2962 meter über den Meer
Dimanche, journée nuageuse, mais sans pluie pour ma randonnée autour du lac Eibsee. Ce lac est reconnu pour son eau claire et turquoise. C'est bien vrai, il est aussi beau que sur Instagram, et encore plus vaste que je n'aurais pu l'imaginer. Le Rundweg fait 7,5 km et dure environ deux heures, mais j'ai fait ça en bien plus de temps, car je m'arrêtais partout. Un ti rocher par ci, une tite plage par là. Il y avait une quantité correcte de gens, c'était pas trop achalandé, mais ça doit l'être en maudit lors des beaux jours d'été. L'eau est tellement transparente et propre, un peu comme Königssee. Eibsee est situé 1000 m au dessus du niveau de la mer et ça a quand même paru dans la fraîcheur du lieu quand je suis sortie du train. Il n'y a pas d'embarcation motorisée sur ses 1,8 km carrés, mais que des petits pédalos que les gens peuvent louer pour pas trop cher, un peu comme au parc Beauséjour. Ce jour là, la température de l'eau était de 19 degrés et j'ai vu quelqu'un se baigner. Un pas peureux.
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Le kiosque de location de pédalos sur le lac Eibsee. |
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Eau claire et montagnes. |
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Encore de l'eau claire et des montagnes. |
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Encore et encore de l'eau claire et des montagnes. |
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Quelle sérénité. |
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Pas un beau jour d'été, j'aurais décidément les pieds dans l'eau. |
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La description du sentier. |
Pour m'y rendre, j'aurais pu prendre le bus traditionnel gratuitement, mais j'avais entendu parler du Zugspitzbahn, un petit train à crémaillère bleu et blanc, le même qui monte jusqu'au plateau du Zugspitze. Sa gare est située derrière la gare principale de Garmisch-Partenkirchen et il y a un départ toutes les heures. Je ne regrette pas d'avoir payé 11 € aller-retour. À part les grands espaces verts avec des petites maisons de bois et des vaches, le clou du spectacle, c'était que le train faisait vraiment tchou-tchou ! J'ai bien fait d'essayer celui-ci, car le lendemain, c'est lui que j'ai pris pour monter en haut de la plus haute montagne de l'Allemagne et je connaissais déjà le principe.
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Gens qui se garochent pour s'assoir dans le train. |
Hier soir, c'était ma dernière nuit à l'hôtel et je suis allée organiser mon départ du lendemain à la réception. J'ai payé mon séjour, j'ai demandé si je pouvais laisser mon bagage après avoir libéré ma chambre, et j'ai passé la soirée dans le beau petit salon commun, avec un autre monsieur qui lisait tranquillement, en silence, avec sa bière dans un fauteuil à côté de moi. Mon hôtel était tellement parfait. Je me suis remplie dans le buffet chaque matin, de sorte que je n'ai eu à aller à l'épicerie qu'une fois au début pour acheter quelques fruits, légumes et barres tendres pour mes randonnées. Charcuteries, yogourt aux fruits, céréales, jus bio, chocolat chaud, fromages, croissants, pains et salade de fruits. Tout ça, dans mon bedon, chaque matin, compris dans le prix. Un gros 5 étoiles pour l'Hôtel Bavaria et son personnel ravi que je bafouille en allemand pour poser mes questions. Servus !
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Le charmant espace de lecture et de travail que je me suis appropriée pendant mon séjour à l'hôtel. |
Lundi, c'est la toute première journée depuis mon arrivée où le ciel est clair et que le sommet de Zugspitze n'est pas en plein nuage. À 2962 m d'altitude, c'est difficile de ne pas l'être. Je suivais l'état du ciel en temps réel avec un lien que Tim m'avait donné, Panomax. Tim est membre de la Verein de plein-air de Garmisch-Partenkirchen ou un truc comme ça. Il connaît tous les trucs. Sérieux, les pauvres gens qui sont allés la journée où j'étais à Eibsee n'ont rien vu, mais rien pentoute. Le téléphérique disparaissait dans les nuages avant même d'avoir atteint la moitié de son fil. Je ne voyais même pas son sommet. Ça m'était arrivé quand j'étais allée sur Hafelekar, en Autriche. Mais là, c'est le sommet de mon pays, il fallait que je le vois bien comme il faut. Je reprends le train à crémaillère, cette fois pour 68 €, parce qu'il m'amène directement au glacier, à 300 m du sommet, ce qui en fait le chemin de fer le plus haut de l'Allemagne, naturellement, mais également le troisième plus haut dans toute l'Europe. Je me demande quelles lois physiques ce train ne respecte pas : comment est-ce possible de monter une telle côte ? C'est tellement pentu pour un petit train qui a l'air aussi vieux que la ville de Trier. Un peu après l'arrêt de Riffelriß, on entre dans un tunnel et on en ressort seulement 4,8 km plus loin, sur le glacier. À un certain point, le tunnel passe exactement sous la croix au sommet et une section longe la frontière autrichienne à quelques mètres près. Moi, je suis beaucoup trop impressionnée par ce genre d'information. À la petite boutique, j'ai vu un livre qui détaillait la construction de ce tunnel, mais en allemand et avec beaucoup trop de texte pour moi, déjà que mon petit livre pour enfant le Kleine Nachtgespenst est très demandant. Je demande un documentaire à ce sujet.
