Jour 460 | Rothaarsteig - Hors des sentiers battus

Rothaarsteig - Abseits der ausgetretenen Pfade

C'était ma dernière semaine avant le début de mes cours d'allemand et j'ai décidé récemment de partir en randonnée longue. Au début, j'avais ciblé de faire le Malerweg, dans le parc national de la Sächsische Schweiz, à la frontière de la Tchéquie, mais c'était beaucoup trop loin et trop long pour me rendre. J'allais perdre deux jours juste pour le transport en train. J'ai regardé l'avion mais je n'avais pas d'argent. Mais j'y retournerai, au printemps prochain par exemple, entre deux sessions de cours d'allemand. J'ai donc opté pour le sentier Rothaarsteig, dans le Sauerland. Le sentier se divise en 6, 8 ou 12 étapes entre Brilon et Dillenburg. J'ai choisi la version rapide de 154 km en 6 jours. Côté logistique, c'était pas simple. La trail est vraiment hors des sentiers battus et traverse des villages qui ne sont pas riches en services et en offres d'hébergement. J'ai donc été capable de réserver seulement quatre nuitées, toutes avec des déjeuners inclus. À Brilon, Willingen, Winterberg et Latrop. Je savais que Lützel avait de bonnes connexions pour revenir à Düsseldorf à la fin de la journée, donc je n'avais pas prévu de nuit à cet endroit, mais j'allais quand même pouvoir faire l'étape. Voici le plan pour les quatre premières étapes.

  • Arrivée à Brilon / Hotel Starke
  • Première étape : entre Brilon et Willingen, 23,4 km / Hotel Hochsauerland
  • Deuxième étape : entre Willingen et Winterberg, 22,1 km / Hotel Herrloh
  • Troisième étape : entre Winterberg et Latrop, 23,6 km / Hotel Hanses-Bräutigam
  • Quatrième étape : entre Latrop et Lützel, 32,7 km (aouch...) / Retour à Düsseldorf
Et les deux dernières étapes que je ne prévois pas de faire, faute d'hébergement.
  • Cinquième étape : entre Lützel et Haincher Höhe, 24,9 km
  • Sixième étape : entre Haincher Höhe et Dillenburg, 27,6 km
Quatre jours de marche et j'ai vraiment apporté le minimum dans mon sac à dos. J'ai pris mon gros sac mauve qui est ultra confortable pour le dos et je l'ai partiellement rempli avec : 
  • quatre t-shirts qui sèchent vite et deux chandails longs
  • deux leggings et une paire de shorts
  • tuque et casquette
  • assez de bas et de sous-vêtements, incluant mon maillot de bain (deux hôtels où j'arrête ont des piscines, je sais déjà que mes jambes vont me remercier)
  • une paire de gants
  • un manteau coupe-vent mais pas imperméable, car je n'en ai pas
  • des collations à manger sur la route (noix, fruits frais et fruits séchés, petits salamis, etc.)
  • deux bouteilles d'eau de 24 oz
  • ma trousse de beauté et ma débarbouillette qui sèche vite
  • des mouchoirs et des plasters de qualité en quantité industrielle que j'ai payé genre 15 euros
  • mes cartes d'identité, cartes de crédit et argent comptant
  • mon iPad pour les urgences au travail
  • mon cahier pour écrire ce blog et des crayons
  • mon cellulaire, les câbles et mes Airpods
  • une powerbank 20 000 mAh qui ne me laissera pas tomber
  • mes bottines et mes petits espadrilles

Total : 10 kg ben pile !

Le logo de Rothaarsteig, que j'ai suivi du début à la fin.

    Donc voilà, je suis partie pour 101,8 km en 4 jours. Lundi, j'ai pris deux trains et un bus pour me rendre à Brilon. Tout s'est passé sans retard, ce qui est assez rare ces temps-ci avec DB (mais mon love pour DB n'est pas affecté pour autant). Ben non, ça ne pouvait pas être si simple, il manquait de péripéties. Une dame a voulu entrer dans le bus en clamant avoir bel et bien acheté son D-Ticket, mais que celui-ci n'est pas apparu sur son application DB Navigator. Je la croyais la pauvre dame, mais le chauffeur qui semblait être nouveau n'a pas voulu la laisser entrer. Elle a décidé de protester contre DB et s'est installée dans le bus sans vouloir sortir avant l'arrivée de la... Polizei qui n'était pas pressée du tout de gérer ce genre de situation. Dans les 45 minutes qui ont suivi, tout le monde dans le bus lui proposait de payer son ticket, même un enfant lui a offert de la monnaie, mais non, ceci a heurté ses principes anti-DB. Tous les gens s'impatientaient, mais moi, je regardais la scène de façon très attentive parce que je comprenais les discussions qui se déroulaient devant mes yeux et j'étais fière en maudit ! Il manquait juste un ti pop-corn. Moi j'ai trouvé ce moment très éducatif dans mon apprentissage de la langue. Quelle belle langue, surtout quand les gens sont fâchés, ils crient fort et très clairement. Ça m'aide à comprendre.

    Finalement arrivée à mon hôtel dans Brilon, j'ai récupéré une clé en passant par la Nachteingang. Parmi un tas de chambres disponibles, j'ai pris la chambre 22 (allô papa!). Par un bel hasard, cette chambre dans le toit avait des fenêtres sur trois côtés et une vue directe sur la Marktplatz et les petits restaurants. Je suis certaine que c'était la plus belle chambre ! Je suis descendue prendre le souper au restaurant Jagerhof. Bière, salade et steak ce sera. J'étais vraiment dans un trou paaaardu en Allemagne, c'est à peine si je pognais le réseau, mais j'étais bien.J'étais assise sur une terrasse tranquille, avec un p'tit chandail de laine mince au début du mois d'octobre, et je me disais que j'aurai vraiment vu beaucoup de ce pays. Du Reichstag de Berlin au Jagerhof de Brilon, de l'Elbphilharmonie de Hamburg aux ruines de Traben-Trarbach, du Bayerische Staatsoper de Munich au Fähre de Königstein. C'est beau l'Allemagne. C'est varié. J'étais quand même un peu stressée par la randonnée et le nombre de kilomètres. On verra.

    Commentaires