Jour 361 | Coup de blues
Den blues haben
À quelques jours de quitter l'Union européenne en direction du Royaume-Uni pour mieux y revenir sous un autre visa, je me suis mise à me poser plein de questions. On dirait que je ne voyais pas plus loin que les 4 jours qu'il me reste en Allemagne. J'ose même pas imaginer les émotions que j'aurais eues en ce moment si j'avais dû quitter pour vrai le 28 juin à l'échéance de mon Aufenthaltstitel. Mondieu que je suis pas prête à m'en aller d'ici. Hier, c'était la St-Jean au Québec et j'avais pas envie d'y retourner. Je trouve que mes valeurs sont mieux représentées ici. Donc, ce coup de blues n'était pas dû à une nostalgie de retrouver mes racines.
Ce jour là, je m'ennuyais, je ne savais pas quoi faire. J'avais envie de voir plus, j'avais envie d'aventures, d'histoires inoubliables, d'expériences remplies d'adrénaline, de choses folles qui allaient changer ma vie. Et comme je l'ai mentionné à Anouschka, I was looking for my next near-death experience. Entre nous, c'est comme ça qu'on appelle les aventures qui procurent un sentiment très très très intense tout en ne comportant aucun risque. Peut-être que ça explique cette envie folle que j'ai de sauter à l'élastique d'un pont haut de près de 200 m dans le Tirol depuis que j'ai vu que le 5e saut le plus haut dans le monde était pas trop trop loin d'ici. Une expérience qui amène un degré élevé de peur et de sensations fortes, mais qui est inoffensive. Il faut que quelque chose se passe parce que ça bouillait en dedans ! Une near-death-experience ou un changement, n'importe quoi.
Là, j'étais sur mon petit fauteuil vintage dans le salon, et je me suis mise à penser que je n'avais pas vu grand chose. C'est peut-être le cas. Est-ce que je me suis créé une nouvelle zone de confort ici ? Je ressentais une urgence d'atteindre un niveau plus élevé de comment je vis et perçois la vie. Quelque chose clochait ce jour là, j'étais pas confortable. C'est la troisième fois depuis mon arrivée ici que j'ai ce genre de prise de conscience où je cherche des réponses. Trois fois en un an, c'est peu. C'est le fun pis pas quand ça arrive. Ça me permet d'avancer oui, mais dans le moment c'est pas le plaisir.
J'étais pressée de profiter davantage de la vie, mais ça marche pas comme ça. Les moments dans la vie où j'ai fait le plus de chemin, je ne les ai pas demandés, ils sont arrivés. Je suis sur pause. C'est ça. Ce jour-là seulement, mon aventure était sur pause et il fallait que quelque chose se passe. Je tourne en rond dans mon salon à la recherche d'une occasion d'apprendre. Je veux apprendre, mais pas apprendre quelque chose, je veux en apprendre plus sur moi. Je manque de développement personnel. Je suis contente d'avoir maintenant la capacité de m'arrêter pour me demander ce qui m'arrive. Je repense souvent à Mélanie dans ces moments, ma coach de Rimouski qui m'avait ouvert l'esprit avant que je quitte, sans vraiment que je sache comment, mais elle l'avait fait. Parfois je ne comprenais pas ce qu'elle disait et où elle voulait en venir, mais je savais que ça allait faire du sens un jour ou l'autre. J'étais super réceptive à ses propos et ça porte ses fruits encore aujourd'hui.
Assez tourné en rond, j'ai sauté sur une occasion rapide de me changer un peu les idées, j'ai fait mon sac de plage et proposé une après-midi de baignade à un gars de ma collection Bumble avec qui je n'avais encore jamais parlé. Finalement, c'était un peu plate. On est loin des péripéties à la Anton. Je voulais de la folie et je suis tombée sur un gars assez monotone, mais cute malgré tout, qui jardine et n'aime pas sa job. Sebastian doit faire son jardinage en boxer tous les jours parce qu'il avait les fesses ben blanches et le reste ben bronzé quand il est sorti de l'eau. Après quelques bières le derrière dans l'eau chaude du lac Elbsee, les sujets se sont épuisés et j'ai laissé ma date poursuivre sa route vers Frankfurt, la ville où il habite. Il ne m'a pas marqué, probablement autant que je ne l'ai pas marqué. Retour à l'appartement, mon ennui est chassé par un message vocal de mon aimable prisonnier spirituel au cœur tendre de qui je n'avais pas de nouvelles depuis la semaine dernière. On se reverra dans les prochains jours. Avec lui, c'est rebondissements garantis et discussions surprenantes.
C'est bon maintenant, la journée est terminée et je m'en vais à Londres après-demain. Est-ce que j'ai hâte ? Non. J'en parlerai dans un prochain article.
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Le lac Elbsee, idéal pour passer un blues. |
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