Jour 630 | Des milliers de pas

Tausend Schritte

Je m'ennuie tellement de la nature. Pas de la nature dans le sens, le parc à côté de chez moi, mais la vraie nature, la forêt, la montagne, la pluie, les sons. Ça fait depuis le mois d'octobre que je suis sur les bancs d'école du lundi au jeudi. Je n'ai plus la possibilité de me déplacer comme je le faisais avant. Naturellement, je marche pas mal moins en hiver, et c'est aussi une raison pour laquelle j'ai condensé tous mes cours pendant cette saison. Je me suis fait le cadeau de planifier, à la fin du mois de mai, une longue randonnée. Je me rendrai le 22 mai à Dresden pour marcher le sentier de Malerwerg en huit jours dans le parc national de la Sächsische-Schweiz, en Allemagne de l'Est. 

Je me suis achetée des nouvelles chaussures de randonnées, un sac à dos de 30 L, des bas en laine de mérinos, une quantité industrielle de pansements anti-ampoules et des semelles amortissantes. Il va sans dire que j'avais déjà du matériel pour faire mes randonnées, mais la qualité jouait sur mon expérience. Maintenant que je sais que c'est une activité que j'aime et à laquelle je veux me consacrer de plus en plus, j'ai décidé d'investir. Maintenant que le beau temps recommence à se pointer, je peux commencer mes entraînements pour tester mon équipement sur de longues distances. 

Après quelques lectures et recommandations, j'ai choisi le Osprey Hikelite pour mon sac à dos. C'est cette marque que j'ai au quotidien et je ne suis pas déçue. Mon sac actuel, je l'ai sur le dos à chaque jour et il n'est pas abimé pour deux cennes. Ça m'a encore pris plus de temps pour trouver les bonnes chaussures. J'ai fait des heures de recherches avant d'opter pour le modèle Renegade de Lowa, que j'ai payé quelques 140 €. Pour les bas, j'ai laissé l'algorithme me proposer Wundersock. Je confirme qu'après les avoir porté, 25 €, c'est pas cher payé dans la prévention des ampoules aux pieds. Pour les pansements, c'est Compeed (testé et approuvé par moi-même dans le passé) et pour les semelles, c'est Scholl, trouvé chez DM.

J'ai d'abord fait une première randonnée de 12 km entre chez moi et Kaiserswerth, le long du Rhein. Puis 17 km entre Benrath et chez moi, en suivant toute la ligne du U-Bahn, dans le but de casser mes chaussures. Depuis que ma combinaison gagnante chaussures/semelles/bas est approuvée, j'ai fait un tour extraordinaire dans les environs. D'abord, j'ai fait 20 km sur un terrain relativement plat et découvert entre Benrath, Urdenbach, Zons et Rheinfeld, puis 17 km sur un terrain varié et accidenté entre les villes de Kobern-Gondorf et Winningen sur la Moselle. 

Ce dimanche à Zons, la ville était animée et même les petits commerces étaient ouverts, ce qui n'est pas coutume ici. Peut-être que dans les petites villes, c'est permis... sais pas ! J'ai tourné en rond dans ce beau quartier médiéval rattaché à la ville de Dormagen, avant de poursuivre mon chemin dans une ligne droite très, très longue vers le village voisin de Rheinfeld. Il faisait beau ce jour là. J'ai croisé des chevaux, des vélos, d'autres gens à pied, des cerfs-volants. Mon DJ Spotify s'en donnait à cœur joie pour me sortir des vieux hits de Weezer, Incubus, Scorpions ou CCR.

Les arbres fleuris autour du château de Benrath sont magnifiques à cette période de l'année.

Courte marche de 5 km entre Benrath et Urdenbach avant de prendre le ferry qui m'amènera à Zons. 

La Rathaus de Zons est trop belle.

Petite façade typique dans la vieille ville.

Les détails et les contrastes de la porte de la Kirche St. Martinus

Une partie de la vieille forteresse de Zons.

Un petit mini trou pour voir les ennemis.

Belle nature colorée entre Zons et Rheinfeld.

