers, ailes de poulet, currywurst, nachos, etc. On va souvent au Moxy en soirée, mais pas nécessairement pour faire du travail. C'est une place où j'aime aller pour faire des recherches sur mes prochaines destinations ou écrire mon blog. Moxy est situé au centre de tout et près de la gare principale. J'imagine que ceci en fait une place de choix pour les travailleurs de passage à Düsseldorf. À chaque fois que j'y vais, je remarque un nouvel élément dans la décoration totalement éclectiques de ce lieu : des poufs en fourrure, un foyer avec du faux feu multicolore, une lampe en forme de lapin, des morceaux de patrons de couture suspendus au plafond, des coussins avec des inscriptions loufoques, des peluches énormes, des tapis tous plus colorés les uns des autres. La personne responsable du design de Moxy s'en est donné à cœur joie et j'apprécie.
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Le lounge de Moxy, où Christian m'a appris beaucoup d'expressions allemandes qui ne s'apprennent pas à l'école. |
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L'aire de travail de Moxy, fréquentée par des voyageurs, des étudiants ou des télétravailleurs. |
Les +
- Le menu à la carte, bières en fût et cocktails sur place
- Le design totalement éclectique et l'odeur (oui oui, il y a vraiment un parfum d'ambiance à cet endroit et on le sent même de l'extérieur tout de suite en s'approchant de la grande porte d'entrée)
- Le Wifi gratuit et excellent
- La propreté
Les -
- Les tables trop petites, trop basses ou trop hautes
- Les chaises, trop raides, trop basses ou trop hautes
- Le bruit et la musique lounge qui a toujours le même beat
J'ai visité également les endroits suivants sur lesquels j'ai décidé de ne pas trop m'attarder dans cet article. À Leipzig, Basislager affichait des prix beaucoup trop chers et c'était sombre et rigide, il faisait -15 degrés à Raumstation et j'ai été reçue par un gars complètement défoncé à Eis30. Lors de ma semaine paradisiaque sur l'île de Madère, au Portugal, Ariane et moi habitions à côté d'un espace de coworking gratuit développé par la communauté bien présente et très impliquée Digital Nomads Madeira. Nous avons visité l'espace, mais pas eu l'occasion d'y travailler. Le modèle est par contre très intéressant à découvrir : comment un bel espace totalement gratuit, ouvert à tous, arrive-t-il à garder son essence ? À Stuttgart, j'ai malheureusement fait un mauvais choix en m'abonnant au Coworking 0711, qui n'avait pas évolué depuis l'an 2000 (la déco comme les gens). J'ai visité l'impressionnante Stadtbibliothek de Stuttgart, où on se sent comme un minuscule Sims à travers tous ces escaliers et ces livres. À Arhnem, aux Pays-Bas, le café-coworking Brew2Cup sentait l'humidité à plein nez et le barista à l'air bête m'a répété maintes fois que je devais absolument consommer son café dégueulasse à 7 € pour y être. En Autriche, dans la ville de Innsbruck, le Marmota Hostel proposait un super espace à aire ouverte avec de la musique pour travailler une fois que le service du déjeuner était terminé, mais il faisait tellement beau cette semaine là, que j'étais toujours dehors.
Morale de l'histoire, les meilleurs lieux pour travailler vont toujours demeurer les espaces de coworking ! Autant pour l'offre que pour les gens que j'y croise. Non, je n'ai pas l'impression deux secondes de payer pour travailler. Ça s'appelle se donner les outils nécessaires pour avoir un bon équilibre.
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