In den Top 100
Un jour de semaine comme ça, assis sur une petite table triangulaire chez Beehive, Christian et moi avons décidé sur un coup de tête d'aller passer quelques jours dans le nord du pays. Sans n'avoir aucun plan, autre que celui de prendre le ICE pour se rendre à Hamburg à 6h30 du matin parce que c'était pas cher pour notre budget de pauvres, on s'est finalement construit un bel itinéraire improvisé au jour le jour près de la mer Baltique. Kiel, Laboe, Lübeck, Rostock et Warnemünde ont fait partie de notre séjour qui est certainement l'un des plus inoubliables que j'ai fait depuis le début de mon voyage. La bonne compagnie de Christian et sa simplicité ont fait de nous une bonne paire pour ce séjour de quatre jours, où on ne s'est pas du tout tapé sur les nerfs, sauf une fois quand j'avais trop faim.
Nous sommes partis tous les deux à l'aventure avec trop peu de vêtements, nos ordis et un petit sac à dos chacun. Après quelques joutes de poker dans le train où la mise maximale est toujours de 1€, on arrive finalement à Kiel après 6h de train. Je descends du RE en m'exclamant de joie : la capitale de la province de Schleswig-Holstein est précisément la 100e ville où je mets les pieds depuis le début de mon voyage. La température à Kiel est bonne, fraîche, un peu brumeuse. Cette ville a des allures de Bremerhafen avec tous ces bateaux, sauf qu'ici, il y a des bateaux de croisière si gros qu'ils rivalisent avec les immeubles ! C'est l'une des villes portuaires les plus importantes du pays, avec son canal artificiel qui relie la mer Baltique (Ostsee) à la mer du Nord (Nordsee). Le port de Kiel, en outre de ses nombreux chantiers navals et installations militaires, assure des liaisons quotidienne pour les passagers avec la Suède (Göteborg), la Norvège (Oslo) et la Lituanie (Klaipėda).
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Moi, d'un pas décidée, toute excitée de découvrir ma 100e ville au compteur. |
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Les infrastructures de la German Naval Yards à Kiel, qui se spécialiste dans le design et la construction de grands navires de guerre. D'autres branches de ce groupe se spécialisent dans la construction de super yacht pour les gros riches ou dans la réparation et la maintenance des bateaux de tous genres. |
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Christian, cet excellent compagnon de voyage, qui planifiait tous les hébergements avec son compte Booking et ses rabais Genius, alors que je planifiais nos horaires de transport, avec ma connaissance élargie du réseau de la Deutsche Bahn. La paire parfaite !
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Game de poker sur la petite tablette de notre train vers Kiel.
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On loge à l'hôtel B&B, une chaîne à moyen budget qu'on voit un peu partout dans différentes villes. On dépose nos bagages, en attendant que notre chambre se libère, puis on se rend au centre-ville, là où se tient en ce moment le
Kiellauf 2023. C'est un genre de marathon de 10 km qui se passe dans les rues de la ville. L'ambiance est cool, ça me fait penser un peu au Marathon de Rimouski. Il y a des kiosques de bouffes, des supporters, de la musique, des clôtures, des agents de sécurité, des ambulances, des poubelles pleines (de bananes!). On encourage les coureurs sur la musique de J.Lo qui joue à un trop haut niveau de décibels, en se disant qu'on est pas ben ben santé, nous avec notre grosse
Bratwurst à la main. Et on continue d'errer dans la ville, au travers des églises et des bâtiments de briques par ci par là, comme il est coutume d'en voir dans le nord du pays. Quand je voyage seule, je cours partout pour voir chaque coin de la ville et je prends rarement le temps de m'assoir pour apprécier un repas et un bière. Avec Christian, on était vraiment relax et on s'est permis ça.
