Kunstausdrücke
Des visites culturelles et historiques, il n'en manque pas dans les environs. J'avais déjà un intérêt envers les arts et la culture, mais ce qui était jusqu'à maintenant inexploré était ma capacité à interpréter l'art à ma façon, à le comprendre et à y accorder de l'importance dans mon day-to-day. Ça fait travailler ma tête autrement, bien loin de la poussière du quotidien. C'est un exercice idéal pour ouvrir mon esprit à d'autres idées et points de vue. Et je suis ravie de constater que les gens qui m'entourent ainsi que la population en général partagent aussi cette curiosité envers les arts. Je me trouve 1000 fois plus exposée à la culture depuis que je suis ici. Dans les dernières semaines, j'ai eu l'occasion de découvrir des lieux, des histoires et des artistes qui racontent toute sorte de choses. D'une promenade autour du paisible Schloss Dyck jusqu'à l'art politiquement engagé de Banksy, en passant par les sculptures contemporaines inexplicables du Kunstpalast et l'exposition scientifique dans le Gasometer d'Oberhausen, voici mes récentes expériences culturelles.
Schloss Dyck (Jüchen)
Par un beau samedi rempli de soleil, Nurul et son copain Florian sont venus me chercher pour aller visiter le Schloss Dyck, dans la ville de Jüchen, à quelques minutes en voiture de Düsseldorf. Nurul est originaire de l'Indonésie et elle a cette énergie bien à elle, elle est douce, très intelligente, elle apprécie les choses simples, la nature, la température et ce qui est beau, elle n'en demande pas trop. Je pense qu'elle est reconnaissante envers la vie, comme moi je le suis envers la mienne. Florian, lui, est allemand, et les deux se sont rencontrés à Bali. Nous avons simplement marché tous les trois dans les parcs, ça sentait le printemps, c'était reposant, pas compliqué. À l'intérieur de ce château vieux de près de 900 ans prennent place différentes expositions et nous pouvons accéder aux pièces, dont l'ameublement et les arrangements sont authentiques. Après notre visite, nous avons partagé Rabarberschorle et Currywurst dans un Biergarten pas loin.
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Nurul et moi, devant le Schloss Dyck.
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Le bâtiment principal et sa jolie couleur.
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Des belles fleurs dans les jardins anglais. |
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Les différents bâtiments du château sont entourés d'un fossé rempli d'eau. Des familles de canards chillent un peu partout. |
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Nurul, qui avait sans le savoir la robe parfaitement agencée au décor. |
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L'une des belles fenêtres ancienne du bâtiment. |
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Nurul et Florian, dans une belle grande pièce du Schloss Dyck. J'adore cette photo d'eux. Je les trouve doux et lumineux, comme l'éclairage dans cette pièce. |
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Il s'agit d'un magnifique endroit, pas extrêmement fréquenté, avec plusieurs options pour prendre la pause et apprécier le moment. |
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Florian et moi, en pause dans un hamac. |
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Nous avons choisi une belle journée chaude et ensoleillée pour visiter le parc et le château. |
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Florian et moi, dans les escaliers à l'intérieur du château. |
Kunstpalast - Please touch / Size matters (Düsseldorf)
Le Kunstpalast a toujours le don de faire vivre des expériences uniques. Cette fois, deux expositions étaient à l'honneur : Please touch et Size Matters. Dans la première, une présentation de grande envergure qui invite explicitement les visiteurs à palper toutes les sculptures, ce qui est normalement strictement interdit partout ailleurs, pour des raisons de conservation. Le sculpteur Tony Cragg est connu au niveau international pour ses sculptures qui occupent tout l'espace et incitent le spectateur a varier sa position pour obtenir différents points de vue. Ses sculptures se distinguent par une diversité de formes et de matériaux. La deuxième exposition met en lumière les détails inaperçus dans la photographie de grand format. De tous les médias, la photographie est celui qui peut le plus facilement changer d'échelle : d'une impression grand format, à une vignette sur un téléphone portable. C'est ainsi que des photos bien banales, une fois grossies de façon exagérée, comme des ustensiles ou un plasteur, m'ont impressionnée.
