Jour 571 | Redoutable date de retour
Das gefürchtete Rückkehrdatum
Et voilà, ça faisait un peu de temps que je surveillais les billets d'avion vers le Québec. Je me suis finalement décidée à acheter mon billet de retour après avoir épuisé toutes les options possibles pour étirer mon séjour. La seule option inutilisée demeure le mariage avec un allemand, mais à date, aucun Tinder Boy ne mérite cette promotion.
J'ai des sentiments partagés là. Je suis quand même excitée à l'idée de revoir la famille et de faire la connaissance de la petite Berthe, née en août. Je suis partie vite de Rimouski, après un début de 2022 assez tumultueux. Je n'ai pas eu le temps d'apprécier Rimouski en dehors de mon mood « je me prépare à partir ». J'ai hâte et j'ai peur à la fois de faire le chemin entre Montréal et Rimouski sur la 20, tourner le coin de la rue du Canot et entrevoir ma maison. J'ai l'inquiétude de la trouver trop grande et de ne plus me sentir chez moi parce qu'elle a été habitée par une autre famille pendant deux ans. Est-ce que le Québec m'a manqué depuis que je suis ici ? Non, pas une seule seconde. Et ce n'est pas parce que je le renie, mais bien parce qu'ici je suis mieux et j'aime beaucoup la personne que je suis devenue. Plus ouverte d'esprit, plus curieuse, plus indépendante, plus positive et surtout largement plus confiante. Parfois un peu trop. Comme dirait Christian, pas toujours très bescheiden.
Alors comment je suis finalement parvenue à acheter mon billet pour ce retour qui me terrorise pas juste un peu ? J'ai eu besoin de Maïté. Cette Maïté qui, sans le savoir, influence les éléments les plus importants de ma vie depuis qu'on se connait. Lors de ma fin de semaine à Soesterberg, je ne savais pas quoi faire avec ça. Nous avons été stressées toute la fin de semaine. Moi par ma date de retour qui commençait à me tracasser, et Maïté parce qu'il n'y avait plus de chauffage chez elle. Je redoutais beaucoup trop le 30 juin, la date d'expiration menaçante inscrite sur mon Aufenthaltstitel. Je voyais le décompte arriver beaucoup trop vite. J'avais soudainement besoin de le maximiser. Le vendredi, je magasinais une croisière dans les Fjords norvégiens, le samedi je regardais les petits vols pas chers à destination de la Finlande. Finalement, j'ai rien fait de tout ça et le dimanche, je me suis mise à considérer un retour plus tardif au Québec.
Maïté et moi avons fait un tableau des pours et des contres, car je devais bien décider tôt ou tard si je revenais le 30 juin ou si j'étirais encore la sauce par le tour du poteau. Nous avons pensé à tout : les assurances, la durée de mon absence, la saison, le prix des billets d'avion, la date de retour, mon appartement ici, ma maison là bas, mon travail, mon futur, la citoyenneté, le budget. J'ai été toute la fin de semaine sur le divan avec mon ordi, à faire mes recherches et quelques téléphones pour sécuriser ma situation et décider une fois pour toute.
J'ai pris ma décision et voici le verdict. Comme mon visa étudiant actuel se termine le 30 juin, je quitterai l'Union européenne le 29 juin en direction d'Edinburgh. Ce séjour d'une semaine dans les Highlands écossais me permettra de revenir dans le territoire pour un autre 90 jours sans visa. Après 89 jours en tant que touriste, le 2 octobre 2024, j'atterrirai à Montréal avec mes deux gros sacs à dos et ma valise. Mon aventure en Allemagne se terminera finalement après 27 mois. Au moment où j'écris ces lignes, il me reste encore huit beaux mois. J'ai encore pleinement le temps de profiter au maximum d'un bel été en Europe, à me promener d'une Bahnhof à l'autre, visiter un château par ci, frencher un allemand par là. Et en cette date spéciale du 2 octobre, maman sera également au dessus de l'Atlantique en même temps que moi, de retour du Portugal. On rejoindra l'aéroport YUL avec une heure de différence. Elle sera là à mon arrivée, un gros moment pour moi.
