Jour 464 | Rothaarsteig - Renoncer à 80 km

Rothaarsteig - Auf 80 Kilometer verzichten

La technique de se coudre les pieds avant d'aller au lit pour soigner des ampoules a porté ses fruits. Je n'ai plus d'ampoules, seulement des mollets et des cuisses raquées. Donc voilà, après le déjeuner, je pars pour mon troisième segment de plus de 20 km. Je me rendrai à Latrop aujourd'hui où mon prochain hébergement et sa piscine m'attendent. Normalement, cette troisième étape de Rothaarsteig arrête à Jagdhaus ou Schanze. Faute d'hébergement, je me suis retrouvée un peu entre les deux, à Latrop.

On dirait que la ville de Winterberg n'existe que pour être une station de sports d'hiver et de vélo de montagne. Il y a des télésièges qui partent dans tous les sens au sommet de chaque colline autour de moi. J'ai fait quelques petits détours hors sentier pour voir quelques curiosités. Dont la première, la station de météo au sommet de Kahle Asten. J'ai lu ensuite qu'on pouvait visiter cette station météo turquoise qui est en service depuis 1918. Avoir su ça avant, ça aurait pu m'intéresser. Quand j'y pense, je n'ai aucune idée comment ça fonctionne, j'ai jamais vu ça l'autre côté des prévisions météorologiques. Le paysage sur Kahle Asten est pas trop trop beau et pourtant c'est une aire protégée dont les gens de la région sont bien fiers. Les arbres étaient laids, petits et tordus, et la couleur de la pelouse était même pas belle. On aurait dit que ça venait de brûler.

Au 10e kilomètre, mes pieds ont un peu mal, mais il ne me reste que la moitié, je viens d'arriver à Langewiese. C'est tout joli, surtout la petite église foncée au milieu du village et les jardins autour d'elle. Ce village me semble vraiment habitué d'accueillir autant de marcheurs. Il y a un Barfußpfad tout de suite à l'entrée de la ville par le Rothaarsteig, où on peut marcher pieds nus sur le bois, dans l'eau, sur le gazon, dans le gravier ou dans le sable. Encore une fois, mes pieds étaient tellement défaits que j'ai même pas songé enlever mes bottes pour essayer l'expérience.

Langewiese souhaite la bienvenue à tous les marcheurs de Rothaarsteig.

La station de météo de Kahler Asten.

Petite maison dans la prairie.

Les panneaux d'indication des différents sentiers possibles pour se rendre dans les villages ou pour accéder à certaines attractions et points de vue. Pour ma part, je suivais toujours le pictogramme rouge de Rothaarsteig.

Le genre de petits villages à deux rues que j'ai traversé durant la randonnée.

L'église de Langewiese, que j'ai trouvée tellement belle. J'adore sa couleur !

Salut vous autres !

Salut toi !

Sentiers plein de bouette.

Les nombreux pictogrammes qui me menaient au bons endroits.

Mon trajet s'est allongé d'un demi kilomètre quand j'ai vu qu'un petit sentier dans la forêt menait à la Friedensquelle. Le nom m'a charmée : la source de la paix, rien de moins. Je ne pouvais pas manquer ça, ce voyage est la source de ma paix d'esprit. Donc, la Friedensquelle, c'est à la fois un petit mémorial pour les gens de la région qui sont décédés durant la première guerre, mais aussi la source de l'Eder, un fleuve qui se jette dans celui de Fulda, qui se jette lui-même ensuite dans la rivière Weser qui, elle, se jette finalement dans la mer du Nord. On est rendu très loin d'ici là. J'ai fait aussi un autre détour de 4,6 km pour voir Kuhhüde et le Hangebrücke, malgré mes pieds finis. Après coup, j'aurais pu m'en passer 1000 x. Kuhhüde n'était qu'une prairie verte et le pont suspendu mesurait genre seulement 40m et n'était pas haut du tout contrairement à ce qu'il laissait paraître sur toutes les photos touristiques le mettant en vedette. Après avoir passé le pont, le sentier est devenu vraiment plate : un chemin plat et sinueux entre terre et gravier. Le détour que je viens de faire avec les pieds dans cet état, ça paraît en maudit.

La Friedensquelle, cachée en plein milieu de la brousse.

Le Hangebrücke qui m'a laissée sur mon appétit, 5 km avant d'arriver à Latrop.

J'était tellement contente de distinguer la première maison de Latrop. Le village a deux rues. Que font les gens qui habitent ici ? Où travaillent-ils ? C'est beau beau, mais comme je m'ennuierais d'habiter ici. C'est donc ici, après 80 km de marche, que mon chemin se termine. Demain, je prendrai un des deux bus qui passent dans la journée afin de retourner à Düsseldorf. Mais ce soir, je me repose. C'est vraiment bien mérité. La route était belle, il faisait pas chaud chaud mais j'étais bien habillée. Je suis déçue de ne pas pouvoir voir la suite. Peut-être qu'à ma prochaine longue randonnée, je prévoirai une journée de farniente en milieu de trajet pour reposer mes pieds avant de reprendre la route. C'était vraiment le seul inconvénient. J'ai adoré mon hôtel, le Hanses-Bräutigam. J'ai passé toute la soirée dans la piscine et sur une petite chaise longue avec un éclairage chauffant au plafond. Toute seule au milieu de nulle part dans une tranquillité que je ne trouve pas nécessairement à Düsseldorf.

L'Hotel Hanses-Bräutigam, là où j'ai séjourné pour ma dernière soirée.

Ma belle piscine et le solarium que j'avais à moi seule, soir et matin.

Ma chaise longue suspendue sous un plafond chauffant.

Le lendemain, j'essaie de quitter Latrop. Je dis j'essaie, car DB n'est pas très coopératif aujourd'hui. C'est comme moitié férié dans le NRW. Donc j'suis pognée ici. Le seul minibus de la journée qui me permettait de réussir mes quatre correspondances n'est jamais passé. J'ai été chaleureusement reconduite au village voisin, Fleckenberg, par la fille des propriétaires de l'hôtel, avec qui j'ai jasé dans la voiture. En allemand, toujours ! J'adore ça. J'adoooooooooooore ça parler tout croche et que les gens me comprennent pareil. Mes cuisses, mes genoux, mes mollets et mes chevilles étaient toujours plus douloureux à chaque fois qu'il fallait changer de moyen de transport entre Latrop, Fleckenberg, Letmathe, Hagen et Düsseldorf. Je suis trop fière de mes 80 km, mais je ne cacherai pas ma déception d'avoir dû renoncer au reste du trajet. Je suis encore débutante en terme de randonnée longue, je pourrais m'améliorer.

Aménagement paysager dans le jardin public de Latrop.

Le genre de panneau indiquant les horaires d'autobus dans les petits villages avec lesquels ils faut se démêler. C'est pas électronique comme partout ailleurs.