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Allô Kiel, avez-vous oublié le Mülltrennung ? Je suis à peu près certaine que ça irait au compost ça. |
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Fidèles supporters du Kiellauf 2023. |
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L'Hôtel de ville de Kiel et sa tour qui date de 1911, devant laquelle se trouvait l'arrivée de la course. |
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La belle entrée massive de la Offene Kirche Sankt Nikolai. Vieille de l'an 1242, elle a été, elle aussi, détruite pendant la seconde guerre, puis reconstruite, comme toutes les autres églises. |
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Christian, en mode touriste dans son propre pays. |
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Bières du nord. |
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Promenade dans la tranquillité urbaine.
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Toujours la même journée, on prend un bus si lent qu'on a eu le temps de dormir tous les deux dans les sièges du fond. On arrive à destination : Laboe, une commune juste à l'embouchure de la mer baltique. On a trouvé deux curiosités à cet endroit : le mémorial naval de Laboe et le sous-marin U-995.
Le Marine-Ehrenmal Laboe fut construit entre les années 1927 et 1936, en guise de site commémoratif pour les soldats de toutes les nations, décédés en mer durant la première guerre. Depuis ces années, l'association Deutscher Marinebund, qui opère le complexe, appelle à une navigation pacifique sur des mers libres. La grosse tour avec une drôle de forme se dresse face à la mer et à son pied se trouve un grand pavé recouvert de gravier. Sous terre, on accède à un grand hall circulaire au plafond bas, sombre et qui sent l'humidité, rempli de bannières, de rubans, de fleurs séchés, de lampions, de photos et de poèmes. C'était tellement bizarre comme ambiance. Pour quelque chose comme 8€ pas plus, on peut entrer dans la tour et monter ses 341 marches pour accéder à un super panorama sur la mer Baltique et les îles du Dannemark.
À quelques pas de cette tour se trouve le sous-marin U-995, qu'il est possible de visiter. On n'a pas eu le temps, parce que le musée fermait dans quelques minutes et on a opté pour la tour. J'ai à peine lu sur son histoire, mais j'ai noté qu'il a été en service pendant la deuxième guerre, naturellement. D'abord offert au gouvernement de l'Allemagne de l'Ouest pour le prix symbolique de 1 Deutsche Mark après son service, l'offre a été refusée et il a finalement trouvé sa deuxième vocation en tant que musée technique à Laboe. Les coûts reliés à son transport, son installation et sa transformation fidèle se sont élevés à plus de 900 000 DM. J'ai rarement vu pareil cadeau empoisonné. La petite Angebote à 1 DM, une grosse menterie. L'intérêt inattendu des visiteurs envers ce nouveau mastodonte dans le paysage l'a toutefois vite rentabilisé. Il était très cool de chiller dans le sable sans soulier à côté de cette immense machine qui a vu des profondeurs insoupçonnées.
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À notre arrivée dans la commune de Laboe.
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Le mémorial naval de Laboe et sa tour de 72 m de haut. |
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L'intérieur de la tour du mémorial, que nous avons montée par les escaliers, parce que je trustais pas l'ascenseur. |
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La vue au sommet de la tour, 85 m au dessus du niveau de la mer. À l'approche de la fermeture du musée, nous étions seuls en haut à profiter de cette vue sur l'horizon. |
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Une cloche à l'entrée du mémorial. |
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Installations permanentes en mémoire des soldats de toutes les nations décédés dans les combats en mer. En 1914-1918, 35 000 personnes ont péri en mer et 120 000 en 1939-1945. |
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Un mur complet dénombrant tous les bateaux et sous-marins à bord desquels ont péri des soldats. On aurait dit un battleship géant. |
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Fleurs et rubans décorent les murs à tous les étages. |
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Magnifique vue du U-995, si mince pourtant si massif. |
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Un cousin de l'Onondaga. |
J'ai trouvé la plage publique de Laboe si belle. C'était la première fois que je voyais des Strandkorb et je me suis jurée d'amener maman ici lorsqu'elle viendra me visiter en Allemagne à nouveau dans la bonne saison. Je me voyais tellement habiter (ou plutôt prendre ma retraite) dans l'une de ces villes qui borde la mer Baltique, avec un petit Strandkorb à moi pour pouvoir chiller toute seule, lire, dormir et écrire en face de toute cette eau sur laquelle naviguent des gros cargos et bateaux de croisière occasionnellement. Comme la plage est payante, elle était plutôt tranquille, sans trop de ballons de plage et de frisbees qui r'volent d'un bord pis de l'autre. La belle petite vie balnéaire tranquille. Christian est tellement de bonne compagnie, il marche en arrière de moi, à côté ou en avant, on n'a même pas besoin de se parler. De toute façon, si je parle, il dirait que je dis des niaiseries. Nous avons terminé notre promenade les pieds dans l'eau et dans le sable, au coucher de soleil, en attendant la navette express qui allait nous ramener au centre-ville de Kiel. Nous avons chillé à l'hôtel avec des raisins verts et du Ritter Sport, avant de se claquer enfin une bonne nuit de sommeil dans nos petits lits simple.