C'est Air Transat qui me transportera au dessus de l'océan en provenance de Paris jusqu'à Montréal. J'ai deux bagages en soute (pour pouvoir ramener des shits que je me suis appropriée ici) un sac à dos carry-on et un petit bagage à main, un siège sur la fenêtre que j'ai choisi gratuitement et un verre d'alcool (j'en aurai bien besoin!). Je vole de Paris, car le vol à partir de Frankfurt était nettement plus cher. Je partirai la veille, le 1 octobre, en direction de mon petit Hôtel Ibis, directement dans le Terminal 3 de Charles-de-Gaulle. Un hôtel cute dans le centre de Paris ne servirait à rien anyway, car à ce moment, je serai trop bouleversée pour aller chiller nonchalamment à côté de la Tour Eiffel, du coup.
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C'est Air Transat qui me transportera à partir de Paris jusqu'à Montréal, and back. |
Pendant quelques mois, j'aimerais bien visiter le Québec et le Canada comme j'ai si bien visité l'Allemagne est les pays autour. Ce ne sera pas chose facile, car sans transports en commun pour me déplacer d'une ville à l'autre, il faudra bien que je m'achète un maudit char. Avis aux intéressés à vendre leur bazou ! La Deutsche Bahn va tellement me manquer. J'ai peur de me sentir vraiment coincée. L'effet inverse de quand je suis arrivée ici et que j'ai découvert que le monde s'ouvrait enfin à moi grâce aux transports publics.
C'est drôle, car Bjorn me disait tout la fin de semaine que je ne pouvais pas les quitter sans avoir acheté mon billet. Comme de fait, j'ai été pognée à Utrecht Centraal dans la panne majeure qui a paralysé tout le réseau de transport en commun des Pays-Bas, le 21 janvier au soir. Je suis donc revenue chez Maïté pour faire un autre dodo, j'ai acheté mes billets d'avion dans la nuit parce que j'arrivais pas à dormir sinon, j'ai très mal dormi le reste du temps car j'angoissais, et je suis repartie le lendemain à 5h45 pour arriver à l'heure à mon cours du mardi. Des trains annulés, ce n'est pas toujours pratique, mais quand on sait le moindrement se débrouiller, ça peut devenir avantageux. Mes deux trains de ce weekend (à l'aller et au retour) ont été annulés et j'ai donc voyagé avec des alternatives totalement gratuitement.
Quitter Düsseldorf sera un très gros moment pour moi. Le pire probablement sera de fermer la porte de mon appartement derrière moi en sachant que mon temps ici est terminé. Traîner mes valises dans le tram entre Rochusmarkt et la Hauptbahnhof... attendre mon Eurostar vers la Gare du Nord... je pense que je serai complètement déconnectée de la réalité et que je ne réaliserai pas que je suis vraiment en train de quitter. Honnêtement, ce défi de revenir au Québec à l'automne 2024 me fait 100 x plus peur que celui d'arriver en Allemagne à l'été 2022. Quel challenge, mais j'ai hâte de voir comment je vais le vivre. Je ne le sais pas d'avance, mais il faudra vraiment que je sois forte et positive pour éviter le choc. Je pense que je vais réussir.
Rien de rien n'était prévu dans tout ce que j'ai vécu ici. Et j'ai tant envie que l'inconnu se poursuive, que j'ai déjà acheté mon billet de retour en Allemagne le 2 avril 2025. Le prix du billet avait ben de l'allure. L'aller seulement entre Paris et Montréal était au dessus de 1000 $, alors que j'ai payé mon aller-retour 845 $, modifiable et avec toutes les options possibles de bagages supplémentaires et autres nananes privilège. Qu'est-ce que qui va se passer à partir d'avril 2025 ? Keine Ahnung, mais je serai de retour là où je veux être pour toujours !
Moi chez De Professor, à Amersfoort, là où on s'est posée quelques heures, Maïté et moi, pour simplement parler. |
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Maïté, toute souriante. |
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L'une des meilleures bières que j'ai bues à date, dans un restaurant de la ville de Zeist. Ça goûtait le sirop d'érable. |
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Maïté et Bjorn, dans un p'ti bar à Zeist, où j'ai pris soin de mentionner au serveur roux qu'il était cute à l'endos de ma facture. |
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Tous les trains affichent cancelled due to a power failure. Ouais c'est pas mal clair que le problème n'est pas près d'être résolu. |
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Seule au monde dans la rue, en attendant le bus de 6h22 à Soesterberg. |
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Petit kostenlose chocolat chaud. |
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Face de manque de sommeil. |
Bonne continuation dans ce magnifique séjour dont tu nous fais partager de si beaux moments Claudia
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