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Moi devant une énorme photographie hyper détaillée d'un spectacle de Madonna dans l'exposition Size Matters.
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Belle pièce de Tony Cragg.
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Une sculpture énorme composée de dizaines de milliers de petits dés.
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Cette sculpture est comme un horrible cauchemar. Des petits corps s'empilent et semblent demander de l'aide.
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L'exposition invitait les visiteurs à toucher chacune des œuvres. Les textures et la température au contact différaient d'une œuvre à l'autre.
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Moi. Ma ville. Le beau temps. Düsseldorf, c'est chez moi et j'apprécie chaque seconde ! |
Gasometer Oberhausen - Planet Ozean (Oberhausen)
Le gazomètre d'Oberhausen est le plus grand en Europe et rappelle de manière impressionnante à quel point l'industrie lourde a marqué le paysage dans le Ruhrgebiet. Construit en 1927, il stockait les gaz produits par les mines environnantes jusqu'à son bombardement en 1945. Il fut ensuite reconstruit et remis en opération quelques années plus tard. Quand la mine d'Oberhausen cessa ses opérations en 1988, il a été désaffecté et converti en hall d'exposition. C'est impressionnant que ce jour là, j'ai respiré et circulé à l'intérieur de cette construction géante qui a stocké des gaz nocifs pendant 60 ans. Le fonctionnement de ce genre de bâtiment, c'est pas mal loin de mon monde, donc j'ai lu un peu à ce sujet. Au centre de cette construction polygonale se trouvait une plaque circulaire qui glissait vers le haut ou vers le bas en fonction de la quantité de gaz qui entrait par le bas. Si le gazomètre était rempli à pleine capacité, la plaque se trouvait à une hauteur de 95 mètres. Les gaz stockés pouvaient être réutilisés à d'autres fins. Ça l'air en tout cas. J'en sais rien en vrai.
La dernière exposition a pris fin avant que je puisse la visiter. Le musée a été fermé pendant plus de trois mois pour préparer l'installation actuelle, Planet Ozean. Lors de la visite, on peut comprendre l'ampleur du travail pour préparer une telle exposition. Au centre du rez-de-chaussée se trouve l'expérience Klang der Tiefe (le son des profondeurs), dans lequel nous sommes plongés dans le monde marin par une variété de sons qui nous parviennent à 360 degrés. Malheureusement, je suis pas mal certaine que le bébé qui n'a fait que hurler pour enterrer ces beaux sons océaniques était bien dans la même pièce que moi et non 2 km sous l'eau.
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Le squelette d'une petite baleine, de grandeur nature. |
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Un gros globe terrestre en suspension, appelé l'Ocean Twin, visualise les différentes informations en temps réel, comme la température des courants ou le trafic maritime entre les continents.
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L'exposition au rez-de-chaussée. |
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Sur deux étages, des photos de très haute qualité présentent nos océans sur différents aspects : l'industrie, la pollution, la recherche, la faune, la flore, les métiers, le commerce, etc. |
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Au troisième étage, on entre dans le cœur du gazomètre et on prend place dans des coussins grands formats pour une expérience immersive dans les fonds marins.
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J'ai eu l'occasion d'accéder au toit et de voir la vue sur la ville. Oberhausen est d'ailleurs la toute première ville en Allemagne que j'ai visitée. C'était en 2021 lors de ma visite chez Maïté. J'ai marché le long de la promenade près du centre commercial Centro, je me suis revue sur la terrasse où j'ai mangé un schnitzel avec Maïté, Bjorn et Anouschka. À cette époque, j'étais tellement une autre personne. Bien sûr, j'étais heureuse d'être avec mon amie et deux personnes qui allaient devenir mes amis. Mais je n'étais pas bien. Et sans le savoir, me voilà de retour, deux ans plus tard, dans un autre état d'esprit. Je suis à des années lumières d'octobre 2021. J'ai eu l'impression de me revoir et j'ai eu envie de spoilé à ma version de 2021 qu'une aventure formidable l'attendait ici dans ce pays.
