Jour 487 | Le mariage turque

Ce soir se tenait le mariage d'un cousin de Ali dans la ville de Jülich, à environ une heure de Düsseldorf. Alors que j'étais inquiète de ne pas avoir rapport dans un mariage familial et ne connaissant en rien les règles de bienséance turques, j'ai été rassurée quand j'ai réalisé qu'Ali avait presque invité toute la classe d'allemand. Arezou et son mari Ali y étaient aussi, ainsi que Ìsan, un autre gars de l'école mais avec qui je n'ai eu aucun cours. C'est ainsi qu'on s'est rejoint toute la gang à la HBF de Düsseldorf pour se rendre ensemble à Jülich. Le cousin de Ali, ou devrais-je dire un des 500 cousins de Ali, venait nous récupérer en voiture. Kazim, un beau jeune turque aux cheveux foncés avec un discret tatoo dans le cou. J'ai croisé ses beaux yeux noirs, j'me suis dit oulala, quel accueil, j'ai serré sa main dans le parking en lui bafouillant mon prénom dans je sais pas quel langue, et j'ai sauté dans sa voiture sur le siège passager. Le paysage était très joli dans ce coin, des champs à perte de vue et de grandes éoliennes. On avait aussi de la très bonne musique sur la route, dont cette chanson russe que j'ai bien aimé et qui a donné le ton à une très belle soirée.

Ali, Arezou, mes joues rouges, Kazim, Ìsan and Ali. 

En compagnie de mes deux bons amis, Ali (Turquie) et Arezou (Iran).
Arezou et son mari, un autre Ali.

Mon amie Arezou, avec qui je me suis demandée toute la semaine quelle robe et quels souliers porter.
Le Raki, un alcool turque qui goûte le fenouil et qui change de couleur quand on le mélange avec de l'eau.

Alors que je trouvais que je m'étais efforcée avec ma belle robe verte de chez Zara et mes faux-cils, je suis arrivée là et j'ai constaté que j'avais l'air d'un vrai pichou à côté de ces filles turques beaucoup trop belles, avec des beaux brushing, des robes à paillettes et du maquillage de pro. Mais malgré tout, c'est ma tignasse frisée qui a gagné car c'est moi que le charmant cousin a invité au slow. Nananinanère ! Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de mariage. Je pensais que ce serait plus intime, mais il devait y avoir au moins 400 personnes là bas. Tout cet alcool et toute cette nourriture était gratuite et payée par la famille des mariés. Comme la boisson d'accompagnement au centre de la table était du Jack Daniel's pur ou du Raki, ça n'a pas pris trop de temps qu'on s'est familiarisés avec les danses traditionnelles. 

À la fin, on a réalisé que seulement notre table avait autant de bouteilles de fort entamées ou terminées. Ça, c'est l'avantage de connaître le meilleur des meilleurs, notre Ali national qui s'occupait de sa gang d'invités comme des rois. Ali est le meilleur gars que j'ai rencontré. Quel grand cœur et quelle générosité. Un gars de famille, aimant, travaillant et avec les valeurs à la bonne place. Il se promenait dans la grande salle, tout souriant en parlant à tout le monde. Tous les gens à qui j'ai eu l'occasion de dire que j'étais là car j'étais une amie de Ali me disaient tous que c'était leur cousin préféré. Non mais combien de cousins étaient dans cette salle pour vrai. Tout le monde était un cousin d'un quelconque niveau sauf moi j'pense. Côté bouffe, c'était délicieux. J'ai mangé avec mes yeux parce que je ne comprenais pas le menu : Salata ve başlangıç çorbası (salade et soupe en entrée), Et Sote & Tavuk Sote (sauté de viandes et de poulet) et Pirinç ve domatesli bulgur pilavi (boulgour pilaf aux tomates).

Le slow avec le cousin.

Ìsan, Kazim et Ali.

Photo prise lors d'une danse de groupe.

Les danses turques sont tellement belles ! Tout le monde, les jeunes comme les vieux, danse tous ensemble sur le même rythme. Un grand cercle se forme autour de quelques personnes qui dansent au centre et tout le monde se tient par les petits doigts et suivent le beat. Je n'ai pas compris ce que ça prenait pour avoir le privilège de danser au centre avec des petits foulards avec des grelots. Parfois, le rythme change et les pas changent aussi. Je n'ai jamais suivi le pas, mais je suivais Kazim donc c'était alles gut. J'ai trouvé les danses très élégantes. Élégantes, c'est le bon mot. C'était beau, délicat et accessible pour tous les âges. 

À un moment, la piste de danse s'est vidée et le marié est arrivé. Moi, j'avais surtout hâte de voir la mariée, je me doutais bien qu'elle devait avoir une très belle robe assez époustouflante, à voir les robes de certaines invitées qui étaient déjà elles-mêmes époustouflantes. Les gens se sont levés, et une très belle musique a commencé à jouer. On a vu la mariée arriver du fond de la salle, par des écrans géants installés sur la scène. Elle était absolument incroyable, avec ses beaux cheveux noirs, son voile et sa grande robe blanche brillante qui traînait de quelques pieds au sol. C'était définitivement la reine de la soirée et tout le monde l'attendait avec impatience. Les mariés ont dansé sur une musique d'une grande beauté, avec des feux d'artifice autour d'eux (des genre d'immenses feux de Bengale grandeur nature) et de la fausse boucane. Pas d'allure. J'ai encore des frissons en l'écrivant. C'était tellement beau !

La belle robe de la mariée.

Vers 22h, nous devions quitter tous les quatre pour reprendre le train à partir de Lindern. Notre chauffeur désigné, Kazim, nous a laissé de nouveau à la station. Je n'ai rien compris de ce qu'il m'a dit après ce gentil goodnight kiss, car il l'a dit en turque. Donc mystère, je ne saurai jamais. Bye mon new crush que je ne reverrai jamais. On a failli ne jamais atteindre Düsseldorf, car on a tous pris le mauvais train. Voilà, quatre amis ben betrunken sur le Raki et qui ne parlent pas un mot en commun, ça lit pas fort les indications à la gare, faut croire. On a donc fait une boucle dans un district perdu de la NRW et on est revenus après 30 minutes à notre point de départ, en se demandant tous pourquoi on était si cons. Ce qui fait qu'à minuit et demi, nous avons tous manqué le dernier transport qui nous ramenaient à la maison. J'ai donc flyé sur mes deux roues vers chez moi, habillée beaucoup trop chic pour être sur un e-roller en plein milieu de la nuit. 

Ali, Ìsan, Ali, Arezou et moi.

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