Jour 598 | Essai-erreur
Versuch & Irrtum
Une mise à jour des romances et amitiés dans le NRW s'impose. Depuis novembre, certaines rencontres ne se sont pas encore mérité de place dans mes billets. Et comme aucun meeting ne m'est égal, voici des bonnes amitiés et une trâlée de hit or miss de dating, racontée à la manière d'un recueil de nouvelles.
Le Roi Rabih
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Quand j'ai connu Rabih pour la première fois, chez Uerige. |
En mode churros au marché de Noël de Düsseldorf. |
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قبلة مصرية (baisers d'Égypte)
Un égyptien, ah ben ça c'est cool pour la diversité de mon pool de dating. Je rencontre Amr (à prononcer Ammmbrrrrre) là où toutes les dates me donnent rendez-vous : devant l'immense vitrine immanquable du magasin de fromage Henri-Willig à la sortie du U Heinrich-Heine Allee. Originaire du Caire, il vient tout juste d'arriver à Düsseldorf, habite toujours dans son Airbnb temporaire et a fait sa maîtrise à Berlin en architecture d'intérieur. Ma première impression, c'est non. Physiquement, c'est l'opposé de mon genre de gars. Alors qu'il avait l'air d'un surfeur aux cheveux foncés et au teint bronzé sur les photos, il a plutôt l'air d'un designer aux cheveux bleachés avec son col roulé au tissu impeccable et son manteau long. Moi, je ne suis pas ben ben impressionnée par les marques et les gars qui ont trop de classe. Je préfère les imparfaits.
On se rend au Bar Chérie, l'une de mes places préférées dans la vieille ville, en traversant les installations du marché de Noël près du Kö. Ça va ok, c'est agréable, mais pas marquant. Les conversations sont pas très profondes, je parle sans vraiment avoir d'intérêt marqué pour les sujets que nous abordons. Je commence à croire que tous les garçons lisent le non verbal tout croche. Je n'ai fait aucune action qui aurait pu s'apparenter à un flirt depuis le début de la soirée et on m'a quand même frenchée de façon discourtoise sur le bord de la clôture de la patinoire sur le chemin du retour sans que je l'aie demandé. Moi je sais pas quoi faire dans ce temps là. C'est encore plus malaisant de m'écarter que de juste accepter ledit french pis de faire avec simplement. 100 % toutefois pour le respect de ce gars envers ma décision de ne pas se revoir. On se suit toujours mutuellement sur Instagram, il fait des beaux voyages et il a un talent super pour la photographie.
Pas d'horizons
J'avais deux billets pour un concert Candlelight à la Trinitatskirche de Cologne. Au programme, les meilleurs hits de rock, joués par un Streichquartett. Christopher, ce beau garçon de Essen que j'avais rencontré en décembre, m'accompagne. Je tombe sur le cul quand j'apprends qu'il n'a jamais pris le train. Je répète : Il n'a jamais pris le train. C'est sa première fois dans un ICE, comment est-ce possible ? Je pense qu'il a bien aimé la machine. J'ai eu un gros hint à ce moment que ça ne pourrait pas fonctionner. Néanmoins, quel beau concert et quel bel endroit. Nous étions dans la zone A, tout en avant, près de la scène, dans cette belle église blanche, à la lumière des chandelles. On retourne à Düsseldorf en soirée, où on partage quelques tapas au Barco. Ce qu'il a un beau sourire ce gars ! Fin de la soirée, il part malencontreusement avec ma power-bank et mon seul câble de iPhone, que j'avais temporairement mis dans son sac en forme de Briefkasten. Merde, c'est toute ma quincaillerie numérique la plus importante !
Concert à la lueur des chandelles dans la Trinitatskirche de Cologne. |
Le Kölner Dom, qui m'impressionne toujours. |
On se revoit de nouveau pour déjeuner à Essen. Ça me prenait ma power-bank avant de partir aux Pays-Bas. Il me fait une excellente suggestion, celle d'aller à la Unperfekthaus, un genre de lieu multifonctionnel surprenant dont j'ai carrément trippé sur le modèle d'affaires. C'est un immeuble de quatre étages. Au rez-de-chaussée, un café et resto, au deuxième, un espace de coworking, au troisième, un atelier partagé pour les artistes et quelques boutiques éphémères avec des produits uniques, et au quatrième, une grande pièce pour recevoir des spectacles ou divers événements. À tous les niveaux se trouvent des terrasses, ce qui créé une façade originale sur la rue. C'est le genre de lieu que toute une communauté s'approprie, mais que personne en dehors de cette clientèle ne comprends le purpose. Un rêve pour moi de développer et d'opérer ce genre de complexe. Pas de danger qu'un lieu comme ça ne voit le jour à Rimouski... J'avais déjà eu assez de misère à convaincre des monsieurs altmodisch qu'un espace de coworking n'était pas que des bureaux avec une salle de conférence commune.