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La station de téléphérique à la hauteur du lac Eibsee.
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Vue du lac Eibsee à partir du train à crémaillère avant d'entrer dans le tunnel dans la montagne. |
J'arrive sur le glacier. Je m'étais habillée comme pour un hiver québécois moi là. J'ai enlevé mes dizaines de couches pour finalement me promener en T-shirt dans toute cette neige et ce soleil plombant. J'ai trouvé un petit coin avec des roches au sec et je me suis couchée là, face à des sommets à perte de vue. Le son, ou plutôt l'absence de son. Tous les gens se sont jetés entre le Zugspitzbahn et le prochain téléphérique Gletscherbahn pour aller au Gipfel, sans prendre le temps d'explorer le glacier. Je prenais de la neige au sol pour la faire fondre sur mes bras, j'écoutais le son de mes bottes dans la neige et des petites roches qui se cognaient quand je bougeais, je regardais les montagnes jusqu'où l'horizon me le permettait sous ce ciel complètement dégagé. J'ai pogné un coup de soleil sur la moitié du front, thanks to ma tuque. C'était le plus beau moment de ma journée, et peut-être même de mon séjour là bas. Quoi que les gorges de Höllental avec un mignon canadien c'était vraiment spécial aussi !
Sans être pressée dans le temps, je me rends au sommet moi aussi, en empruntant le petit Gletscherbahn. Sa montée est vraiment pas longue et elle s'arrête à quelque part dans la grosse structure commerciale en haut, comprenant des restaurants, des toilettes, des musées, des boutiques, et un peu tout pour te faire dépenser. Les menus des restaurants affichent des drôles de choses comme Höchste Bratwurst Deutschlands ! Je me suis même perdue dans cet endroit, en fait, j'étais littéralement rendue dans un autre pays, dans l'état de Tyrol, en Autriche, dont la frontière est carrément au sommet. Je suis redescendue au niveau de Eibsee avec le méchant gros téléphérique moderne construit en 2017. Alors que tout le monde se garoche pour entrer le plus rapidement possible, je m'organise toujours pour être la dernière entrée. J'ai donc une place à côté de l'opérateur, qui va me sauver la vie si ça pète, et je suis direct dans la porte avec une belle vue. C'est pas parce que je n'aime pas ces machines que je vais m'empêcher d'avoir la belle vue.
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Les différents points de vue de la construction au sommet de Zugspitze permettent d'avoir une vue à 360 degrés sur des montagnes à perte de vue.
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Moi dans la vitrine.
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Sur cette photo, la vallée de Höllental, vue de haut. C'est pas la même game de voir ça de haut, alors que quelques jours plus tôt j'étais directement dedans.
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T-shirt au sommet, en train de pogner un coup de soleil de mi-front.
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La station Gletscherrestaurant Sonnalpin, 100 x mieux que celle 300 m plus haut, là où s'agglutinent tous les gens. |
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La fameuse croix au pic du Zugspitze. Les gens faisaient la file pour y accéder, principalement des randonneurs avec un paquet d'équipement, des cordes et des crampons, qui se sont rendus ici sans utiliser le train ou le téléphérique.
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Le téléphérique moderne entre le Gipfel et le Eibsee. |
Et je retourne finalement à l'hôtel avec le petit train pour récupérer mon bagage et prendre les vrais trains en direction de Düsseldorf. Alors que je suis assise à côté d'un hippie qui traîne des sacs de linge sale et fait sécher ses pieds nus sur l'appuie-bras du siège à côté de moi (dégueulasse, j'ai jamais vu ça, je ne pouvais pas regarder, j'aurais vomi), je reçois une notification de mon application de DB. Mon train vers Düsseldorf est annulé. Pas retardé. Annulé. Ah bon. Message suivant : Please find an alternative route, thank you. Ben voyons ! Moi, une voyageuse seule dans Munich, en début de soirée en plein Oktoberfest et des hôtels pleins et/ou beaucoup trop chers. Il est hors de question que je reste ici. La grande connaisseuse de DB en moi étudie toutes les options. La meilleure : au lieu de descendre à la gare principale de Munich, je descendrai à Munich-Pasing, là où je serai probablement capable d'attraper en chemin un train qui se rend à Köln. Ça va, mais j'ai seulement 2 minutes pour switcher de plateforme, c'est short en titi. Le train dans lequel je suis ne peut pas se permettre une seule minute de retard. Réussi ! Je suis dans le train et j'arriverai 1h plus tôt chez moi. Je crois que DB m'aime. Du moins, c'est ce que je pensais avant d'être stoppée à Frankfurt en raison d'un accident entre ici et Köln. Je switch encore de train en un temps record à l'aéroport de Frankfurt et j'arrive finalement à Düsseldorf à 2h du matin au lieu de 23h30...
Mon séjour en bavière était au delà de toutes mes attentes. 100 % pour l'hôtel, 100 % pour le paysage, 100 % pour la date, 100 % pour mon état d'esprit. J'ai envie de revenir en plein hiver, car il paraît qu'il y a un vrai hiver, avec de la neige, que Tim m'a dit.
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