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Petit resto de plage où on s'est commandé une frite au ketchup. |
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Les orteils dans l'eau de la mer Baltique. |
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Scène classique de plage allemande nordique. Petit Strandkorb de rêve qu'il était possible de louer pour quelques euros. On obtient alors une clé pour le déverrouiller et on s'y installe confortablement à l'abri du soleil |
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L'une des nombreuses entrées/sorties de la plage pour rejoindre la rue commerçante où l'on vend des aimants, des paniers en osier et des peluche en forme de goéland. |
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Bar chill très occupé, près de la marina. |
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Christian qui se repose dans sa chaise de jardin. |
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Coucher de soleil et Strandkorb, quelle vue paisible et tranquille. |
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En attendant la navette qui nous ramène à Kiel. |
Le lendemain, Christian travaille durant l'avant-midi. On s'installe un petit setup de nomade dans la salle des déjeuners de l'hôtel. Quelques problèmes d'écouteurs et de bluetooth plus tard, on devient productifs et on se concentre pendant un bout. Pour la pause, on va visiter la célèbre exposition Körperwelten. J'avais déjà vu quelque chose de similaire il y a presque 15 ans. Je crois que c'était au Musée de la civilisation à Québec. Ce sont de vrais corps humain qui ont été donnés à la science pour construire cette exposition qui éduque le public sur le fonctionnement interne du corps humain. Sans surprise, c'est l'une des expositions ayant le plus voyagé dans le monde, et ce, depuis 1995. Le circuit contient de vrais spécimens humains, figés dans le temps et dans le mouvement par la technique de la plastination. Christian avait envie de vomir. Parfois, je le cherchais du regard et il était dans un coin de la salle en train de regarder le mur les mains dans les poches. Nous avons fait une drôle de découverte : le Musikantenknochen, un os dont j'adore le nom ! C'est le petit maudit os ingrat qui te coince un nerfs dans le coude quand on fait un faux mouvement et qui fait qu'on a l'avant-bras qui chatouille. Je sais qu'on sait tous de quoi je parle !
On termine notre après-midi avec une promenade sur nos trottinettes électriques le long de la Kiellinie, une très longue promenade qui longe le canal, avec des gens qui se baignent, des groupes avec leurs haut-parleurs sur la pelouse et des petites terrasses ici et là. Christian et moi avons tellement vu de choses dans la journée, qu'on ne se souvenait même plus nous-même où nous étions et ce que nous avions fait quelques heures avant. Est-ce qu'on est arrivés hier ou aujourd'hui ? Oû dort-on ce soir ? A-t-on oublié de manger pour souper ? Après avoir visité la ville de Kiel pendant deux jours, on se rendra ce soir à Lübeck. C'est un trajet d'environ une heure.
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Tranches d'humains. |
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Un docteur et son patient. |
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Simulation qui fonctionnait pas trop trop pour apprendre où son situés mes organes. |
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7000 litres par jours, c'est la quantité de sang que le cœur pompe chaque jour. Belle petite machine. |
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Flammkuchen et bières dans la rue en plein soleil. |
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Baignade populaire le long de la Kiellinie.
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