Christopher est souriant, positif, honnête, bien élevé. C'est une personne purement bonne. Mais le thrill est inexistant. Zéro. Null. C'est juste une question de compatibilité, pas un défaut. Mais je trouve quand même qu'un intérêt à élargir ses horizons, ça fait des personnes débrouillardes, qui s'adaptent à toutes situations, avec des opinions fortes et dont les expériences ne reposent pas sur celles des autres. Mais cette curiosité et les opportunités de la satisfaire, ça dépend de plein de choses, je sais. Mais je suis la personne qui veut être challengée et sortie de ma zone de confort par les rencontres que je fais. Pas l'inverse. De ce fait, soyons amis, avec le plus grand plaisir. Mais il est tellement bon, qu'en sa présence, je me sens parfois comme une égoïste narcissique et indifférente. Ce gars là décrocherait la Lune pour quelqu'un, et je souhaite juste qu'on décroche la Lune pour lui.
La façade originale de la Unperfekthaus de Essen. |
Des marches lumineuses. |
De l'art jusque dans les cages d'escaliers. |
Le café au rez-de-chaussée. |
Passion Québec
À tous les gars qui m'offrent de venir me chercher à l'appart, je ne donne jamais ma vraie adresse, mais bien celle du bloc voisin. Comme ça, dans l'éventualité où c'est vraiment pas cool et par question de prudence, mon adresse n'aura jamais été dévoilée. Quand je suis sortie dans la rue pour rejoindre Olivier, il m'attendait patiemment chez le voisin. Ça c'est drôle. Ce beau papa entrepreneur de 42 ans est originaire de quelque part proche de La Rochelle, en France. Du haut de ses 196 cm, avec ses cheveux longs, sa tuque Roots du Canada et sa barbe, il est d'une authenticité agréable. Et il est passionné... du Québec ! Il connaît Rimouski, le Parc du Bic, le Mont Jacques-Cartier, l'autoroute 20 et les couchers de soleil.
Pas vraiment de flirt ne se dessine dans la soirée, on est comme deux amis contents de se revoir et de parler de nos derniers voyages, même si c'est la première fois qu'on se voit. N'empêche, j'aimerais bien le connaître plus en raison de notre passion commune pour la randonnée, mais il habite en Belgique. Ça me fait réaliser que, peu importe l'endroit où je me trouve, il va toujours y avoir de belles rencontres à faire. Des bons humains, il y en a partout. Olivier serait le bienvenu à n'importe quel moment pour redécouvrir les paysages du Québec l'hiver prochain s'il le voulait, mais la vie étant ce qu'elle est, il va probablement oublier / ne pas oser demander / être trop occupé. Alors que moi, je n'oublie personne que je rencontre et ils seront toujours les bienvenus pour d'autres moments partagés. C'est difficile de créer et maintenir des amitiés internationales qui vont au delà d'une première rencontre, je trouve.
Kneipentour in junger Gesellschaft
Je match avec Nicklas, un jeune de 31 ans (oui mon Dieu, s't'un enfant). Il avait l'air tellement sympathique sur ses photos, avec son sourire adorable, ses yeux bruns et son style Sum41. On parle quelques jours et on se donne rendez-vous le samedi pour une tournée des terrasses de brasseries locales. Ça clique dès le premier instant, les conversations sont très fluides et j'apprends qu'il travaille pour une maison des jeunes. Son travail, c'est de gérer l'établissement et de faire connecter les jeunes ensemble, qui sont issus, pour la plupart, de milieux familiaux défavorisés. Beruf : Sozialarbeiter, c'est un gros bonus sur une fiche Bumble, ça fait des gens hyper humains et il en était un parfait exemple.
Après trois bières chez Uerige, deux autres chez Zum Schlüssel, on se déplace aux Irish Pub. Allez, rapproche toi gerne, Nicklas. Nos jambes entrelacées dans le coin du bar à côté de la fenêtre, ich kann definitiv nicht mehr klar denken, après mes deux grosses pintes de bière rousse qui s'ajoutent à ce que j'ai déjà absorbé. À ce moment, mon not-so-Gelbe-Deutsch s'est introduit dans la conversation et j'ai eu vraiment du plaisir à converser pour la première fois, en date, dans cette langue que j'apprends. Je le trouve ultra mignon avec ses tatouages hétéroclites partout sur les bras et les jambes. Il a même le Venussymbol tatoué sur le tibia, un féministe ! Il vient me reconduire chez moi à pied, à travers la belle allée de grands arbres du Schloss Jägerhof. J'aurai eu 800 occasions de l'embrasser et je ne l'ai même pas fait. On devait se revoir, et il a rencontré une autre Mädchen entre temps. La 801e occasion n'aura pas lieu. Mach's gut, Nicklas, quelle belle rencontre.