La Südtor, une vieille porte de la ville. Ce genre de vieille construction, j'en vois régulièrement ici et je trouve ça toujours aussi beau et impressionnant, quand on pense à toute l'histoire que ce morceau de bâtiment a vu. Des chevaliers avec des épées pis toute pis toute.

Un moulin, un vrai ! Il était fermé ce jour là, je n'ai pas pu voir l'intérieur mais je l'ai vu de proche.

En plein mercredi, on annonçait 18 degrés et beau soleil. Darf ich schwänzen ? J'ai demandé la permission pour sécher l'école. Et je me suis rendue de façon semi-spontanée le lendemain dans la région de la Moselle. 8h00 j'étais dans le train, 10h40 je commençais à marcher. J'ai vite retiré toutes mes multicouches avant même d'atteindre le premier point d'intérêt, la Glockenturm, construite en 1150. Les cloches se sont mises à sonner juste au moment où j'étais à côté d'elle. Allô la belle coïncidence. J'ai redescendu la colline et j'ai monté par l'autre versant pour atteindre les ruines du Niederburg Kobern, que j'ai visitées toute seule. J'ai pris le temps de m'assoir nonchalamment sur un ti muret qui est là depuis le 12e siècle et de regarder la vue sur Kobern-Gondorf. Sur le chemin, j'ai aussi croisé la Matthiaskapelle, qui offre aujourd'hui un cadre romantique pour les mariages et les concerts. Je veux bien le croire, la région de la Moselle est hyper romantique. 

J'ai trouvé le sentier très varié. Entre les vallées pleines de petits moustiques, les ruisseaux à l'eau claire, les forêts denses, les prairies vertes, les montées raides et les longs chemins plats, je suis arrivée sous un immense pont où passe une autoroute de six voies, le Moseltalbrücke. Sa construction est impressionnante dans le paysage, et le sentier fait passer les randonneurs directement sous le pont. De l'autre côté, un casse-croûte d'une laideur évidente accueille les camionneurs et leur sert des Currywurst mit Pommes qui doivent goûter la vieille huile.

J'ai atteint après 5 heures de marche et aucune fatigue, le village de Winningen. Le tout, sans aucune blessure grâce à mes nouvelles chaussures à l'épreuve de tout. Le sentier, qui devait initialement être de 14 km, a été en réalité 17,8 km. Quand une pancarte indique là bas un Aussichtpunkt, j'ai pas le choix de faire le détour. À coups de 400 m, ça me rajoute des kilomètres au compteur. Autour de 20 km, c'est une distance raisonnable pour avoir du plaisir, jumelé à un bon exercice physique. Je l'ai dit que j'adorais marcher ? Pour une personne qui aime la solitude comme moi, il n'y a pas de meilleur sport.

Vue de l'église St. Lubentius de la Glockenturm, après une p'tite montée pas trop sécure dans des escaliers de pierre ben trop étroits.

C'est joli tous ces petits toits de maisons et les rues aléatoirement disposées. Au centre de la photo, la Glockenturm.

La vue d'une meurtrière toujours présente dans les ruines du Niederbug Kobern. 

Il y avait une vingtaine de petite construction comme ça, qui racontait l'histoire de Jésus de sa naissance à sa résurrection. Chacune décrivait une image avec de courtes phrases que j'ai été en mesure de lire et comprendre.

Moi, dans la nature en T-shirt un 20 mars. Merci la vie !

Ami croisé sur le sentier.

Le Moseltalbrücke, construit entre 1969 et 1972, haut de 123 mètres et long de près d'un kilomètre. 

Le sentier fait passer les randonneurs carrément sous l'autoroute.

De l'autre côté de la Moselle, là bas, on peut à peine distinguer les ruines du Niederburg de Kobern-Gondorf, où j'étais au début de la randonnée.

Mes nouvelles bottes à qui j'ai promis de faire voir bien du pays.

À mon arrivée dans le village de Winningen, par les vignes.

Les sentiers sont toujours très bien balisés. Il est impossible de se perdre. Ce tronçons du sentier était la 23e étape du Moselsteig, qui s'étend de Perl à Koblenz.

Un établissement dans le village viticole de Winningen.