Jour 732 | Dùn Èideann

Edinburgh

Fin juin 2024, c'est le moment de l'année où je dois quitter l'Union européenne pour faire le tour du poteau. Cette fois, je ne vais pas une journée et demie à Londres, mais bien une semaine en Écosse. En passant, il y a deux ans exactement, je quittais le Québec. Joyeux anniversaire à moi !

J'ai rêvé que je manquais mon vol vers Edinburgh. En plus d'être grippée le jour de mon départ, il fallait que ma nuit soit agitée par plein de cauchemars. Mon sac était prêt depuis la veille et son contenu passe des flips-flops à la tuque d'hiver. Telle est la réalité des Highlands quand je check la météo là-bas. J'ai laissé mon appartement tout propre, bien rangé. J'ai pris une petite limonade avec la vue sur le tarmac pendant que je stressais ben raide de sortir de l'Allemagne en tant qu'étudiante, et de revenir en tant que touriste une semaine plus tard. Je ne suis pas une grande voyageuse moi. J'ai voyagé que dans les pays ayant une culture similaire à la nôtre. C'est pas un gros choc pour une nord-américaine les pays de l'Europe de l'Ouest. On est entre cousins. Je vois des gens qui voyagent dans le désert, sur des glaciers loin de tout, sur des îles dans le milieu de l'océan ou dans des pays où l'ont doit se vêtir d'une certaine façon pour notre sécurité. Moi, ça me fait peur, mais j'aimerais beaucoup avoir accès à ce genre d'expérience. Peut-être un jour. Ça viendra avec l'expérience si je continue de sortir de ma zone de confort. Donc voyager, c'est toujours un petit stress pour moi encore, même si c'est l'Écosse, qui n'a aucune différence culturelle majeure.

J'atterris finalement après un vol où j'ai pensé mourir pendant 1h20. Comme d'habitude, j'ai une peur irrationnelle de l'avion, mais ça ne m'empêchera pas de voyager certain. J'ai juste l'imagination débordante pendant que je suis dans les airs et c'est pas reposant du tout. Le gars à côté de moi sentait tellement le swing que j'ai regretté l'époque des masques N95 obligatoire. À partir de l'aéroport d'Edinburgh, je prends le Airlink, un bus voyageur de deux étages qui fait des allers-retours fréquents entre le centre-ville et l'aéroport. J'avais lu ça sur un blog. Je vais le prendre pour revenir dans une semaine aussi. Mon premier contact avec les écossais, c'est le gentil chauffeur avec son accent. Après deux ans en Allemagne, pays des gens qui ne connaissent pas le service à la clientèle, ça fait du bien quelqu'un qui sourit et qui me dit : Hiya ! How's it going ? Déjà après un tour de 30 minutes en bus dans les rues d'Edinburgh, je trouve la ville très belle. On me laisse au Scott Monument et je me rends aux résidences étudiantes à pied, là où j'ai réservé pour deux nuits. Je suis accueillie par l'hymne nationale allemande. Ah ben ils m'attendaient ou quoi ? Non c'est le début de la huitième de finale. Ils jouent contre le Danemark ce soir. J'ai mal à la tête, je suis malade et j'ai les oreilles bouchées par l'avion. Ma journée se termine là.

En arrivant à l'aéroport d'Edinburgh.

Moi, à l'aéroport de Düsseldorf.

Photo prise lors de ma promenade avec le Airlink.

Le Scott Monument, érigé en 1846 en l'honneur d'un grand écrivain de la ville, Walter Scott.

Deuxième journée, je commence ma tournée avant même l'heure du brunch. Ce qu'il fait frette en Écosse ! J'ai une tuque et des gants un 30 juin et je suis la seule à en porter. Ça doit être coutume ici ce vent. Je me rends d'abord sur Calton Hill, une colline du centre d'Edinburgh que j'avais d'ailleurs vue dans la série Netflix, One Day, que j'ai beaucoup aimée. Cette colline est célèbre pour sa vue sur la ville, ainsi que pour sa collection de monuments qui sont éparpillés un peu partout. Le monument que j'ai préféré est le Monument national, qui se veut une réplique du Parthénon d'Athènes. On voit bien que cette construction n'est pas complète. Le monument n'a que 12 colonnes et un morceau de piédestal. Sa construction, amorcée en 1826, n'a jamais été complétée en raison d'un manque de fonds en 1829. Il commémore les soldats écossais morts durant les guerres napoléoniennes de 1803-1815. Moi je le trouve vraiment très beau dans cet état, même s'il fut longtemps la risée de la ville. Sinon, les monuments sont toujours en l'honneur de philosophes, d'écrivains, de professeurs ou de musiciens, mais je dois avouer que ça n'a pas beaucoup d'importance pour moi. Après avoir lu un peu sur la personne, je l'oublie la plupart du temps. On ne peut pas tout emmagasiner cette information, comme on ne prend aussi pas le temps de chercher l'origine de tous les noms de rues par exemple.

