Nördlich des 69. Breitengrades
Cet après-midi, j'ai pris l'avion à Düsseldorf, mon aéroport préféré que je commence à bien connaître. Direction : Tromsø, petite ville de 77 000 habitants au nord de la Norvège. On l'appelle aussi Paris du Nord, car c'est la plus grande ville au dessus du cercle polaire arctique. Comment je suis arrivée là ? En fait, je cherchais des destinations à petits prix sur Skyscanner pour un dernier voyage avant de revenir au Québec. Copenhague au Danemark, Zagreb en Croatie, Milan, en Italie. Pour 45 $ aller-retour c'est alléchant, mais est-ce que j'ai tant d'intérêt à visiter une autre grande ville ? J'ai donc arrêté de chercher pour le vol le moins cher, mais bien pour le premier dans la liste qui allait piquer ma curiosité. Ah bon, Tromsø, c'est où ça ? J'aime le nom. C'est là que je vais !
Mais qu'est-ce que tu vas faire dans l'Arctique, Claudia ? Me demande-t-on. Je vais respirer l'air du Nord, me laisser émerveiller par les aurores boréales, voir les îles scandinaves. J'ai pas de plans. Être loin, au calme, seule, marcher sans destination dans cette nature que je n'aurais jamais pensé visité, ça me suffit bien amplement. Juste le fait d'ouvrir Google Maps et de voir le petit point bleu aussi loin sur le globe, je vais trouver ça spécial. Eurowings semble voler que deux fois par mois vers cette destination en vol direct à partir de Düsseldorf et l'une des dates fittait parfaitement dans mon horaire. Pour le retour, ce sera Scandinavian Airlines avec une escale volontaire de 5h à Oslo pour avoir le temps de visiter la capitale dans le gros rush.
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Le port de Tromsø.
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Le quartier Vervet, qui semble être encore en construction, dégage tout ce qu'on peut imaginer d'un développement urbain durable. Ils l'ont tu l'affaire les pays scandinaves... |
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Dimanche matin tranquille à la marina. |
L'avion, cet engin satanique que j'ai pas le choix de prendre si je veux voir le monde un peu. Je déteste prendre l'avion. J'ai peur de mourir à chaque seconde du décollage jusqu'à l'atterrissage. C'est vraiment pas reposant. Ma tête se fait des scénarios, je réagis à chaque mouvement, chaque son. Je regarde les visages du personnel à bord et si l'un d'eux a le malheur de ne pas sourire, je me dis qu'il y a sûrement quelque chose qui ne va pas. Je surveille les ailes et je vérifie si elles sont bien là, comme si j'allais être la première à remarquer si l'une des ailes sacre le camp. Les seuls moment où je suis un peu rassurée, c'est quand les agents de bord passent avec leur chariot pour servir du jus d'orange et du café. Je me dis qu'ils ne seraient sûrement pas en train de servir du café si on était en train de s'écraser. Pour vrai, je sais bien que c'est moi le problème, mais ça ne s'améliore pas, peu importe le nombre de fois. J'ai pris 13 fois l'avion dans les deux dernières années et je crains affreusement le 14e vol qui va me ramener à Montréal. 8h à craindre pour ma vie, c'est malsain. Mon cœur bat plus vite en avion que dans les plus hauts intervalles d'une session de spinning au
Beat81.
J'ai vu les étendues d'eau et les montagnes de haut. Ici aussi, elles sont différentes. Ce sont plutôt des collines. Elles ne sont pas en roche comme en suisse, pas en mousse comme en Écosse. Elles sont grises et orangées, c'est la toundra ici. Et elles sont entourées d'eau claire. C'était tellement beau, la vue de mon hublot, j'en ai oublié que j'étais dans mon bolide d'aluminium. Mais si j'écris ces lignes, c'est que j'ai survécu à mon vol. J'ai enfin les deux pieds au sol. Je suis en Norvège ! Dans l'Arctique, oui oui. Après avoir réservé mon billet, j'avais fait quelques recherches pour maximiser mon expérience ici. J'ai réservé une journée de huit heures de kayak autour de la grande île de Kvaløya, une nuit trop chère dans un hôtel dans le village de Sommarøy avec un sauna et un accès direct pour se baigner dans l'eau des îles et un tour de bateau au départ de Tromsø pour voir les aurores boréales en pleine nuit.
Il y a tellement d'offres touristiques que ça devient vraiment mêlant. Des resellers comme Get Your Guide, Booking ou Viator proposent les mêmes offres que les entreprises d'ici. Northern lights chase en bateau, Northern lights chase avec un catamaran, Northern lights chase en minibus de sept personnes, Northern lights chase en gros bus, Northern lights chase en Tesla model X. Et les prix varient de 70 € à 350 €. Pourtant, c'est toute la même chose, le ciel est le même pour tout le monde et les aurores boréales n'apparaîtront pas plus claires pour un client qui a payé 350 € que pour celui qui a payé 70 €. Ça peut rendre confus toute personne n'ayant pas l'habitude de faire quelques recherches comparatives sur Internet avant de booker. Pour ma part, j'ai réservé directement auprès des entreprises de Tromsø et non à travers un tiers. En Norvège, la monnaie, c'est la couronne norvégienne (NOK). Le taux de change est tellement différent que j'ai fait le saut quand le montant affiché sur ma carte de crédit pour ma journée de kayak était de 1500 (soit environ 195 $). J'ai aussi acheté un sac de noix à 39 tsé. La crise de cœur à chaque fois.
J'ai un bon feeling, je me sens déjà bien ici. Ce sera une autre belle aventure remplie de vues spectaculaires et de moments marquants à partager avec papa. Le monde est tellement beau. S'il ne peut plus voir le bleu du ciel, ni entendre le son de ses pas sur cette belle planète, je vais le faire moi !
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L'un des bateau qui offre des croisière aux aurores boréales. |
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Un petit stand de hot-dogs que je n'ai jamais vu ouvert. |
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La bibliothèque de Tromsø. |
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La Cathédrale de Tromsø avec ses belles couleurs, construite tout en bois en 1861. |
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Promenade sur la rue commerciale principale, Storgata. |
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Le port de Tromsø. |
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