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Vue de haut du grand centre commercial Centro, là où la Claudia de 2021 a mangé son premier schnitzel. |
Banksy - A Genius Mind (Köln)
Ça fait quelque temps que l'exposition Banksy - A Genius Mind est présentée à Cologne. Je connais l'artiste de nom, je sais qu'il fait de l'art politiquement engagé, que ses œuvres sont controversées et qu'il est inconnu. Personne ne sait qui c'est et ceci fait toujours l'objet de spéculations. Dans le monde de l'art de rue et des graffitis, le fait d'opérer incognito est un moyen nécessaire pour s'éviter toutes sortes de problèmes.
À première vue, l'exposition m'intéressait, mais après avoir vu des dizaines et des dizaines de publicités sponsorisées sur Internet et les réseaux, je me suis demandée si ce n'était pas l'une de ces expositions lucratives de masse dont l'objectif tend plus vers le profit que l'expérience du visiteur. Et pour ce faire, on prend un artiste largement reconnu, on met un tas d'argent en publicité pour rejoindre une clientèle large plutôt que nichée et on met le billet à un prix nettement supérieur (24 €) pour laisser croire que l'expérience est au delà de celle de tous les autres musées (dont le prix oscille habituellement autour de 12 €). On monte une exposition pas trop en profondeur qui sera comprise par le commun des mortels, on engage des jeunes au salaire minimum pour opérer une shop avec de la merch trop chère que tout le monde achète pareil (moi incluse), on laisse rouler cette exposition tant et aussi longtemps que les visiteurs se pointent, et quand les entrées d'argent ne respectent plus les objectifs, on change de ville et on répète l'expérience. Oui, ok, c'est un good business model, mais on n'a pas vraiment besoin de plus de business vides comme ça dans vie. Ça change pas le monde.
J'ai décidé de me laisser tenter. Ça me donnait aussi un bon prétexte pour aller passer du temps à Cologne. Sans surprise, je ne suis pas ressortie impressionnée de cette visite, bien qu'elle m'ait donné l'étincelle nécessaire pour faire plus de recherches sur ce vandale incompris devenu une star mondiale. Ça se pilait les pieds dans toutes les pièces qui s'enchainaient l'une après l'autre sans trop de variation et tout le monde était comme pressé. On aurait dit que personne ne savait ce qu'ils étaient venus voir. L'expérience globale m'a fait penser à Korperwelten, que j'avais vu à Kiel avec Christian. Et sans surprise, c'est le même présentateur. Avoir un sujet d'exposition cool, ce n'est pas gagné. Et quand le but est de faire de l'argent, au lieu de transmettre au visiteur une expérience qui amène sa pensée à un autre niveau, ça se sent. C'est ça que j'ai senti. N'empêche, j'ai passé un bon moment, mais c'était juste pas le meilleur.
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Bird and Grenade, la lutte entre la violence et l'ignorance. |
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Wrong War, l'une des rares œuvres réalisées pour une manifestation à Londres en opposition à l'invasion de l'Irak en 2003. |
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Dans une exposition entièrement financée et organisée par l'artiste à Los Angeles en 2006 se trouvait un éléphant (un vrai) recouvert de ces motifs de tapisserie. Des flyers étaient distribués aux visiteurs avec la mention : There is an elephant in the room... 20 billion people live below the poverty line. Quelle métaphore puissante. |
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No Ball Games, une œuvre peinte sur un mur à Londres dénonçant le fait que même les activités les plus inoffensives comme des enfants qui jouent au ballon sont contrôlées, un contrôle exagéré qui encourage, à l'inverse, le bris des règles par la population. |
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Des démêlés avec la police sont l'une des raisons pour laquelle l'artiste a commencé à utiliser les pochoirs. Cette technique permet de réduire significativement le temps passé à réaliser un graffiti dans la rue. Les pochoirs sont utilisés depuis le début du 20e siècle pour démarrer des révolutions et arrêter des guerres. |
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Moi, dans Spy Booth, une œuvre peinte sur une résidence en 2014 après les révélations d'Edward Snowden à propos d'un réseau d'espionnage par le gouvernement. |
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