BYElingual
Là, je viens officiellement de passer à un tout autre niveau. Après avoir débloqué légèrement à ma date précédente, j'ai osé aller en date avec un gars dont le degré d'anglais est minimal, au point où je n'aurai pas le choix de parler sa langue. Une première pour moi, mais je suis confiante ! Dans le pire des cas, il va trouver ça charmant. Bon, à mon avis il parle très bien anglais, pas mal mieux que mon allemand, mais ils disent tous ça les tannants. Sebastian, 38 ans, fan de la scène rock-alternative, travaille comme caméraman, preneur de son et autres trucs techniques pour WDR (Westdeutschen Rundfunk) à Cologne. J'ai 3h à tuer en ville en attendant que Will et Mathilde arrivent de Heidelberg pour passer la fin de semaine ici. Après avoir débattu pendant trop longtemps à propos du lieu de la rencontre, on s'en va finalement en ville pour observer la betrunkene Bewölkerung qui commence à célébrer le Karneval.
Alors qu'on partage une pizza sur un comptoir extérieur tout graisseux en p'tite tôle, entassés avec une douzaine d'autres personnes sous un auvent qui nous abrite à peine de la pluie, je raconte toutes sortes d'histoires. Mon quasi-B2 s'estompe quand je commence à réaliser que je trouve ma date assez cute avec ses cheveux longs en man-bun et ses yeux pâles. J'aime pas son manteau. C'est un détail mais j'arrête pas de sticker dessus pareille. Mais le temps file, je dois quitter. Il me conduit au U et j'ai réalisé là, que ma pizza de coin de rue, bien qu'excellente, n'était pas la meilleure chose que j'ai goûté ce soir là. Kiss, Mister Kameramann ! Auf wiedersehen.
42 minutes
Matthias, que dire. Malgré le peu de temps passé avec, il est le reflet à 2000 % de mon genre de gars. Mais quand ce score est si élevé, chances are que c'est par réciproque. Nous devions nous rencontrer la veille, le soir de la St-Valentin. Je pense qu'on se foutait pas mal tous les deux de ce détail commercial futile que nous n'avons jamais mentionné. Nos journées s'étant terminées tard tous les deux, j'ai raté l'occasion de rencontrer ce gars parce qu'une fois qu'il s'est libéré vers 21h00, j'étais en plein milieu d'une satanée recette de poulet crémeux à la Toscane. Misère, je ne pouvais pas laisser trois poitrines et mes épinards sur le feu comme ça, je tiens quand même à mon Lebensmittel. Mon damné poulet a besoin d'être bon, car ce garçon me semblait très prometteur. Finalement, contre toute attente et pensant avoir manqué l'occasion unique de faire sa connaissance, il me tend une invitation originale : une rencontre de quelques minutes seulement, à la gare de Düsseldorf, sur la plateforme 17, entre les sections C et D, en attendant son ICE qui le ramènera à Amsterdam, là où il habite maintenant. Je trouve l'invitation trop unique pour refuser.
Moi en chemin vers la date la plus courte de l'histoire des dates. |
17h30 je laisse tous mes effets chez Beehive et je me grouille vers la gare. Je le vois devant l'entrée principale, avec ses cheveux châtains mi-longs derrières les oreilles, sa tuque grise, son manteau noir, ses souliers blancs et sa valise. Score parfait pour le style. J'ai déjà mentionné mon faible pour les gars aux cheveux longs ? Il se retourne et me prend dans ses bras. J'ai trouvé qu'il avait une attitude polie et calme, avec sa belle voix juste assez grave et son intérêt sincère à faire connaissance. Je l'ai trouvé tellement posé qu'avec du recul je devais avoir l'air d'une maudite extrovertie qui ne tient pas en place, avec mon discours décousu. On marche un peu autour de la gare, on parle de qui on est, de ce qu'on aime et de ce qu'on veut devenir. Ça me semble être un gars qui commence sa quête de sens dans la vie. 18h12, c'est déjà un au revoir, Matthias, j'espère bien qu'on aura l'occasion de se revoir et de parler plus longtemps. Mais je pense que c'est mort dans l'œuf. On s'oublie trop rapidement, les gens, quand on prend conscience de tout l'éventail d'autres personnes sur terre qui méritent d'être rencontrées. C'est bien triste. Mon poulet à la Toscane était délicieux by the way.
Voilà ! Donc c'est ben beau le dating, ça fait des histoires funky et des souvenirs. Après plus d'un an, je viens de franchir une autre étape : Bumble BFF. C'est l'autre version de l'application Bumble, cette fois pour rencontrer des amis, de préférence des amies filles ! On verra bien ce que ça donnera, mais je pense que ça me stress beaucoup plus de rencontrer des amies que des dates à qui je n'ai rien à prouver. J'essaie ça. Je dis pas que ça va marcher !
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