Le National Monument of Scotland.

Nelson Monument, une tour avec une plateforme d'observation qui était fermée au moment de ma promenade.

Arthur's seat, une autre colline d'Edinburgh avec une forme particulière, vue de Calton Hill.

Dugald Stewart Monument, si souvent représenté sur les photos de la capitale.

Détails dans le grillage entourant le Stewart Monument.

Un beau chemin de retour vers le centre-ville.

J'ai profité de ma visite en ville pour aller voir la gare d'où je prendrai l'autobus demain. Ça m'a fait penser à une gare d'Orléans Express. Pas celle de Rimouski, mais celle de Québec mettons. Ce sont tous des gros bus longue distance dans un grand stationnement et les gens déposent leurs valises dans le compartiment en dessous. C'est pas comme les bus de Düsseldorf qui font des petits trajets en ville avec un arrêt à tous les 100 mètres. Autrement, j'ai pas beaucoup de plans. Je fais ce que ça me tente, quand ça me tente. Je n'ai pas trop cette peur de manquer quelque chose, parce que je pense que c'est quand on a peur de manquer quelque chose qu'on manque l'essentiel : le présent et la spontanéité. 

J'ai essayé le bus et le système Tap Tap Cap. Ça prend juste ma carte Wise sans contact en entrant et c'est réglé, ça va plafonner à 4 £ à la fin de la journée. J'ai déambulé les yeux grands ouverts partout, dont sur la rue Victoria, célèbre rue courbée avec petites boutiques colorées. C'est cette même rue qui a inspiré le Chemin de Traverse (Diagon Alley) dans Harry Potter, là où il a acheté sa baguette magique et son matériel scolaire avant d'entrer à Poudlard. Il y avait d'ailleurs un line-up devant la boutique officielle d'Harry Potter. J'ai marché sur la rue commerciale Princes Street, visité les Princes Garden, me suis promené dans le Royal Mile, mangé à Grass Market, visité plein de boutiques vintage et des marchés d'artisan. Le tout, sur fond de musique écossaise jouée à tous les coins de rue par des musiciens qui manient la cornemuse. C'est vraiment comme dans les films, mais il y a bien moins d'hommes qui portent le kilt dans la capitale écossaise que ce qu'on nous laisse croire. Ça parle anglais avec un accent a-b-s-o-l-u-m-e-n-t charmant mais parfois très difficile à comprendre. Sinon, je n'ai pas entendu personne parler le gaélique écossais. Mais les panneaux ou les noms des rues sont souvent écrits dans les deux langues. Edinburgh, c'est Dùn Èideann, en gaélique.

J'ai bien vu le Château d'Edinburgh, mais c'est horriblement bondé. Ça prend des billets d'avance et une plage horaire. Je savais tout ça, et je n'en ai volontairement pas pris. Devant le château, des revendeurs essaient de te vendre des billets à gauche et à droite, c'est pas de tout repos. Il y a aussi de grosses estrades bleues de part et d'autre de l'allée, possiblement pour y tenir diverses parades et assoir confortablement un public. Par contre, j'ai trouvé que ça venait totalement altérer le site historique. Edinburgh n'est pas une ville coup de cœur pour moi, mais une très belle intro dans ce voyage, avant d'aller en nature pour les cinq prochains jours. Demain, je me déplace dans la vallée de Glencoe et j'expérimente les auberges de jeunesse pour la première fois. Si on me demande de choisir entre Londres et Edinburgh pour y vivre, pour moi le choix n'est pas difficile, c'est Londres à 100 miles à l'heure.

L'Université d'Edinburgh.

La fontaine du Princes Garden devant le château d'Edinburgh perché sur sa roche volcanique depuis le XIIe siècle. Et une mouette au passage.

La plus vieille horloge florale au monde, qui a commencé à indiquer le temps en 1903 avec à l'époque seulement l'aiguille des heures.

Promenade sur le Royal Mile, la rue touristique la plus achalandée de la ville, entre le Château d'Edinburgh et le Holyrood Palace. 

The Scotch Whisky Experience. Bien sûr.

Une belle terrasse que j'ai croisée en chemin vers mon hébergement.

La rue Victoria bien animée.

La file devant la boutique de Harry Potter.

Vue partielle sur le château, à partir des Vennel Steps, aussi connus sous le nom de Miss Jean Brodie Steps, 

Statue en l'honneur d'Adam Smith, philosophe et économiste écossais. Mais lui je le connaissais déjà. J'ai appris ses théories dans mes cours d'économie, dont la main invisible.

Un bâtiment que je trouvais simplement joli, à la sortir de la gare de train.

Please keep to the left. Ah ça c'est tout sauf intuitif. Tout le monde marche à contre sens ici.

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